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Limites & illusions de la conscience ?

Publié le 16/02/2004

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conscience
Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu'il est à peu près le même, dans les mêmes conditions, pour tous les hommes. Ainsi, jusque dans notre propre individu, l'individualité nous échappe. Nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles. » BERGSON.Enfin, le pouvoir de la conscience repose sur le fait qu'elle est perçue comme une force autonome susceptible de s'opposer à une autre force. Elle est capable de dire non. Mais cette force n'est-elle pas illusoire ? La conscience n'est-elle pas toujours déterminée par un autre qu'elle-même ? Ainsi, par exemple, la conscience de l'enfant ne se développe qu'en liaison avec des incitations fonctionnelles venant du milieu extérieur. Très tôt, il y a intériorisation des conduites sociales.
conscience

« l'exception des noms propres) désignent des genres...

Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sontaussi nos propres états d'âme qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont d'intime, de personnel, d'originalement vécu.Quand nous éprouvons de l'amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notresentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondesqui en font quelque chose d'absolument nôtre ? Nous serions alors tous romanciers, tous poètes, tous musiciens.Mais le plus souvent, nous n'apercevons de notre état d'âme que son déploiement extérieur.

Nous ne saisissons denos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu'il est àpeu près le même, dans les mêmes conditions, pour tous les hommes.

Ainsi, jusque dans notre propre individu,l'individualité nous échappe.

Nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles.

» BERGSON. Enfin, le pouvoir de la conscience repose sur le fait qu'elle est perçue comme une force autonome susceptible des'opposer à une autre force.

Elle est capable de dire non.

Mais cette force n'est-elle pas illusoire ? La consciencen'est-elle pas toujours déterminée par un autre qu'elle-même ? Ainsi, par exemple, la conscience de l'enfant ne sedéveloppe qu'en liaison avec des incitations fonctionnelles venant du milieu extérieur.

Très tôt, il y a intériorisationdes conduites sociales.

L'intérieur n'est que le produit de l'intériorisation de l'extérieur.Il y a aussi ce quelque chose que nous ne pouvons pas connaître mais qui se démontre par ses effets, ce quelquechose que Freud appelle l'inconscient.

En fin de compte, la conscience n'enregistre-t-elle pas ou ne traduit-elle pasce qui se trouve au-delà et indépendamment d'elle ? Rimbaud disait : « C'est faux de dire : je pense ; on devrait direon me pense.

Pardon du jeu de mots.

Je est un autre.

» (« Lettre à George Izambard » du 13 mai 1871). « Mais ne devrions-nous pas aujourd'hui sentir enfin la nécessité de procéder à un bouleversement radical desvaleurs grâce à un nouveau retour sur nous-mêmes, à un approfondissement nouveau de l'homme? Ne sommes-nouspas arrivés au seuil d'une nouvelle période que l'on pourrait, négativement d'abord, qualifier d'extra-morale, puisquechez nous au mois, immoralistes, on commence à soupçonner que la valeur décisive d'un acte réside justement dansce qu'il a de non-intentionnel, et que tout ce qu'il a d'intentionnel, tout ce qui peut être vu pu su, tout ce qu'il a deconscient, fait encore partie de sa surface et de son épiderme, lequel, comme tout épiderme, trahit quelque chose,mais dissimule plus encore.

Bref, nous voyons que l'intention n'est qu'un signe et un symptôme qui a besoin d'êtreinterprété, un signe qui est chargé de trop de significations pour en avoir une à lui seul.

Nous croyons que la morale,telle qu'on l'a jusqu'à présent conçue, la morale des intentions, a été un préjugé, un jugement hâtif et provisoire àmettre peut-être au rang de l'astrologie et de l'alchimie, une chose en tout cas qui devra être dépassée.

» Nietzsche. Ce texte est extrait de « Par-delà le bien & le mal », Deuxième partie, $ 32. Introduction. La « morale de l'intention » est dépassée. 1) Il faut opérer un bouleversement des valeurs pour faire de l'homme le fondement de la morale.2) Le temps est arrivé de comprendre que la valeur d'un acte réside dans le « non-intentionnel ».3) Aussi la morale des intentions doit être dépassée. 1) Sous une forme interro-négative, Nietzsche pose la question en terme d'urgence : « ne devrions-nous pasaujourd'hui », et de rupture : « un bouleversement radical des valeurs »Le domaine d'investigation est celui de la morale (« les valeurs »).

Est radical ce qui va à la racine des choses.

EtNietzsche d'affirmer que la racine des valeurs c'est l'homme.

Autrement dit pour assurer un renouveau de la morale,il faut lui trouver une nouvelle base, différente de celle qu'on avait l'habitude d'indiquer (Dieu, la religion, la culture,etc.) C'est l'homme lui-même qui doit être à la base, à la racine de la morale.Cette croyance, qui fait de l'homme le fondateur des valeurs, a été perdue.

D'où l'idée d'un « retour » et même d'un« nouveau retour », qui marque que ce retour s'est déjà produit autrefois.

Mais d'un retour qui ne saurait être unesimple reprise.

D'un retour dont il faut profiter pour mieux connaître l'homme, aller plus au fond, dans la perspectived'un « approfondissement ». 2) Mais pourquoi aujourd'hui ? C'est l'effet d'une mise en question de la morale traditionnelle par des hommesporteurs de la rupture, race nouvelle des « immoralistes », parmi lesquels Nietzsche se range (« chez nous »).

Cetaujourd'hui sert de borne, de point de passage, entre l'ancien & le nouveau.

Partout dans le texte, Nietzsche parledu nouveau et le valorise : le nouveau retour, un approfondissement nouveau, une nouvelle période. Aux temps anciens correspond l'ancienne morale.

Aux temps futurs correspondra sans doute une nouvelle morale quil. »

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