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Les lois de la cité politique ont-elles pur but la paix ou la vertu ?

Publié le 02/08/2005

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• La Cité politique, c'est l'État, l'ensemble des institutions qui organisent l'exercice de l'autorité légitime à l'intérieur d'une communauté nationale. Les lois de la Cité sont les règles définies par cette autorité souveraine. • La vertu, dans son sens large, désigne une « disposition permanente à vouloir le bien « (Lalande). Il s'agit donc d'un concept qui renvoie à la morale, et celle-ci a pour objet les règles de la conduite, que ces règles soient celles de l'habitude ou celles d'une morale idéale. • Une réflexion sur les buts que visent les lois politiques ne peut donc être séparée d'une réflexion, explicite ou non, sur ce qu'autorise ou interdit la morale. Pour répondre à la question : « Les lois de la Cité politique ont-elles pour but la paix ou la vertu ? «, on devra donc se demander quels rapports la politique entretient avec la morale. C'est à l'intérieur d'une telle problématique que l'on trouvera les perspectives qui donnent les moyens de réfléchir non seulement sur le sujet précis, mais sur de nombreuses questions voisines. 

« Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent. Ø « Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin , désigne l'âme de la République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendammentdes individus.

Le mot « souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus. Ø « Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient la souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.Quant Hobbes dit que la souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivement lepouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le parlement détient une part de lasouveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit êtrequasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l' Angleterre , alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler du Royaume-Uni .

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le mot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart , roi d'Ecosse , devient Jacques I er d'Angleterre .

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début du Royaume-Uni . Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes , la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre 13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient enrespect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacuncontre chacun. » Les éléments fondamentaux sont mis en place : · parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société se ramène à une guerre perpétuelle ; · la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoir commun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. La paix est plus importante que la vertuPour Machiavel, le pouvoir ne doit pas hésiter à se montrer immoral sicela permet de préserver la paix.

En 1513, Machiavel, diplomateoriginaire de Florence, achève la rédaction du « Prince ».

Suite à unbouleversement politique à Florence, il avait été contraint d'abandonnerses fonctions et de se retirer.

Il profita de cet exil pour rédiger unesorte de traité expliquant à un chef politique la façon de sauvegarderson pouvoir et même d'accéder à la gloire.L'idée d'un tel ouvrage, constitué par des conseils adressés à un prince,n'était pas neuve en elle-même.

Il existait déjà de nombreux « miroirsdes princes » et Machiavel s'insère donc dans une tradition.

Mais ilrompit avec l'usage et provoqua le scandale par la manière dont ilaborda le problème.

On vit en lui une nouvelle incarnation de Satan et,aujourd'hui encore, quelques commentateurs continuent de leconsidérer comme un « apôtre du mal ».Le discours humaniste du temps, que récuse Machiavel, s'inspirait desmoralistes latins et notamment de Cicéron.

Pour ce dernier et ceux quise rattachaient à sa pensée au XV ième, la gloire du chef reposait surune bonne gestion allant de pair avec une conduite vertueuse, cadconforme aux exigences de la morale.Machiavel s'inscrit en faux contre cette thèse.

Le souci premier duPrince doit être de conserver son pouvoir et même de l'accroître àl'occasion.

Si les hommes étaient bons, il pourrait le faire sans jamaiss'écarter des grands principes moraux universellement admis.

Mais leshommes sont pour la plupart méchants quand on ne les force pas à être bons.

En conséquence, le Prince seravertueux, au sens courant du terme, si le contexte le permet, et il ne le sera pas si la situation le lui impose.En cas de nécessité, il pourra faire des entorses aux grands principes.

Il lui sera loisible d'agir contre la paroledonnée, contre la charité, contre l'humanité (le respect de l'homme) et même contre la religion.

La fin justifie. »

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