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LITTERATURE: Stéphane Mallarmé

Publié le 01/12/2009

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Stéphane Mallarmé (1842- 1898)    En toute une vie de labeur acharné, Mallarmé a tenté d'atteindre l'absolu par la poésie; il a créé une oeuvre succincte, mais extrêmement dense, où le pouvoir évocateur des mots transcende leur sens littéral.  

  • Une passion exclusive.

Orphelin de mère à l'âge de cinq ans, Stéphane Mallarmé passa son enfance et son adolescence dans des pensions. La lecture des Fleurs du Mal, de Baudelaire, fut une révélation qui détermina sa vocation. Après un bref séjour en Angleterre, il obtint un poste de professeur d'anglais au lycée de Tournon (1863); il enseigna ensuite à Besançon, à Avignon, avant d'être enfin nommé à Paris (1871). Il détestait sa profession, tout en l'exerçant avec conscience; sa seule passion était la poésie. Ses premiers poèmes, influencés par Baudelaire et Poe, furent publiés dans Parnasse contemporain (1866). Il consacra ensuite dix ans à l'élaboration d'un drame lyrique (Hérodiade, 1871) dont il n'écrivit que des fragments, et d'une églogue, L'Apres-Midi d'un Faune ( 1876), qui allait inspirer Debussy. Sa renommée s'étendit soudainement en 1884, lorsque son nom fut mentionné dans deux ouvrages à succès, Les Poètes maudits de Verlaine et surtout le roman A Rebours de Huysmans. Alors que l'école parnassienne était à son déclin, Mallarmé apparaissait comme le chef de file du symbolisme naissant; il recevait chez lui de nombreux jeunes poètes et écrivains admiratifs.

 

« POESIE de MALLARME 1 • LE CONTEXTEDans ce recueil, dont la rédaction commence en 1862, Mallarmé porte la poésie à une pureté extrême ; il invente,pour ce faire, une langue nouvelle et espère parvenir à créer le « Livre » qui permettrait d'atteindre, derrière lechaos et le hasard, l'Unité du monde, l'Univers premier.

La poésie redevient avec lui « chose sacrée », tant dans sonambition que dans son expression, où l'art de la suggestion et du mystère fait du message poétique un objethermétique accessible aux seuls initiés. 2 • LE TEXTEOn trouve d'abord des poèmes d'inspiration baudelairienne qui disent la quête infructueuse ou dangereuse de l'Azur,de l'Idéal, du Beau : impuissance à l'atteindre (Las de l'amer repos...), approche mélancolique (Apparition), honted'être indigne de lui (Les Fenêtres, L'Azur).

Tout lyrisme personnel est ensuite éliminé, au profit de l'expressiondésincarnée d'un désir de pureté absolue lié au refus de la vie (Hérodiade), puis, par réaction, d'un désir sensuel devivre qui reste inassouvi (L'Après-Midi d'un faune).

Enfin apparaît la conscience claire que la Beauté, forme del'Absolu, doit être créée par les mots qui, face aux contraintes du réel, ont le pouvoir de conjurer le néant et la mort(Toast funèbre, Le Tombeau d'Edgar Poe). 3 • LES THÈMES MAJEURS• Le refoulement du réel, univers déchuMallarmé refuse la réalité commune, en particulier les objets extérieurs, sauf s'ils se chargent d'un sens symbolique— la fenêtre (Les Fenêtres), le miroir, la lampe (Ses purs ongles...) —, ainsi que la vile langue commune. • La poésie entre rêve et réalitéEntre Univers premier et univers déchu, le poète doit affronter deux dangers : celui d'être tenté par le réel (L'Après-Midi d'un faune), de violer la pureté du rêve, d'où un sentiment d'ennui, d'impuissance, de mélancolie (Le vierge, levivace...) ; et celui d'affronter le non-être, pointe extrême de la pureté (Hérodiade), d'être pris dans les glaces (Levierge, le vivace...). • Le monde des essencesLa poésie, « par le langage humain ramené à son rythme essentiel, exprime le sens mystérieux de l'existence ».

Lesmots qu'elle arrache à l'usage commun extraient l'essence des « notions pures » : dire « une fleur » en l'absence detoute fleur, c'est faire apparaître musicalement la fleur « absente de tous les bouquets », l'idée de fleur. 4 • L'ÉCRITURE• Le symboleLe sens est ce qui lie le mot, non plus à l'objet extérieur, mais à la réalité intérieure de l'artiste.

Il s'agit non plus denommer, de dénoter, mais de suggérer, de connoter ; d'où le recours à l'allusion : aile, éventail, page deviennentpartout des vols ; d'où la recherche des mots rares et, plus encore, la place inhabituelle des mots dans la phrase,de manière à créer des résonances. • La syntaxeLa langue est gauchie jusqu'aux limites, non atteintes, de la rupture.

Par un recours constant à l'ellipse, auraccourci, à la complication, l'hermétisme refoule la langue commune. • Le versIl est caractérisé par la fermeté du rythme (vers parfaitement régulier) et par le jeu des sonorités, plus expressivesque le sens même du mot, mises en valeur par la rime, en particulier dans Ses purs ongles...

avec les rimes en -yxet -ixe, -ore et -or, et dans Le vierge, le vivace...

avec les rimes en -i et l'insistance de la consonne v.. »

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