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Loi et liberté

Publié le 15/01/2004

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Il lui suffit, par des techniques efficaces, de transformer les obstacles en moyens. Dans l'un de ses Propos, Alain nous invite à méditer sur l'exemple admirable du navire à voiles qui louvoie. Les vents sont contraires et pourtant, cheminant en zigzag, le voilier avance. Le marin n'a pas eu besoin pour cela de modifier miraculeusement le cours des vents. Mais il a utilisé intelligemment les lois naturelles : «L'homme oriente sa voile, appuie sur le gouvernail, avançant contre le vent par la force même du vent ». Bacon disait déjà: « ... s'il se trouve un mortel qui n'ait d'autre ambition que celle d'étendre l'empire et la puissance du genre humain tout entier sur l'immensité des choses, cette ambition (si toutefois on doit lui donner ce nom), on conviendra qu'elle est plus pure, plus noble et plus auguste que toutes les autres ; or, l'empire de l'homme sur les choses n'a d'autre base que les arts et les sciences, car on ne commande à la nature qu'en lui obéissant. [...] La science et la puissance humaine se correspondent dans tous les points et vont au même but ; c'est l'ignorance où nous sommes de la cause qui nous prive de l'effet ; car on ne peut vaincre la nature qu'en lui obéissant ; et ce qui était principe, effet ou cause dans la théorie, devient règle, but ou moyen dans la pratique. » RAPPEL: "On ne commande à la nature qu'en lui obéissant" BACON Cette phase signifie que, pour agir ou transformer la nature, il convient d'en connaître les mécanismes.

« la liberté naturelle et la liberté civile.

La liberté naturelle, qui est un « droit illimité » à tout ce qu'on peut atteindre,n'a pour bornes que les forces de l'individu.

Chacun faisant ce qui lui plaît, le plus faible s'expose surtout à subir cequ'il plaît aux autres de lui faire subir. Aussi faut-il substituer à cette pseudo-liberté la liberté civile, que seul le contrat social est à même de garantir.

Parce contrat, chacun s'engage envers tous à ne reconnaître d'autre autorité que la volonté générale.

La liberté detous les membres du corps politique est ainsi préservée, de même que leur égalité.

Désormais, en obéissant à la loi,qui est l'expression de la volonté générale, le citoyen n'obéit qu'à lui-même. "On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté.

Ces deux chosessont si différentes que même elles s'excluent mutuellement.

Quand chacunfait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres, et cela nes'appelle pas un État libre.

La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'àn'être pas soumis à celle d'autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre lavolonté d'autrui à la nôtre.

Quiconque est maître ne peut être libre, et régnerc'est obéir.

(...)Dans la liberté commune nul n'a le droit de faire ce que la liberté d'un autre luiinterdit, et la vraie liberté n'est jamais destructrice d'elle-même.

Ainsi laliberté sans la justice est une véritable contradiction ; car comme qu'on s'yprenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée.Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois: dans l'état même de nature, l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loinaturelle qui commande à tous.

Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il ades chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit pas auxhommes.

" ROUSSEAU Jean-Jacques Rousseau, philosophe du siècle des Lumières est l'auteur del'ouvrage Lettres écrites de la montagne, dont est extrait notre texte.

Ilessaye d'y démontrer que la liberté suit toujours le sort des lois.

Pour arriverà ses fins, il commence par démonter l'idée souvent reçue que l'indépendanceet la liberté sont deux concepts semblables ce qui l'amène à définir la liberté.c'est une étape primordiale pour faire admettre sa thèse au lecteur pour qui, n'ayant qu'une vision superficielle de lasituation, les deux concepts sont identiques.

Il poursuit son raisonnement en nous exposant les conditionsnécessaires pour qu'il yait liberté, puis il termine en nous montrant comment cette liberté doit être appliquée.

Sonobjectif final étant de faire prendre conscience aux lecteurs contemporains que le régime en vigueur, à savoir lamonarchie absolue, nie leur liberté.Jean-Jacques Rousseau, dans sa première phrase, dénonce une idée fausse: l'indépendance et la liberté sont deuxnotions semblables.

Il va jusqu'à dire que ce sont deux notions opposées.

Il démontre donc ses dires dans la phrasesuivante.

La première partie de celle-ci ("Quand chacun fait ce qu'il lui plaît") revient à une définition del'indépendance.

Dans la deuxième partie de la phrase, ("on fait ....

libre"), l'auteur nous donne par définition del'indépendance, les conséquences de celle-ci; à savoir que si on l'applique, "on fait souvent ce qui déplait auxautres" donc on leur impose une contrainte.

Or la liberté désigne une absence de contraintes: elle est parconséquent niée.

L'auteur a donc avec une seule phrase réussi à prouver la non similitude des deux concepts etmême leur opposition.

Mais il poursuit tout de même la première phrase de son raisonnement en nous précisant cequ'est la liberté: "La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'a n'être pas soumis à celle d'autrui: elle consisteencore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la notre.".

C'est donc un concept à double sens: il ne faut pas êtregêné par l'autre, mais il ne faut pas non plus gêner l'autre.

La présence de l'adverbe "moins" montre que la notion deliberté s'exerce dans un cadre aux limites assez floues.

La troisième phrase de cette première partie aboutit à laconséquence que le maître qui croit être libre et indépendant n'est ni l'un ni l'autre.

Il n'est pas libre car il donne desordres arbitraires, il impose sa volonté personnelle donc d'après ce qui a été dit précédemment, une des règlesdéfinissant la liberté n'a pas été respectée; et il n'est pas non plus indépendant car même s'il ne l'est pas enapparence, il est tout de même dépendant de ses esclaves (sans eux il n'est rien).

Rousseau amène ici l'idée quedans le régime contemporain même le roi, le personnage le plus haut placé pourtant, n'est pas libre ni indépendantet que sans des hommes qui lui obéissaient il ne serait plus ce qu'il est alors.

Il veut nous dire que cela arrange unpeu tout le monde de ne pas s'efforcer à ouvrir les yeux sur la distinction entre la notion de liberté etd'indépendance comme le montre l'expression: "on a beau vouloir confondre" tout au début du texte.

chacun dans lerégime croit ainsi être libre.Rousseau passe alors à la deuxième étape de son raisonnement: définir les conditions pour qu'il y ait liberté.

Une decelles-ci qui est primordiale: la présence de lois.

Mais ces lois ne sont utiles qu'à la condition d'être valables pourtous, ainsi qu'à la condition d'avoir été élaborées par plusieurs représentants élus par un peuple.

Rousseau nousmontre que la loi naturelle ne permet pas d'établir une liberté telle qu'il la conçoit.

En effet, la loi naturelle aboutit àla loi du plus fort qui aboutit elle-même à une liberté pour une minorité (les plus forts) et à une sorte de servitudepour une majorité (les plus faibles).

Or pour Rousseau une loi est faite pour garantir une certaine liberté à unmaximum de personnes et non pas une liberté totale pour une minorité.L'auteur poursuit son exposition des conditions nécessaires pour qu'il y ait liberté en nous montrant que pour êtrelibre il faut obéir à des chefs et non pas à des maîtres.

en effet, un peuple qui obéit à des chefs, obéit à despersonnes qui ont été choisies par la communauté et qui sont chargées de faire respecter des règles qui ont étéélaborées pour que chaque personne de cette communauté soit au mieux; ces règles ont été élaborées par plusieurspersonnes généralement; ce sont des lois.

Un homme qui obéit à un chef obéit donc à des lois crées pour le bien de. »

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