LA LITTERATURE DE L'ENTRE-DEUX-GUERRES

« 4118 LE XXe SIÈCLE Portrait de Raymond Radiguet, dessin de Jean Cocteau, son anti, qui Ocrivit a son sujet, apris sa mort pramaturee : a On ne saurait parler en ce qui le concerne de naissance ni de mort.

Une apparition.

Une disparition Un enfant mores la course. seul au monde, assis dans u3e gloire, les Jones en feu.

>> qui croit n'avoir pas a se rapprocher de son mari Anne d'Orgel, s'en rapproche bel et bien. La vie boiteuse ne peut avoir d'autre issue que la separation ou la mort.

Il ne reste alors qu'une lucidit6 implacable quiparait glaciale alors qu'elle est remotion a son supreme degre d'in- tensile : l'amant de Marthe semble ne l'avoir jamais aimee, mais s'evanouit en apprenant sa mort.

Et l'on ne peut s'empecher de penser que Radiguet fut la premiere victime d'un destin desinvolte qui l'emporta a vingt ans au moment oiI enfin, comme recrivait Cocteau, « it allait vivre heureux ».

On retrouve dans les romans de Giraudoux « cet air de vacance et de voyage qui est celui de repoque » (1).

Sans doute, a un moment oil la diplomatie de Poincar6 semble s'6tendre sur !'Europe, le cosmopolitisme litteraire devient-il une tendance naturelle de la France.

Andre Maurois (1885-1967) annexe l'Angleterre (Les silences du colonel Bramble, 1918; Les discours 1.

Gatan Picon.

du docteur O'Grady, 1922), et Maurice Bedel (1884-1954) la Norvege (Jerome, 60° latitude nord, 1927), Paul Morand (n6 en 1888) voit surgir des villes, des ports, et frappe a la porte des boites de nuit et des grands hOtels interna- tionaux (Ouvert la nuit, Fermi la nuit, 1922-1923), Pierre Mac Orlan (1882-1970) penetre dans les bars a matelots et, devenu sedentaire, imagine les exploits de modernes aventuriers. L'urgence de l'evenement Nul n'echappe, en ces « annees vingt », a la tentation d'une litterature du jeu (les plus grands En haut, a gauche : Andre Maurois a sa table de travail dedi- cacant run de ses ouvrages. En haut it droite : Julien Benda, dont G.

Neon a vu ecrire « Ii n'est pas de littera- teur plus authentique que cet ennemi des litteratures.

* En bas, Pierre Dumarchey, dit Pierre Mac Orlan. 4;"110101...- bo C a C U C ca. 0 608 LE xxe SIÈCLE --,, __ ~ .......

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Une apparition.

Une disparition [ ...

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Un enfant après la course, seul au monde, assis dans u!le gloire, les joues en feu .

>> qui croit n'avoir pas à se rapprocher de son mari Anne d'Orgel, s'en rapproche bel et bien.

La vie boiteuse ne peut avoir d'autre issue que la séparation ou la mort.

Il ne reste alors qu'une lucidité implacable qui paraît glaciale alors qu'elle est l'émotion à son suprême degré d'in­ tensité : l'amant de Marthe semble ne l'avoir jamais aimée, mais s'évanouit en apprenant sa mort.

Et l'on ne peut s'empêcher de penser que Radiguet fut la première victime d'un destin désinvolte qui l'emporta à vingt ans au moment où enfin, comme 1 'écrivait Cocteau, « il allait vivre heureux ».

On retrouve dans les romans de Giraudoux « cet air de vacance et de voyage qui est celui de l'époque » (1).

Sans doute, à un moment où la diplomatie de Poincaré semble s'étendre sur 1 'Europe, le cosmopolitisme littéraire devient-il une tendance naturelle de la France.

André Maurois (1885-1967) annexe l'Angleterre (Les silences du colonel Bramble, 1918; Les discours 1.

Gaétan Picon.

du docteur O'Grady, 1922), et Maurice Bedel (1884-1954) la Norvège (Jérôme, 60° latitude nord, 1927), Paul Morand (né en 1888) voit surgir des villes, des ports, et frappe à la porte des boîtes de nuit et des grands hôtels interna­ tionaux (Ouvert la nuit, Fermé la nuit, 1922-1923), Pierre Mac Orlan (1882-1970) pénètre dans les bars à matelots et, devenu sédentaire, imagine les exploits de modernes aventuriers.

L'urgence de l'événement Nul n'échappe, en ces « années vingt », à la tentation d'une littérature du jeu (les plus grands En haut, à gauche : .

André Maurois à sa table de travail dédi­ caçant l'un de ses ouvrages.

En haut à droite : Julien Benda, dont G.

Picon a pu écrire« Il n'est pas de littéra­ teur plus authentique que cet ennemi des littératures.

» En bas, Pierre Dumarchey, dit Pierre Mac Orlan.

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