Devoir de Philosophie

La logique a-t-elle des fondements psychologiques ?

Publié le 23/02/2004

Extrait du document

  [La logique est la science qui a pour objet nos actes de pensée. Ses règles sont donc des événements psychiques qui relèvent en dernier ressort de la psychologie.] Les lois de la logique sont des lois psychologiques John Stuart Mill, le plus célèbre représentant du psychologisme, considère la logique comme «la science des opérations intellectuelles». Empiriste, il privilégie l'investigation de la vérité au détriment de l'aspect purement formel du raisonnement. Pour découvrir les lois de la logique, il n'est besoin que d'examiner, par introspection, la façon dont notre esprit pense et connaît. Le syllogisme n'est qu'une pétition de principe Mill s'en prend notamment au syllogisme, joyau de la logique aristotélicienne. Dans le syllogisme suivant: «Tous les hommes sont mortels, or, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel», le détour par la proposition universelle («Tous les hommes sont mortels») est superflu. Celle-ci procède en effet d'une induction qui conclut abusivement de la mort de nombreux hommes (dont Socrate) à la mort de tous les hommes. Les normes logiques sont construites A partir de l'étude des compétences cognitives des nourrissons et des enfants, Jean Piaget établit que, loin d'être innées, les normes logiques s'élaborent dans l'interaction du sujet avec son environnement. Pour le tout jeune bébé, par exemple, l'objet qui n'est plus perçu cesse d'exister.

« Les programmes antagonistes du psychologisme (qui fait dériver la logique de la psychologie) et du logicisme (quitente de fonder la psychologie sur la logique) semblent pareillement voués à l'échec.

On peut toujours, bienentendu, postuler que tout est dans tout et que le calcul des propositions a quelque chose à voir avec nos affectset nos passions! Mais c'est là confondre deux domaines «logiquement» distincts: d'un côté, un champ normatif, quiédicté les règles auxquelles le discours doit satisfaire pour produire des énoncés valides, et, de l'autre, un champdescriptif, dont l'unique ambition est de saisir le fonctionnement du psychisme humain.

Pour cette raison, le fosséqui sépare la logique de la psychologie est aussi infranchissable que celui qui sépare le droit criminel de la sociologiedu crime. On pourra étayer cette partie avec la distinction qu'opère Dilthey entre expliquer et comprendre: «Dans les sciences de l'esprit [...] l'ensemble de la vie psychique constitue partout une donnée primitive etfondamentale.

Nous expliquons la nature, nous comprenons la vie psychique.» Dilthey, Idées concernant unepsychologie descriptive et analytique (1894). Dilthey, avec la distinction entre «expliquer» et «comprendre», essaie de penser une distinction entre: les sciencesde la nature (qui tâchent d'écarter le flou interprétatif), et les sciences de l'esprit (qui admettent leur caractèreinterprétatif propre, sans perdre pour autant leur statut de science).

Contrairement aux ambitions du XVIIe siècle,les sciences de l'esprit (qu'on appellera plus tard les «sciences humaines») doivent s'affranchir du modèlegéométrique pour constituer leur scientificité propre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles