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LA LITTÉRATURE FRANÇAISE DU XVIIe SIÈCLE : Philosophes, moralistes, orateurs sacrés et mémorialistes

Publié le 18/10/2011

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Sa vie s'achèvera en Suède auprès de la reine Christine dont il est le mathématicien et un peu le poète. C'est là qu'il meurt en 1650 : On a voulu faire de lui un sceptique masqué. A la vérité, son doute provisoire n'a qu'une portée de méthode : il s'agit pour lui de se dépouiller du principe d'autorité pour établir ses certitudes sur l'évidence : soit celle de l'intuition, soit celle de la déduction. Par elle, il atteint le moi (« Je pense donc je suis «) et, par le moi, la preuve de l'existence de Dieu, garant de l'existence du monde extérieur.

« méthode plus générale.

Ars generalis ad omnes questiones solvendas, dont il parle avec une véritable explosion d'enthousiasme.

Enthou­ siasme que renouvellent une nuit de novembre 1619, à Neubourg, où il est venu offrir ses ser­ vices à Maximilien de Bavière, trois visions qui seront pour lui une étrange révélation : c'est alors qu'il a trouvé les fondements de sa science : soit la découverte de la géométrie analytique, soit la concatenatio l'enchainement ou l'unité fondamentale des co'nnaissances hu­ maines qui doivent se ramener au nombre.

Un an plus tard, dans la nuit du 10 au 11 novembre 1620, il aurait encore trouvé le fundanertum d'une nouvelle invention admi­ rable; peut-être la « caractéristique » univer­ selle; peut-être une invention d'optique.

En décembre il quitte le service, revient en France, voyage en Italie où il sc rend en pélerinage à Lorette, revient à Paris, s'installe en 1629 en Hollande où.

il public ses principaux ouvra­ ges, notamment, en 1637, trois traités d'une science universelle qui ont pour préface le Discours de la méthode.

Sa méthode d'ailleurs, se retrouvera plus complètement exposée, en latin dans les Regulae ad directionem ingenü, Règles pour la direction de l'esprit, qu'il n'a pas publiées.

Sa vie s'achèvera en Suède auprès de la reine Christine dont il est le mathématicien et un peu le poète.

C'est là qu'il meurt en 1650 : On a voulu faire de lui un sceptique masqué.

A la vérité, son doute provisoire n'a qu'une portée de méthode : il s'agit pour lui de se dépouiller du principe d'autorité pour établir ses certitudes sur l'évidence : soit celle de l'intuition, soit celle de la déduction.

Par elle, il atteint le moi (« Je pense donc je suis ») et, par le moi, la preuve de l'existence de Dieu, garant de l'existence du monde extérieur.

Par ce primat accordé à la raison il a exercé une influence décisive sur la pensée classique.

Et aussi par l'idée qu'il s'est faite de l'homme, et qu'il a exposée dans son Traité des Passions, en 1619 : œuvre de physiologie et de psycholo­ gie tout ensemble, qui étudie les rapports de l'âme et du corps, et constitue une analyse des passions, plaçant au sommet de la vie morale l'admiration, conception héroïque qui corres­ pond à l'éthique de Corneille.

Simplifiée, rame­ née au rationalisme, la pensée de Descartes aura encore, à la fin de l'âge classique, dans la Que­ relle des Anciens et des Modernes, et au long du XVIII" siècle, une destinée à laquelle l'avè­ nement du sensualisme anglais ne fera pas obstacle.

Mais les grands courants sortis de sa philosophie, vont · dans d'autres directions et passent par Malebranche, Spinoza et Lei~nitz.

Citations Discours de la Méthode J'avais dès longtemps remarqué que pour les mœurs il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu'on sait être fort incertaines ...

Mais pour ce qu'alors je désirais vaquer seulemt'nt à la recherche de la vérité, je pensai qu'il fal­ lait que je fisse tout le contraire et que je re­ jetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point après cela quelques choses en ma créance qui fût entièrement indu­ bitable.

Ainsi à cause que nos sens nous trom­ pent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût telle qu'ils nous la font imaginer; et pour ce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même tou­ chant les plus simples matières de géométrie et y font des paralogismes, jugeant que j'étais sujet à faillir autant qu'un autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations; et en­ fln considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons étant éveillés nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus à feindre que toutes choses qui m'étaient jamais entrées dans l'esprit n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes.

Mais aussitôt après je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose; et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capa­ bles de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier prin­ cipe de la philosophie que je cherchais.

(lV• partie) Traité des passions de l'âme Il est certain que, pourvu que notre âme ait toujours de quoi se contenter en son intérieur tous les troubles qui viennent d'ailleurs n'ont aucun pouvoir de lui nuire; mais plutôt ils servent à augmenter sa joie en ce que, voyant qu'elle ne peut être offensée par eux, cela lui fait connaitre sa perfection .

Et, afin que notre âme ait ainsi de quoi être contente, elle n'a besoin que de suivre exactement la vertu.

Car quiconque a vécu en telle sorte que sa cons­ cience ne lui peut reprocher qu'il ait jamais marqué à faire toutes les choses qu'il a jugées être les meilleures (qui est ce que je nomme ici suivre la vertu), il en reçoit une satisfaction qui est si puissante pour le rendre heureux que les plus violents efforts des passions n'ont ja­ mais assez de pouvoir pour troubler la tran­ quillité de son âme.

Je ne remarque en nous aucune chose qui nous puisse donner juste raison de nous esti­ mer, à savoir l'usage de notre libre arbitre et l'empire que nous avons sur nos volontés; .

car il n'y a que les seules actions qui dépendent de ce libre arbitre pour lesquelles nous puis­ sions avec .

raison être loués ou blâmés; et il nous rend en quelque façon semblables à Dieu en nous faisant naitre de nous-même ...

Ceux qui sont généreux en cette façon sont naturellement portés à faire de grandes choses, et tqutefois à ne rien entreprendre dont ils ne sc sentent capables, et pour ce qu'ils n'estiment. »

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