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Liberté et nécessité

Publié le 13/01/2004

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■ Si ma liberté de décision est une illusion de cause libre, c'est qu'elle a à son tour une cause, elle-même effet déterminé par une cause, etc. ; mais il faut bien qu'il y ait une première cause d'où jaillirait cette série de causes et d'effets, sans quoi jamais elle ne commencerait.■ Mais cette cause, parce que première, serait sans cause, et par conséquent contredirait l'adage de la science ; la nécessité de cette série causale serait fondée sur une première contingence, ce que nous avons rejeté au départ. Le cercle qui oppose liberté et nécessité est inévitable et insoluble. Pour obtenir la suite et la fin de ce devoir un second et dernier code PassUp vous est demandé. CITATIONS: « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. » Spinoza, Lettre à Schuller, 1674.Pour Spinoza, l'illusion du libre arbitre vient du fait que les hommes sont tout à fait conscients de leurs actions, mais qu'ils ignorent les causes qui les déterminent. « Aucun physicien ou physiologue qui étudierait minutieusement le corps de Mozart, et tout particulièrement son cerveau, ne serait capable de prédire sa Symphonie en sol mineur d'une manière détaillée. » Popper, L'Univers irrésolu, 1982.

« 2.

LE PROBLÈME DU DESTIN A - La liberté contre le destin S i je ne s uis tout entier déterminé par autre chose que m oi-même, je ne peux en rien influer sur la série mécanique des événements de ma vie, et j' ensuis un rouage, transmettant un mouvement que je ne choisis pas.

P ièce d'un ensemble, je n'ai pas plus de destin que la pierre ou le vent.

Mais si je suis libre, je suis maître de ma vie.

M on choix de vie me fait poursuivre un certain but ; c 'est la cause principale des événements quim'adviennent.

Mais comme je n'ai pas la liberté d'arrêter le souffle du vent, une autre part de ce qui m'arrive ne dépend pas de moi.

I l n'y a donc destin que s'il y a liberté, et i l n'y a pas de destin s'il y a absolue liberté.

La liberté humaine lutte contre le destin, parce qu'elle peut l utteret parce qu'elle doit lutter ; le destin d'un homme est ce qui lui arrive, mais ne devrait pas arriver ; c'est la cons équence non choisie d'un choix. B - L'amour du destin ou la rébellion contre le destin ? Un tyran chois it de prendre le pouvoir ; il ne choisit pas d'être menacé pour son pouvoir.

Le des tin comporte une part de choix, une part de nécessité.Lutter contre le destin, c'est refuser la nécessité des conséquences de son propre choix.

Revenir sur ce choix, ou se plier aux conséquences, voilà lavéritable liberté.

R evenir s ur son choix lorsque cela est enc ore possible, c'est accepter la néc essité des conséquences d'un tel choix, pour ensuite les éviter.

La libertéépouse la nécessité et échappe au destin.

M ais il n'est pas toujours possible de revenir sur ses choix.

S i le destin es t inévitable, autant ne pas lutter, et consentir ; la véritable liberté ne veut pas se bris er contre la part de nécessité du destin, maisrejoindre et anticiper son mouvement : « Le destin, dit Sénèque, traîne ceux qui le refusent, et guide ceux qui l'ac ceptent.

» C'est l'amour du destin (amorfati). Aimer son destin.Néanmoins, comment parvenir à maîtriser complètement mes désirs ? M a volonté est-elle toujours assez puissante ? Làencore, une juste vision des chos es, cad une bonne connaissance métaphysique du réel, peut nous aider.

Les stoïciensaffirment que tout c e qui arrive est nécessaire.

Rien ne pouvait arriver autrement.

En effet, chaque événement est le fruitd'une longue s érie de causes .

Et la relation de la cause à l'effet est nécessaire : un autre effet ne peut pas naître d'unemême cause, ou d'un même ensemble de causes.

Il ne sert donc à rien de désirer autre chose que ce qui advient ou de serévolter contre ce qui es t, car tout est nécessaire.

O n ne ferait que se rendre inutilement malheureux.

C ette conceptionmétaphysique juste de la néc essité qui règne dans toutes les choses du monde contribue à annuler mes désirs .

Tel est leprincipe : admettre ce qui nous arrive comme inéluctable, pour ne plus s'en affliger.

M ais pour les stoïciens, les hommessont comme des enfants ou des fous puisqu'ils désirent sans cesse autre chose que ce qui est et se rendent par eux-mêmes malheureux : « Il ne faut pas demander que les événements arrivent comme tu le veux, mais il faut les vouloir comme ils arrivent ; ains i ta vie sera heureuse » (pensée 8). C'est l'amour du destin, l' « amor fati » auquel il faut parvenir pour être s age. La providence.Les stoïciens allaient même encore plus loin dans cette réflexion sur l'ordre des choses.

Ils ne s'en tinrent pas à cette simple conception de la nécessité absolue durapport de cause à effet, idée qu'ont partagée tous les savants qui ont fondé la science moderne.

Cela ne serait qu'une nécessité aveugle.

Mais les stoïcienspensaient que la Nature est un être divin et intelligent, qui ne fait rien en vain.

Tout est fait pour quelque chose, tout a un but, tout est finalisé.

Le but ultime quepoursuit la nature, c'est évidemment le Bien.

Le destin qui règne dans le monde est donc bon, il est une Providence.

Mais ce Bien, c'est la vie et le Bien du Tout, de la nature elle-même, non de chaque créature qui la compose.

Chaque homme n'est qu'un rouage du grand mécanisme universel, et c'est par une folle présomption que chacun s'imagine être le centre dumonde et voudrait que tout conspire à son bonheur.

En revanche, cette idée que le monde est dirigé par la Providence, que chaque événement concourt à un Bien pour le Tout, même si la petite partie quenous sommes ne l'aperçoit pas, cette idée est beaucoup plus puissante que celle de la simple nécessité pour incliner notre volonté à vouloir ce qui advient.

Telle est précisément l'attitude du sage qui peutainsi goûter le bonheur.

Dès lors , chaque homme doit se persuader que la Providence lui a assigné un rôle à jouer sur la terre.

Il ne doit pas désirer changer de rôle ou de condition, mais il doit s'efforcer dejouer correctement son rôle ; « Souviens-toi que tu joues dans une pièce qu'a choisie le metteur en scène: courte, s'il l'a voulue courte, longue, s'il l'a voulue longue.

S'il te fait jouer le rôle d'un mendiant, joue-le de ton mieux; et fais de même, que tu joues un boiteux, un homme d'Etat ou un simple particulier.

Le choix du rôle est l'affaire d'un autre. » (Pensée 17). « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui cons iste en cela seul que les hommes sont consc ients de leurs désirs etignorants des causes qui les déterminent.

» Spinoza, Lettre à Schuller, 1674. Pour Spinoza, l'illusion du libre arbitre vient du fait que les hommes sont tout à fait conscients de leurs actions, mais qu'ils ignorent les causes qui lesdéterminent. « Aucun physic ien ou physiologue qui étudierait minutieus ement le corps de Mozart, et tout particulièrement s on cerveau, ne serait capable de prédire saSymphonie en sol mineur d'une manière détaillée.

» Popper, L'Univers irrésolu, 1982. Rien, ni dans le cerveau de Mozart ni dans son passé proche ou lointain, ne le prédispos ait à composer cette symphonie plutôt que telle « Tout ce qui arrive est néces saire et utile au monde universel, dont tu fais partie.

» Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, IIe s.

apr.

J.-C. «Fatum, disent les latins : c'était dit; mektoub, disent les A rabes : c'était écrit.

[...] La fatalité, c'est le triomphe du langage.

» Domenach, Retour au tragique, 1967.Le mot « fatalité » vient en effet du latin fatum, qui signifie « ce qui était dit » (sous-entendu : par l'oracle).

P ar quoi l'on voit que le fatalisme, qui postule quela destinée de chac un est fixée d'avanc e, dérive des pratiques superstitieuses de la divination. « Le sage [...] se moque du destin, dont certains font le maître absolu des choses.

» Épicure, Lettre à Ménécée, Ille s.

av.

J.-C. Zénon de Cittium « fouettait un esclave qui avait volé; et comme celui-ci lui dit : "II était dans ma destinée de voler", il répondit : "Et aussi d'être battu."» Anecdote rapportée par Diogène Laërce (Ille s .

apr.

J.-C.). « L'impuis sance de l'homme à gouverner et à contenir ses sentiments, je l'appelle Servitude.

» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) « L'homme ne saurait être tantôt libre et tantôt esclave : il es t tout entier et toujours libre ou il n'est pas.

» Sartre, L'Être et le Néant, 1943. L'être de l'homme se confond avec sa liberté.

Ainsi l'homme ne ces se d'être libre qu'en cessant de vivre.. »

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