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La liberté est-elle limitée par la nécessité de travailler ?

Publié le 09/04/2004

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L'emploi d'une main-d'oeuvre non qualifiée (femmes, enfants) accroît la concurrence entre travailleurs. De plus le travail devient monotone : « La facilité même du travail devient une torture en ce sens que la machine ne délivre pas l'ouvrier du travail, mais dépouille le travail de son intérêt. « ( « Manuscrits de 1844 «). Enfin l'intensité du travail augmente dans la mesure où le travailleur doit se plier au rythme imposé pat la machine. [] Le mot culture a plusieurs sens. On parle de «culture potagère«. On dira d'un érudit qu'il possède une «grande culture«. Il désigne aussi un ensemble de phénomènes caractérisant l'humanité, mais aussi une époque (culture gréco-latine), un pays (culture nord-américaine), une ethnie (culture des Indiens d'Amazonie). Si l'on parle de culture technique au sens 1 et 2 du terme, l'ex-pression n'est pas contradictoire. On utilise des techniques pour cultiver un champ.

  • Amorce ; Les hommes sont naturellement paresseux, ils éprouvent le travail comme un poids , une contrainte. On peut se demander s'il en ait nécessairement ainsi et si la nécessité de travailler constitue une limitation de la liberté humaine.
  •  Plan :nous verrons si elle constitue une limitation de la liberté naturelle, la nécessité de travailler peut être une dimension importante de la liberté proprement humaine à condition de ne pas se transformer en aliénation de l'homme par l'homme.

 

« La première caractéristique du travail humain en général est que, s'il permet par la diversité de ses produitsd'assurer la satisfaction des besoins, cette satisfaction est différée : il faut attendre que le blé pousse, que lamaison se construise...

; et la différence entre le chasseur primitif et le fauve, c'est que le premier ne mange saproie qu'après l'avoir préparée.

Il n'y a travail que lorsque le « produit » de la nature n'est pas immédiatement utilisétel qu'il se donne.

En ce sens, la satisfaction humaine d'un besoin vital par le travail se distingue de la satisfactionanimale qui est instantanée.On le remarquera, cette caractéristique inscrit le travail dans le temps.Cette dimension temporelle est essentielle pour une autre raison : sous l'angle de la consommation elle signifie que lasatisfaction est différée, mais sous l'angle de la production elle suppose qu'il existe un projet.

Le travail est uneactivité finalisée ; il exige qu'on se représente le but à atteindre, avant de mettre en oeuvre les moyens pour leréaliser.

En cela encore le travail dépasse le présent immédiat.

Ce but qui sera réalisé dans le futur n'a dans leprésent qu'une existence « virtuelle ».

Il n'existe que « dans la tête » de celui qui travaille, qui a l'idée de ce qu'il varéaliser.Le travail est donc une activité conscience et se distingue aussi par là de l'activité instinctive des animaux, mêmede celle qui lui ressemble le plus : la construction de la toile par l'araignée ou celle des cellules de la ruche parl'abeille sont des activités stéréotypées, immuables, propres à une espèce donnée et ne supposent aucunement unprojet conscient commun, ou une volonté.Troisième caractéristique, le travail est une activité transformatrice.

Le travail est l'activité au moyen de laquelleune matière première, donnée par la nature est rendue utile, propre à la consommation humaine.Cette transformation est possible grâce aux intermédiaires que sont les outils.

Fabriqués en vue du travail àaccomplir, conservés une fois la tâche accomplie, perfectionnés et transmis aux générations suivantes, les outils nesont pas des « auxiliaires » occasionnels comme le morceau de bois, utilisé une fois et aussitôt abandonné.

L'outil,au contraire, est un capital technique virtuellement disponible, et il constitue, une fois le produit consommé, la seuletrace du travail humain.Enfin, le produit du travail n'est pas toujours consommé par le producteur.

Au contraire, il peut être échangé.

Leproduit du travail est un moyen essentiel d'échange entre les hommes.Si l'on reprend un à un tous ces caractères du travail : activité qui impose une satisfaction différée et nonimmédiate, qui suppose un projet, l'utilisation d'intermédiaires et permet la fabrication de produits d'échange, l'idéede médiation semble la plus propre à caractériser le travail. • Une contrainte renforcée par la division du travail.La division et la répartition du travail entre les membres de la société, donc le phénomène de spécialisation, sontl'une des premières composantes du lien social et le fondement de l'économie.

On peut également y voir unelimitation de la liberté puisque chacun dépend de ses semblables pour que la chaîne de production soit complète, etest contraint de travailler pour disposer de biens à échanger ou d'argent pour payer d'autres biens. Le travail parcellaire. Plus la journée de travail est longue ou plus l'ouvrier crée rapidement les moyens de subsistance nécessaires aurenouvellement de sa force de travail, plus le profit est grand.

La diminution de la journée de travail imposée par lesluttes ouvrières a amené le capital à toujours pousser davantage la division du travail pour augmenter laproductivité et maintenir ainsi son taux de profit. 1) La manufacture. La première forme de la division capitaliste du travail est la manufacture.

Celle-ci rassemble dans un même atelierdes artisans de métiers différents, travaillant ensemble à la fabrication d'un même produit.

Ainsi les diversesopérations qui concourent à la fabrication d'un objet sont séparées, isolées, confiées chacune à un ouvrierspécialisé.

Ce dernier est ainsi confiné dans une tâche mécanique simple qui peut être apprise en quelques instantset exécutée très rapidement avec l'habitude.

La manufacture entraîne la disparition du savoir-faire artisanal et ladéqualification de la force de travail.

L'ouvrier ne participe que de façon fragmentaire à la fabrication du produit :« Les travailleurs parcellaires ne produisent pas de marchandises.

Ce n'est que leur produit collectif qui devientmarchandise. » Le travail, réduit au maniement d'un outil fragmentaire, devient toujours plus mécanique jusqu'à ce que la machineremplace l'homme. 2) Le machinisme et la grande industrie. Dans la grande industrie, l'homme n'a plus qu'à surveiller la machine et en corriger les erreurs.

La machine-outilpermet une utilisation purement mécanique des outils.

L'habilité manuelle encore requise dans la manufacturedisparaît.

La force de travail se dévalorise toujours davantage.

L'emploi d'une main-d'oeuvre non qualifiée (femmes,enfants) accroît la concurrence entre travailleurs.

De plus le travail devient monotone : « La facilité même du travail devient une torture en ce sens que la machine ne délivre pas l'ouvrier du travail, mais dépouille le travail de sonintérêt. » ( « Manuscrits de 1844 »).

Enfin l'intensité du travail augmente dans la mesure où le travailleur doit se plier au rythme imposé pat la machine.. »

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