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La liberté est-elle possible sans le courage ?

Publié le 26/02/2004

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Il n'est pas nécessaire d'être un héros pour etre libre. Tous les hommes sont libres par nature, quel que soit leur mérite. L'Etat garantit une liberté égale aux faibles et aux forts. MAIS, pour être véritablement libre, il faut avoir le courage de surmonter la crainte du pouvoir, le conformisme et la démission devant les difficultés de la vie.

  • I) La liberté est possible sans le courage.

a) La liberté ne peut dépendre du mérite. b) La liberté est un état naturel. c) Etre libre, c'est être intelligent.

  • II) La liberté est impossible sans le courage.

a) La crainte soumet notre esprit. b) Le courage vainc la fatalité. c) Le conformiste a peur d'être libre.

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« La liberté est un état naturel«La liberté est la faculté de faire pour son propre bonheur tout ce quine nuit pas au bonheur de ses associés», dit d'Holbach dans LeSystème de la nature.

Les hommes sont naturellement libres, et lelâche comme l'homme courageux peuvent exercer leur liberté.

Celle-cine se manifeste pas par des tâches héroïques mais par la simplejouissance de soi.

Rousseau dira: "L'homme est né libre et partout il estdans les fers." La formule de Rousseau est marquante en ce qu'elle énoncemagistralement un paradoxe : l'homme est naturellement libre, il naîtlibre, mais il est toujours politiquement et socialement asservi.

Saisirl'enjeu de cette phrase contraint à la replacer dans son contexte, et àcomprendre qu'elle inscrit Rousseau dans la lignée du « droit naturel »,qui s'inscrit contre les théoriciens du « droit divin ».Dire que « l'homme est né libre » est répondre à une phrase de Bossuet(1627-1704) : « Les hommes naissent tous sujets ».

Bossuet affirmaitque cette sujétion de l'homme est naturelle dans un ouvrage dont letitre est un programme et un manifeste : La politique tirée des propresparoles de l'Ecriture sainte ».Depuis le XVI ième, la théorie politique voit s'affronter deux courants ;la théorie du droit divin, voire de la monarchie de droit divin, dont Bossuet est un représentant, et la théoriedite du « droit naturel » à laquelle Rousseau se rallie.La théorie du droit divin se fonde sur un passage de la Bible, et plus précisément sur ce passage de l' «Epîtres aux Romains » de Saint Paul :« Que toute âme soit soumise aux puissances supérieures, car il n'y a point de puissance qui ne vienne deDieu et celles qui existent ont ètè instituées par lui.

Ainsi qui résiste à la puissance, résiste à l'ordre de Dieu[...].

Il est nécessaire d'être soumis non seulement par crainte, mais encore par l'obligation de conscience ».Toute autorité politique vient de Dieu, et donc qu'il existe aucun droit de résistance face aux autorités enplace, qui n'ont de compte à rendre qu'à la divinité.

Quel que soit le régime, on lui doit une obéissanceinconditionnelle.Ce courant s'est vu concurrencé par un autre, (né avec la Réforme de Luther et la contestation des autoritéspolitiques et religieuses), qui affirme, comme le fera Rousseau, que l'homme est naturellement libre, qu'il anaturellement droit de se gouverner lui-même, de décider lui-même ses actions.

La conséquence majeure estque le pouvoir, l'Etat, l'autorité, sont donc des créations volontaires, artificielles, des hommes.

Rousseau etses prédécesseurs admettent que l'homme est naturellement libre et indépendant, et donc que les hommesdécident volontairement, et dans un but précis, de se soumettre à une autorité commune qu'ils ont eux-mêmes créée.Un auteur partisan du droit divin, Ramsay (1686-1743), décrit les principes de ses adversaires et les pointssur lesquels portent le désaccord des deux courants :« Rien n'est plus faux que cette idée des amateurs d'indépendance que toute autorité réside originairementdans le peuple, et qu'elle vient de la cession que chacun fait, à un ou plusieurs magistrats de son droitinhérent à se gouverner soi-même.

Cette idée n'est fondée que sur la fausse supposition que chaque hommeest né pour soi, hors de toute société, est le seul objet de ses soins et sa règle à lui-même ; qu'il naîtabsolument son maître, et libre de se gouverner comme il veut.

»Ce qu'admet l'école du droit naturel, et que rejettent les partisans du droit divin, ce sont toutes lesconséquences de « L'homme est né libre » : chaque homme étant libre et indépendant des autres, mu par sonpropre intérêt, toute autorité s'exerçant sur un groupe d'hommes a été créée par eux volontairement, et doncle pouvoir réside originairement en chacun de nous ; dans le peuple.

On retrouve ici les fondements de notredémocratie.Mais reste à expliquer comment il peut se faire que, naturellement libre, l'homme soit « partout dans les fers ».Rousseau poursuit : « Comment ce changement s'est-il fait ? Je l'ignore.

Qu'est-ce qui peut le rendre légitime? Je crois pouvoir résoudre cette question.

»L'effort théorique de Rousseau et de ses prédécesseurs ne consiste pas à rechercher comment,historiquement, les hommes ont pu devenir esclaves ou asservis.

La question n'est pas une question de fait àtrancher rationnellement ; qu'est-ce qu'une autorité légitime ? Qu'a-t-on le droit d'exiger de moi ? Si je suisnaturellement libre, à qui ai-je promis d'obéir, dans quel but, dans quelle limite ?Si l'on arrive à ce paradoxe d'un homme libre vivant dans les fers, si l'on voit un ordre social injuste, ou desguerres civiles, c'est que les fondements politiques ne sont pas assurés, c'est qu'on a construit des Etats surdu sable ou de la boue.

On ne peut donc s'appuyer sur la pratique des hommes pour savoir quelle est la formelégitime de l'Etat, car comme le déclare Hobbes dans le « Léviathan », un siècle avent le « Contrat social » :« De toute manière, un argument tiré de la pratique des hommes est sans valeur [...] En effet, même si entous les endroits du monde les hommes établissaient sur le sable les fondations de leurs maisons, on nepourrait inférer de là qu'il doit en être ainsi.

L'art d'établir et de maintenir les républiques repose, commel'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées ; et non comme le jeu de paume sur la seulepratique.

»Il s'agit de droit et non de fait.En réalité, ce que tentent Hobbes puis Locke et Rousseau dans l'ordre de la politique, est semblable à ce qu'a. »

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