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Liberté et moralité ?

Publié le 12/02/2004

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Mais la forme de l'acte peut différer. L'un d'eux par exemple n'agit conformément au devoir que par intérêt pour conserver une nombreuse clientèle. L'autre ne se contente pas d'agir confor­mément au devoir, il agit par pur respect pour la loi morale. C'est ce dernier seul qui agit moralement, c'est-à-dire dans une bonne intention. Pour Kant le contenu matériel de l'acte n'est pas ce qui détermine le jugement moral. Ainsi «ce qui fait que la bonne volonté est telle ce ne sont pas ses oeuvres ou ses suc­cès». Il n'y a que l'intention qui compte, et alors même que la bonne intention «dans son plus grand effort n'aboutirait à rien, elle n'en brillerait pas moins, ainsi qu'un joyau, de son éclat à elle comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière». 2° LE RIGORISME DE L'IMPÉRATIF CATÉGORIQUE A partir de là nous comprenons qu'un impératif hypothétique (celui qui est soumis à une condition) n'est pas un impératif moral (par exemple : ne vole pas si tu ne veux pas aller en pri­son). L'impératif moral est toujours catégorique, c'est-à-dire sans condition (ne mens pas, aime ton prochain comme toi-même !) Par là l'impératif catégorique est universel et ne sau­rait changer avec les circonstances. Il reste à se demander comment il se fait que la conscience morale qui se confond avec notre raison s'exprime sous la forme d'un impératif, d'un ordre brutal.

« subordonner à la nature, aux tendances, à la sensibilité.

Le principe du devoir sera pour Kant la pure raison. Comme chez Rousseau (qu'il a lu attentivement), c'est la conscience qui sera pour Kant la source des valeurs.

Mais il ne s'agit plus d'une conscience ins tinctive et sentimentale, la conscience morale selon Kant n'est rien d'autre que la raison elle-même. 1° LE FORMALISME DE KANT Le bien pour Kant n'est jamais un objet.

Ni la santé, ni la richesse, ni l'intelligence ne sont indiscutablement desbiens car tout dépend de l'usage bon ou mauvais que je déciderai d'en faire.

Une seule chose est bonneinconditionnellement (toutes les consciences sincères l'accordent), c'est la bonne volonté, autrement dit l'intention morale.

Voici deux commerçants qui ont établi un prix fixe, le même pour tout le monde si bien qu'un enfant achète chez eux à tout aussi bon compte que n'importe qui.

Ces deux commerçants agissent identiquement.

La matière de leur acte est la même.

Mais la forme de l'acte peut différer.

L'un d'eux par exemple n'agit conformément au devoir que par intérêt pour conserver une nombreuse clientèle.

L'autre ne se contente pas d'agir confor mément au devoir, il agit par pur respect pour la loi morale.

C'est ce dernier seul qui agit moralement, c'est-à-dire dans une bonne intention.

Pour Kant le contenu matériel de l'acte n'est pas ce qui détermine le jugement moral.

Ainsi «ce qui fait que la bonne volonté est telle ce ne sont pas ses oeuvres ou ses suc cès».

Il n'y a que l'intention qui compte, et alors même que la bonne intention «dans son plus grand effort n'aboutirait à rien, elle n'en brillerait pas moins, ainsi qu'un joyau, de son éclat à elle comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière». 2° LE RIGORISME DE L'IMPÉRATIF CATÉGORIQUE A partir de là nous comprenons qu'un impératif hypothétique (celui qui est soumis à une condition) n'est pas un impératif moral (par exemple : ne vole pas si tu ne veux pas aller en pri son).

L'impératif moral est toujours catégorique, c'est-à-dire sans condition (ne mens pas, aime ton prochain comme toi-même !) Par là l'impératif catégorique est universel et ne saurait changer avec les circonstances. Il reste à se demander comment il se fait que la conscience morale qui se confond avec notre raison s'exprime sousla forme d'un impératif, d'un ordre brutal.

C'est que l'homme n'est pas seulement un être raisonnable.

II est un être de chair. Il a une sensibilité, des tendances, des passions ; sa nature sen sible n'est pas toujours disposée à suivre les indications de la raison.

Si la raison parle sous la forme sévère du devoir, c'est parce qu'il faut imposer silence à notre nature charnelle, parce qu'il faut au prix d'un effort plier l'humaine volonté à la loi du devoir.

Ainsi l'obligation, tout en prenant sa source à l'intérieur de notre conscience, n'en est pas moins transcendante à l'égard de notre nature.

Le domaine de la morale n'est donc plus celui de la nature (soumission animale aux instincts) mais n'est pas encore celui de la sainteté (où la nature transfigurée par la grâce éprouverait un attrait instinctif et irrésistible pour les valeurs morales).

Le mérite moral se mesure précisément à l'effort que nous faisons pour soumettre notre nature aux exigences du devoir. Il faut bien comprendre la signification philosophique de ce rigorisme.

Kant ne nous dit pas que l'honnête homme est exclusivement celui qui fait son devoir douloureusement, péni blement et par contrainte.

Il plaint même celui qui fait son devoir sans joie et seulement comme une corvée.

Il admet, au point de vue pédagogique, que pour conduire un esprit cor rompu dans la voie du bien moral on puisse avoir besoin de lui représenter son avantage personnel, de l'effrayer par la crainte d'un dommage ou d'éveiller en lui des sentiments généreux.

Mais au point de vue philosophique il maintient que c'est la pure maxime de la raison qui est le fondement de la morale. Tant mieux, après tout, si l'honnête homme fait son devoir avec plaisir, mais il importe de souligner que ce n'est pas la recherche de ce plaisir qui qualifie son acte comme comporte ment moral.

Ce n'est pas le plaisir pris comme but qui fonde l'action morale de l'honnête homme. 3° LE LOGICISME DE KANT L'action morale est pour Kant celle qui n'a d'autre souci que de respecter la forme même de la raison.

Et nos devoirs peuvent se déduire a priori de la structure formelle de la raison.

Ainsi la morale apparaît rigoureusement comme une logique de l'action. a) Le premier principe de la raison est d'éviter la contradiction.

D'où la première maxime de l'impératif catégorique : «Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle».

Avant d'agir nous sommes tenus de nous demander : «Et si tout le monde en faisait autant?» afin d'examiner si la maximede notre action ne se détruit pas elle-même du fait d'une contradiction interne.

Ainsi je ne puis me proposer pour maxime de ne pas restituer le dépôt qu'on m'a confié, ou de voler, ou de mentir.

Car de tels préceptes ne sauraient être universalisés sans contradiction. b) Le respect dû à la raison s'étend évidemment au sujet raisonnable, c'est-à-dire à la personne humaine.

II fautfaire à Kant une place d'honneur à l'origine du courant personnaliste, d'abord parce qu'il insiste sur l'autonomie de la personne humaine qui ne relève que d'elle-même, ensuite parce qu'il exige le respect de la personne humaine.

Lapersonne raison nable n'est pas seulement la source des valeurs, elle est aussi la valeur par excellence.

D'où la seconde maxime : «Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et chez les autres comme. »

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