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La littérature révolutionnaire au XVIIIe siècle

Publié le 27/02/2012

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La période de la Révolution n'a été marquée par aucune modification essentielle de la littérature; la transformation sociale a été trop superficielle et a duré trop peu de temps pour avoir influé sur la création littéraire; en revanche, la transformation politique a eu plus d'effet : elle a provoqué la naissance de deux genres nouveaux, l'éloquence politique et le journalisme politique. En fait, aucun chef-d'oeuvre littéraire n'a dû son existence directement à la Révolution. L'événement a sans doute agi sur l'idéologie, mais seules des opinions réactionnaires ont trouvé une expression littéraire de qualité. Par contre, dans l'immédiat, il n'a en rien agi sur la tradition...

« eu plus d'effet : elle a provoqué la naissance de deux genres nouveaux, l'éloquence politique et le journalisme politique. En fait, aucun chef-d'œuvre littéraire n'a dû son existence directement à la Révolution.

L'événe­ ment a sans doute agi sur l'idéologie, mais seules des opinions réactionnaires ont trouvé une expression lit­ téraire de qualité. Par contre, dans l'immédiat, il n'a en rien agi sur la tradition formelle ; ce n'est que plus tard, au cours du xix e siècle, que cette action se fera sentir.

Les seules formes de littérature révolutionnaire sont la tragédie politique d'actualité et la chanson patrio­ tique; encore, dans les deux cas, le style regorge-t-il des poncifs les plus éculés du classicisme déclinant.

Le lyrisme politique n'a guère donné comme œuvre de valeur que les ïambes de Chénier, parus longtemps après les événements qui les ont fait éclore. Le mélo­ drame, né à la fin de la Révolution, ne doit à l'époque que son caractère.populaire, qui satisfait les goûts d'une classe sociale venue/peu à peu à la curiosité intellec­ tuelle. Il est l'aboutissement de toute une évolution sociale sensible depuis 1760, plus que la conséquence directe du bouleversement de 1789.

L'éloquence a dû son éclat aux principaux chefs de parti des trois assemblées révolutionnaires : l'abbé Maury, Sieyès, Barnave, Guadet,-Brissot, Vergniaud, Robespierre, surtout Saint-Just, Danton et Mirabeau. A part ces trois derniers, la tradition classique se main­ tient chez tous, plus ou moins animée par la chaleur du tempérament, l'originalité de l'imagination, la facilité de l'improvisation. A vrai dire, la lecture de leurs discours laisse une grande impression de .médio­ crité. L'essentiel manque sans doute, le geste, la voix, l'urgence.

La plupart de ces orateurs pensent trop à Tite-Live ou à Cicéron. Saint-Just (1767-1794) se signalé cependant par une densité qui a laissé à ses discours un intérêt plus durable que l'emportement verbeux de ses rivaux; Danton (1759-1794) vaut surtout par le caractère direct et populaire de son éloquence; Mira­ beau (1749-1791), était arrivé à la vie politique après' une vie aventureuse, qui lui avait valu succèssivement quinze lettres de cachet.

Plus âgé que les autres ora­ teurs révolutionnaires il avait déjà beaucoup écrit avant de monter à la tribune : essayiste politique, auteur des fameuses Lettres à Sophie (publiées en 1792),. »

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