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Les limites de la connaissance sensible ?

Publié le 14/03/2004

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Dès l'Antiquité, de nombreux philosophes - et pas seulement les spiritualistes - ont souligné l'insuffisance de la connaissance délivrée par les sens.Démocrite : connaissance bâtarde et connaissance légitime Démocrite déclarait qu'«il existe deux connaissances, l'une due aux sens, l'autre à l'intellect ; à celle due à l'intellect, il donne le qualificatif de légitime, en lui accordant crédit pour juger de la vérité ; à celle due aux sens, il donne le nom de bâtarde, en lui ôtant l'infaillibilité dans le discernement du vrai. Il dit : «Il est deux formes de connaissance, l'une légitime, l'autre bâtarde. De la bâtarde relèvent tout ensemble la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher. En revanche, la légitime en est distincte» (fragment B 11).Notons au passage que les objets de la connaissance légitime, ce sont, pour Démocrite, les atomes et le vide : impossible, autrement dit, d'avoir, à propos des atomes et du vide, une connaissance par les sens.Descartes,: l'expérience du morceau de cire A la fin de la deuxième Méditation métaphysique, Descartes (1596-1650) prend l'exemple d'un morceau de cire, «qui vient d'être tiré de la ruche» : il est dur, il est froid, relativement solide, et si on le touche, il rend un son. Mais, dès qu'on approche du feu ce même morceau de cire, tout change : sa forme se modifie, il devient liquide, s'échauffe et ne rend plus aucun son...La cire n'est donc conçue que par une «inspection de l'esprit», conclut Descartes - les sens ne fournissant jamais que des informations fugitives, disparates, rhapsodiques.L'empirisme : une réhabilitation du sensible Il existe cependant un courant de pensée, l'empirisme (du grec : empeiria «l'expérience»), courant représenté par Locke (1632-1704) et Hume (1711-1776) notamment, selon lequel il n'y a rien dans l'âme qui ne vienne préalablement des sens (nihil est in intellectu quod prius non fuerit in sensu).

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