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Y a-t-il une loi du développement historique ?

Publié le 26/01/2004

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Ni liberté, ni égalité, ni bonheur universels n'ont été peu ou prou réalisés au cours du temps. Il n'y a donc pas de développement historique, orienté vers un but, ou déterminé par une cause, mais une production d'effets chaotiques au cours des siècles. I.                    La loi du développement historique est la loi téléologique   a.       Cléopâtre et le Rubicon  Cependant, contre ce que nous avons soutenu jusqu'ici, nous dirons qu'il y a bien une loi du développement historique. Nous prendrons deux exemples classiques de la Philosophie : celui de Cléopâtre et de Rubicon. Pascal a écrit dans ses pensées : « Le nez de Cléopâtre : s'il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changé ». L'exemple du fleuve Rubicon franchi par César est de Leibniz : il tend à montrer que tout dans l'histoire du monde préparait cet événement, et que tout dans l'histoire postérieure à ce geste en dépend. Malgré la différence des pensées dans lesquelles ces deux exemples prennent place, nous dirons néanmoins qu'ils ont cette similitude : les deux exemples montrent que la loi du développement historique est la causalité. C'est parce que chaque effet est également cause d'un autre effet, que rien ne peut advenir sans dépendre de tout ce qui précède et déterminer tout ce qui suit.

« Nous postulerons qu'il y a une autre légalité à l'œuvre dans l'histoire : ce que Hegel nomme la loi de la « raison dans l'histoire », expression qui donne son titre à un ouvrage de 1822 dont voici unextrait : « Dieu gouverne le monde, le contenu de son gouvernement, l'accomplissement de son plan est l'histoire universelle.

Saisir ce plan, voilà latâche de la philosophie de l'histoire, et celle-ci présuppose que l'Idéal seréalise, que seul ce qui est conforme à l'Idée est réel.

A la pure lumière decette Idée divine, laquelle n'est pas un simple idéal, s'évanouit l'apparenceque le monde est un devenir insensé ». Cet extrait montre que la philosophie est la prise de conscience dans lapensée d'une raison qui s'exprime dans l'histoire.

Comme Hegel l'écrit dansLeçons sur la philosophie de l'histoire : « L'histoire universelle est le progrèsdans la conscience de la liberté ».

Un processus de reconnaissance de laliberté est en effet à l'œuvre dans l'histoire et en indique la loi dedéveloppement : le passage de la démocratie grecque, à la réforme et à larévolution française de 1789. b.

Une loi du développement historique soumise aux coups d'arrêts Nous venons de le voir, d'après Hegel il y a une nécessité historique del'évolution de la liberté et du progrès, même si cette nécessité n'est pasforcément linéaire : on parle en ce sens d'une stagnation de l'histoire, ou biend'un mouvement qui va à l'inverse du « sens de l'histoire ».

Prenons un exemple : si nous acceptons que la loi dudéveloppement historique est la réalisation progressive dans le temps de la liberté, il n'est pas difficile de voir que cemouvement a connu d'importants coups d'arrêts.

Si la trilogie du mouvement historique brossée par Hegel estconvaincante (démocratie grecque/réforme protestante/révolution française) il n'en reste pas moins que desmoments de stagnation historique se sont interposés ou bien ont succédé à cette évolution : la liberté ne s'estguère réalisée durant la guerre de cent ans, durant la seconde guerre mondiale ! Cependant, Hegel a prévenu cescritiques : dans la mesure où le développement historique ne se fait que par l'effort des hommes, au hasard deconditions matérielles plus ou moins favorables, l'histoire peut stagner, régresser.

Les hommes ont un degré deconscience de leur liberté, de leur solidarité, qui varie selon leur discernement et leur détermination à agir. Conclusion : A première vue, l'histoire semble se développer en fonction de la seule contingence.

Cependant, nous pouvonspostuler et démontrer qu'il existe deux lois de développement historique.

L'une est la cause de ce développement :l'enchainement causal qui détermine tout ce qui arrive.

L'autre est la fin de l'histoire, au sens de but, de finalité : laprogressive réalisation de la liberté par les hommes au cours des siècles.. »

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