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La Littérature précolombienne

Publié le 23/10/2011

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Interprétés par des indigènes christianisés, ces textes anciens n 'ont rien perdu pour autant de leur magnifique étrangeté. Nous possédons du Popol-Vuh une traduction française par Brasseur de Bourbourg, exécutée d'après le manuscrit rédigé au xviie s. par un Indien du Guatemala, dans sa langue originelle, et la traduction espagnole par un religieux.

« sont accompagnés de chants féroces et joyeux, dont nous donnons plus loin un exemple et qu'il faut se représenter accom­ gagnant les danses frénétiques des prêtres ma squés : « Wa ! Qui ne serait saisi de ter­ reur devant le masque d'hiver de l'Esprit du Nord mangeur des hommes.

Wa! Chacun tremble quand il aperçoit le masque de corbeau du Mangeur d'Hommes ! Son mas­ que au bec crochu fait battre le cœur ! Son masqu e à tête d'oiseau fait battre le cœur 1 :t Les Peaux Rouges de la Prairie, Osages, Iroquois, Algonkins , Pawnées, Sioux, ont dis­ paru; ils se sont civilisés, ou ont accepté la semi-captivité des « réserves :t.

Peuples che­ valer esques, belliqueux, enclins à la vision magique et au rêve prophétique, leurs chants ont souvent un caractère épique très pro­ noncé .

Comme les grands Vikings d'autre­ fois ils avaient coutume de composer et de chanter leur « chant de mort :t.

Certaines de ces poésies spontanées, qui obéissent souvent il est vrai, à des prototypes et des poncifs, ont souvent une majestueuse sim­ plicité.

Il ne nous a pas été possible, naturelle­ ment , d'inclure ici toutes les langues litté­ raires de l'Amérique : le choix que nous avons fait n'a pour but que de rappeler au lecteur que des peuples dits « sauvages :t conservent, fréquemment, un trésor littéraire d'une grande importance et d'une incontesta­ ble beauté, et s'il est parfois malaisé de comprendre totalement le contenu de ces poèmes, d'accent religieux et magique, pour la plupart.

leur beauté formelle, leur grâce poétique demeurent, cependant, accessibles à tous .

Car le domaine de la véritable poé­ sie est universel et éternel, si multiples et si contrastées que soient ses manifestations, et, par là, accessible à tous les hommes, quelle que soit la race, ou la culture, à la­ quelle ils appartiennent .

Littératures aztèque, maya et inca.

Ces trois littératures appartenant aux civi­ lisations anéanties par les Espagnols mérite­ raient une longue étude, mais celle-ci est difficile car il subsiste fort peu de textes, les Conquérants ayant presque tout détruit de ce qui pouvait rappeler aux indigènes soumis et opprimés leur grandeur ancienne, leur culture magnifique et leur religion, qu'on leur avait fait abandonner pour les convertir de force au .

Christianisme.

Ces littératures, sauf cert .aines exceptions ·, se sont éteintes aussi, en même temps que la puissance politique des nations qui les pos­ sédaient.

Les livres ont disparu, les tra­ ditions sont mortes du fait que les hom­ mes avaient été massacrés ou réduits à un esclavage abêtissant qui, très rapidement a effacé des peuples entiers.

Certains textes, comme les textes mayas , sont devenus dif­ ficilement intelligibles; c'est le même phé­ nomène qui s'est produit pour la langue des Etrusques qu'on déchiffre péniblement au­ jourd'hui.

Quelques-unes de ces traditions aztèques, mayas ou incas, ont survécu sans doute dans des légendes et des poèmes que l'on retrouve chez les tribus redevenues sauvages et pri­ mitives : c'est ainsi que les Lacandones re­ présentent aujourd'hui la survivance, bar­ bare et dégénérée, des anciens Mayas.

Ceux­ ci nous sont connus par des monuments d'une grande beauté, une écriture hiérogly­ phique fort singulière, et quelques textes rédigés après la conquête, avec l'écriture es­ pagnole.

Grâce à cette transcription on con­ naît aujourd'hui le grand livre religieux du peuple maya, le Po pol- Vuh dont nous don­ nons plus loin des extraits.

Les Annales de Kakchiquel, transmises de la même manière, nous apprennent des faits historiques extrê­ mement intéressants, et le Livre de Chilam Balam, dont il existe des rédactions aussi tardives que le xvin• s., rassemble des traditions nationales, des récits mythologi­ ques, des légendes.

Interprétés par des indigènes christiani­ sés, ces textes anciens n'ont rien perdu ·pour autant de leur magnifique étrangeté.

Nous possédons du Po pol- Vuh une traduc­ tion française par Brasseur de Bourbourg, exécutée d'après le manuscrit rédigé au xvu• s.

par un Indien du Guatemala , dans sa langue originelle, et la traduction espa­ gnole par un religieux.

L'original et la tra­ duction ayant été retrouvés au milieu du siècle dernier.

Quelques-uns des passages du Po pol- Vuh étaient composés selon un rythme analogue aux rythmes que nous trouvons dans les textes sacrés de l'antiquité orien­ tale, hébraique ou mésopotamienne.

De la littérature ·· mexicaine, dans la­ quelle se fondent et se combinent des cou­ rants très divers, issus des différents peu­ pl-es qui se sont sucéédé dans ls vallée de Mexico, les Toltèques, les Zapotèques, les Mixtèques, les Aztèques enfin, qui régnaient dans l'Anahuac au moment où Cortès l'a conquis, nous savons fort peu de choses,. »

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