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La littérature arabe

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Avant le prophète Mahomet, la tradition littéraire orale - essentiellement poétique - est fortement ancrée. Cette période archaïque, la "Jahiliyya" (VIe siècle apr. J.-C.), a donné naissance à des "moallakat" (poèmes "suspendus" dans le sanctuaire de la Kaaba comme exemples à savourer et imiter). On distingue principalement trois formes de poèmes : la "quasida" (ode), l'éloge et la "hija" (satire).

« LITTÉRATURES ARABE ET MUSULMANE Principalement musulmans depuis l'avènement de l'islam au VIl' siècle de notre ère, les Arabes ont une histoire vieille de 3 ooo ans.

Mais la culture arabe ne se réduit pas à son aspect religieux, et, si l'islam compte plus d'un milliard d'adeptes à travers le monde, seul un cinquième d'entre eux sont de langue arabe.

Littérature arabe et littérature musulmane ne se superposent donc pas ...

Les lettres arabes ont existé avant l'Hégire, et au cours des siècles, si le Coran est resté la référence, elles se sont ouvertes aux influences grecques, persanes et aujourd 'hui, occidentales.

anciens de leurs textes à être parvenus jusqu'à nous furent composés à cette époque, mais la tradition dont ils témoignent remonte à l'ère pré-chrétienne .

LA Q!oSIDAH La forme caractéristique de la poésie pré-islamique est la qasidah , poème à rime unique, dépassant rarement cent vers, qui décrit la vie des tribus nomades.

La qasidah se compose de trois temps : le poète décrit d'abord sa douleur de quitter le camp, liée à la séparation amoureuse ; puis viennent les difficultés du voyage , occasion de louer la valeur de sa monture ; le poème se termine par l'affrontement avec une tribu ennemie.

Courtes œuvres d 'inspiration épique, elles témoignent ----------- -1 du rôle social du poète, témoin de UNtlUiJIMI De rares vestiges du VI' siècle (fragments de textes divinatoires) sont en prose rimée et rythmée , mais les premiers textes littéraires arabes sont en vers.

La poésie joue un rôle fondateur de la littérature arabe.

Au 1X' siècle av.

J.-C..

l'Arabie, carrefour de l'Égypte, de la Syrie, de la Mésopotamie et de l'Inde, offre aux Arabes les moyens d'un développement brillant, mais subit plusieurs invasions à partir du 1r siècle av.

J.-C.

Cette période de violence tribale, précédant l'arrivée du prophète Mahomet, est appelée par l'islam la Djahiliyya, « le temps de la fureur» .

Ce n'est pas de la riche Arabie du Sud, civilisée, où l'écriture se généralise, que nous viennent les premières traces d'une littérature en langue arabe, mais des peuples bédouins nomades des plateaux désertiques.

LA POtSIE Née de joutes poétiques et de chants collectifs, la littérature arabe des origines est une littérature orale, et donc dominée par la poésie : ses formes primitives reposent sur la récitation ; la rime et le mètre y servent de cadre à la mémorisation.

Le poème a la violence de la vie dans le désert, même dans ses passages amoureux ou érotiques.

C'est aussi une arme de combat : toute tribu se doit d 'avoir son poète attitré, qui célèbre ses exploits et transfigure ses échecs.

La prose s'épanouit avec le support de l'écriture et implique un degré de civilisation avancé que les Bédouins ne connaîtront pas avant le 1v' siècle apr.

J.-C.

Les plus la vie et garant de la mémoire d 'une tribu.

Les qasidah restent populaires après l'avènement de l'islam et sont, encore aujourd'hui , un modèle pour les poètes de langue arabe .

On ne connaît les poèmes composés avant l'Hégire que par des recueils copiés entre le V Il ' et le VIII' siècles.

Les plus représentatifs sont les muallaqa.

Elles furent compilées par Hammad ai-Rawiya et copiées en lettres d'or pour être suspendues au mur de la Ka'ba durant les fêtes.

La plus célèbre est la muallaqa de lmru ai-Qays (début du VI' siècle).

« I:INIMITAB I LITt » DU (ORAN Le Coron joue un rôle fondamental --------=~ dans les lettres arabes .

IJiiiiio;;;;~--TI Il représente l'enseignement du Tout Puissant, transmis de 612 à 632 à Mahomet par l'ange Gabriel, que le prophète eut pour mission de réciter.

La tradition le pose donc en modèle inimitable (ijaz), puisque d'inspiration divine.

Sa rédaction introduisit aussi l'usage de la prose chez les Arabes , qui supplanta rapidement la poésie orale .

l'expansion de l'islam l'impose dans des contrées non-arabophones , et les nouveaux musulmans en adoptent la langue.

Partout le Coran est tenu pour l'idéal de la clarté et de l'éloquence.

C'est sur son modèle que s'établissent les standards de la langue littéraire, et quator ze siècles après sa rédaction , son poids reste sensible sur la prose arabe.

LA LlnÉRATURE AU TEMPS DES CONQUÊTES MUSULMANES J: ADA B ET LE MAQ!oM A Parallèlement à la prose religieus e, le Moyen Âge arabe développe une littérature profane: l'adab .

Ce terme générique désigne des œuvres variées, traitant de la nature humaine et de l'ordre social.

Le Livre des Avares d 'AI-Jahiz en est un exemple ; rédigé au cours du IX' siècle, il met en scène des personnages cupides dans des contes morau x.

Le maqama , proche de /'adab , est une invention du X' siècle.

Le héros en est un rusé qui rappelle le personnage de Renart le goupil que les auteurs chrétiens mettent en scène à partir de 1171.

Le héros du maqama est intell igen t et malicieux, ses aventures mettent en lumière les injustices et offrent souvent une morale .

Certains universitaires voient aujourd 'hui un lien entre les contes du maqama et la littérature romanesque picaresque qui naît en Espagne à partir du Xlv' siècle .

LA UTTt R ATURE CO U RTOISE Avec la période omeyyade, entre 661 et 750, les peuple s nomades se sédentarisent.

La vie urbaine devient un modèle de raffinement et de sophistication.

Face à l'austère prose d'inspiration religieuse et à la poésie épique pré-islamique , se développe une poésie de cour , de style plus libre et d'inspiration légère .

Sous les influence s grecque et persane , la musique accompagne sa récitation et en devient indissociable .

On peut ainsi mentionner Le Collier de la Colombe d 'Ibn Hazm {994-1064).

À cette époque naît la trad ition du ghazal (signifiant « parler d'amour aux femmes »), poème lyrique amoureux mis en musiq ue et chanté lors de réunions profanes.

Le Divan ,...-- ---..., ou L'Amour, l'amant J'aimé de Hâte z Shir âziest ainsi rédigé au xlv' siècle.

Plus tard, le genre du ghaza/ s'ouvrira à des inspirations plus religieuses.

Il est encore populaire aujourd'hui, notamment en Inde .

LA urrt RATURE tRo nQuE Un second courant de la littérature courtoise se dessine : moins chaste, c'est par lui que se caractérise la poésie amoureuse d'Abû -Nuwas (755-815).

Cette poésie libertine reflète les mœurs d'une fraction de la société bagdadienne .

Moderne par sa spontanéité et son mépris des thèmes traditionnels, cette poésie reste indissoc iable du genre bachique.

Ce courant ouvrira les portes à une littér ature plus audacieuse , souve nt libertin e :au Xlv' siècle, AI-Haw rani rédige Désirs de femmes et Les Ruses de femmes , ouvrages irrévérencieux qui dévoilent un monde arabo-musulman p lutôt hétérodoxe .

Mais la référen ce classiq ue de la littérature érotique reste Le Jardin parfum é écrit au début du XVI' siècle par le Cheikh Nefzaoui.

Ce manuel érotique rédigé sur commande du grand vizir de Tunis était destiné à réveiller les sens fatigués du monarque .

À la fin du XVI' siècle , Ibn Ka mal rédige également un Bréviaire orobe de J'amour insp iré du Jardin parfumé .

L E LIVRE· O BJET En 751, Ziyyad ben Sâlih vainc les Chinois près de Samarcande.

Il ramène parmi ses prisonniers des artisans fabricants de papier.

Les textes les plus anciens étaient gravés sur la pierre , puis sur du parchemin et du papyrus (les feuillets des livre s orobes étaient cousus en cahier comme nos livres modernes, quand d 'autres civilisations produisaient encore des rouleaux) .

Le papier, plus souple, plus beau et moins cher remplace les anciens supports et permet une rapide expansion de la pensée arabe écrite.

Les bibliothèques arabes de Bagdad , Damas , Le Caire ou Cordoue possèdent au Xli' siècle chacune plus de 100 000 volumes, contre 500 pour la bibliothèque de l'abbaye de Cluny .

Les chrétiens d'Occident découvrent le papier avec la première croisade, en 1095 .

Suspect car issu des infidèles, l'usage en reste limité en Europe jusqu'au xv' siècle .

J:ÂGE D'OR DE LA CULTURE ISLAMIQUE La littérature arabe s'épanouit pleinement sous la dynastie des Abba ssides, à Bagdad, de 750 à 1258.

Carrefour entre l'Orient et l 'Occident, la ville est à son apogée; cette époq ue est l'âge d'or d e la culture islamique, tant du point de vue religieux que profane .

L'adab et le maqama se raffinent et gagnent leurs stéréotypes.

!:OUVERTURE SUR LE MON DE Au X' siècle, le besoin de recueillir des données fiables sur les contrées de l'empire abbasside favorise la r édaction d'ouvrages de voyages , qui mêlent détails géogra phiques et croyances fantastiques.

Kali/a et Dimna est la transposition en arabe , par 1bn ai-Muqaffa , de fables persanes d'origine indienne.

Le Livre de Roger, rédigé entre 1154 et 1157 par l'Arabe Idrisi pour le comte de Palerme, compile des cartes , un dictionnaire géographique et des témoignages, et inspirera la Des cription du monde de Marco Polo .

l'influence persane , forte à Bagdad , inspire plusieurs chefs-d 'œuv r e de l'époque .

Le recueil de contes persans le plus célèbre de la littérature arabe reste Les Mille et Une nuits.

L Es MILLE ET U NE Nurn Les Mille et Une Nuits est un des seuls ouvrages de littérature arabe à être devenu populaire en Occident.

Il fut pendant des siècles critiqué par les intellectu els arabes pour son style lour d et l'usage de terme s éloignés de l 'arabe classique.

Les Mille et Une Nuits sont le résultat de compilations.

Le premier recuei l connu (qui ne comportait sans doute pas mille et un contes) date du X' siècle , mais il s'enrichit jusqu 'au Xlv' siècle .

l'intrig ue met en scène Schéhérazad e que son époux, le roi Shahrya r , a fait vœu d'exécuter au lendem ain de leur nuit de noces .

La jeune femme lui raconte une histoire ...

qu'elle veille de n'avoir pas fini quand vient l 'aube .

Le roi diffère alors la sentence pour en connaître la fin .

Pendant mille et une nuits , Schéhérazade reproduit ce stratagème , et sauve ainsi sa vie.

Les plus célèbres de ces récits sont les aventures d'Ali Bobo , de Sindbad le marin, ou d 'Aladin et la lampe magique.

Nombre de ces récits se déroulent en Inde , mais les auteurs perses qui en ont établi le texte actuel l'ont enrichi de mythes issus de tout le Moyen ­ Orient.. »

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