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Liberté et société ?

Publié le 10/02/2004

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Rousseau partage avec les partisans du droit naturel l'idée que l'être humain est naturellement libre et autonome, chacun d'entre nous a naturellement le droit de décider de ses propres actions, dans son propre intérêt. Or, l'intégration à un Etat nécessite une organisation sociale, des lois, un pouvoir commun. Le problème central qu'examine le « Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore de déterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoir commun. Qu'est-ce que je donne de mon pouvoir de me diriger moi-même ? à qui ? en l'échange de quoi ? Ou encore, dans quel but véritable les hommes décident-ils de s'associer, de se donner des lois communes ?Alors que Hobbes pense que le souci d'être en sécurité est le principal moteur de la vie sociale, Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ». Non seulement la liberté est inaliénable, et nul ne peut vouloir être soumis à un autre, mais surtout les hommes s'associent pour conserver leur liberté et se préserver des rapports de dépendance personnelle.Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.

« Alors que Hobbes pense que le souci d'être en sécurité est le principal moteur de la vie sociale, Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ».Non seulement la liberté est inaliénable, et nul ne peut vouloir être soumis à un autre, mais surtout les hommess'associent pour conserver leur liberté et se préserver des rapports de dépendance personnelle.Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association quidéfende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquellechacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.

»Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Lepeuple soumis aux lois doit en être l'auteur.

»Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commundans toutes les volontés.

Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacunde ses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quelles que soient par ailleurs leursvolontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne prometsen fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferaipas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne seraisoumis à la volonté d'un autre.

Bref, je resterai libre.« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement àleur propre volonté.

»En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle defaire tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres quipeuvent s'opposer à mes projets.

Mais je gagne précisément une liberté politique, qui me permet à la fois den'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est unepartie de MA volonté), et ne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche). Rousseau Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée : « On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté.

Ces deux choses sont si différentes que même elless'excluent mutuellement.

Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres, et cela nes'appelle pas un État libre.

La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui ;elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la nôtre.

Quiconque est maître ne peut être libre,et régner c'est obéir.

(...)Dans la liberté commune nul n'a le droit de faire ce que la liberté d'un autre lui interdit, et la vraie liberté n'estjamais destructrice d'elle-même.

Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; car commequ'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée.Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature,l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous.

Un peuple libre obéit, mais il ne sertpas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit pas aux hommes.

» De plus, il y a fort à parier que les lois seront justes, puisque ceux qui les font doivent les subir ; chaquemembre de l'Etat est à la fois et législateur et sujet.

Son propre intérêt lui commande donc de faire des loisjudicieuses, puisqu'il en subira les conséquences.

Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêt commun.On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.

»La liberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous préservent desubir le caprice d'autrui. L'obéissance au seulappétit est esclavage etl'obéissance à la loi qu'ons'est prescrite est liberté.(Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs.Elle n'est pas dans l'absence de contraintes maisdans le libre choix des contraintes que l'on sedonne à soi-même.

On peut appliquer cette idéeau peuple.

Un peuple libre est celui qui se donneà lui-même ses propres lois, ce qui définit ladémocratie. Cependant, il se peut qu'un individu désobéisse à la loi.

De quel droit le punir ? Est-ce légitime ?Pour comprendre la réponse de Rousseau, il faut comprendre le mécanisme même qui pousse u individu àdésobéir.En désobéissant à la loi, je désobéis à moi-même, à une partie de ma volonté commune.

Cela n'est possible queparce qu'il y a une différence entre « homme » et « citoyen » : « En effet chaque individu peut avoir unevolonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen.

» Contrevenir auxlois, c'est faire prédominer sa « volonté particulière », son intérêt propre sur l' »intérêt général » qu'oncontinue d'avoir comme «citoyen ».Par exemple, il y a fort à parier que, comme « citoyen », j'ai voulu et continue de vouloir une loi interdisant le. »

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