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La logique est-elle l'expression des exigences de la raison ?

Publié le 27/01/2012

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- I - Qu'est-ce que la raison ?

Sans poser le problème philosophique de la nature ou de l'origine

de l'Ordre logique et de la Raison, problème que nous retrouverons,

nous chercherons ici à décrire les rapports de la logique et de la

Raison.

Aristote a repris le mot du vieil Anaxagore qui disait « Tout était

mêlé, mais vint l'entendement qui sépara tout pour le mettre en

ordre. Nous recommençons tous cette expérience lorsque nous

décidons de procéder logiquement dans une opération, ou sur une

question. • Chercher à y voir clair •, c'est analyser un donné chaotique

ou confus, l'inventorier, et y mettre un ordre. Il y a là plusieurs

actions superposées : celle de l'intelligence qui définit les concepts,

celle de l'entendement qui juge les rapports, celle du raisonnement

qui mel en ordre les jugements, c'est-à-dire qui raisonne.

« que tout au long d'un raisonnement, nous maintenions l'identité des concepts utilisés, ce qui se formule « A est A et n'est pas non-A », ou • une chose ne peut pas être la même et une autre en même temps et sous le même rapport ».

Ceci signifie, par exemple, que toute discussion suppose préalablement la définition de ce dont on parle et le maintien de cette définition à mesure que se déroule la démons­ tration.

L'exigence d'univoque s'oppose à celle d'équivoque, de même qu'on ne pourrait plus rien déduire si quelqu'un pouvait être quelque part et ailleurs en même temps en chair et en os (ubiquité).

Le principe d'identité est l'expression du besoin de stabilité et de clarté de la raison dans la recherche d'un ordre mé'thodique.

Il suppose aussi bien le principe de non-contradiction qui s'applique à la définition des termes, que le principe du tiers-exclu si l'on constate qu'entre A et non-A, il ne peut pas y avoir de troisième solution.- On ne peut démontrer le principe d'identité, précisément parce qu'il est un principe, et parce qu'il est ou serait en action dans toute démonstration.

On ne peut pas non plus le faire constater dans l'expérience parce que l'expérience humaine peut très bien impliquer déjà le besoin de stabilité de la Raison (Kant l'a montré dans la Critique de la Raison Pure, et Bergson, tout en accusant l'intelligence de figer ainsi la Réalité, l'admet également).

On ne peut donc le prouver que par son universalité.

Or celle-ci a été contestée de trois manières très différentes : par l'étude de la mentalité pré-logique, par la création des logiques polyvalentes, et par l'objection des « paradoxes logiques • auxquels il conduit.

a- La mentalité prélogique.

Lucien Lévy-Bruhl trouva dans l'étude des sociétés primitives la confirmation de sa thèse.

Dans ses ouvrages "Les fonctions mentales dans les sociétés inférieures • (1910), "La men­ talité primitive • (1923) et« L'Ame primitive» (1927), il montre que la mentalité primitive est radicalement distincte de la mentalité civilisée.

Elle ne « perçoit • rien comme nous ; les images des objets ne sont pas indépendantes des émotions qu'elles provoquent.

Les.

liaisons qui unissent ces représentations entre elles, ne nous sont pas moins incompréhensibles ; les mêmes objets peuvent être eux-mêmes et autre chose qu'eux-mêmes.

La mentalité primitive est imperméable à l'expérience et réfractaire au principe d'identité ou de non-contra­ diction.

« Soit le fait des Trumai.

Selon les Bororo, les hommes Trumai passent les nuits au fond du fleuve.

Impossible (disons-nous) ...

Les Trumai sont des hommes; des hommes immergés pendant quelques minutes sont asphyxiés et meurent.

Donc ou les Trumai sont des hommes et alors il est faux qu'ils passent les nuits dans l'eau - ou, si le fait est exact, ce ne sont pas des hommes.

II faut choisir.

Or Il n'est pas douteux que ce sont des hommes ; donc Ils ne vivent pas sous l'eau ..• Ce raisonnement ne convainc nullement les Bororo; il nous parait Irréfutable •.• Ne faut-il pas en conclure que leur esprit n'a pas les mêmes exigences logiques que le nôtre ? ' ( Lévg-Bruhl).

- Les réponses à Lévy-Bruhl n'ont pas manqué.

Parodi, Belot, Lalande, Brunschvicg (dans «Le progrès de la conscience dans la. »

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