Les lois protègent-elles les forts ?

« On ne peut pas dire que les lois oppriment les faibles Des lois iniques ont toujours conduit les faibles à se révolter.

La finalité de toute loi est de maintenir une cohérence sociale se fondant sur le respect des droits de chacun.

Nul bien-être sans justice.

Se révolter contre l'injustice est un devoir L es «faibles» n'ont pas attendu les sages conseils de Cicéron (cf: Des Devoirs), de Jean Bodin (Les Six Livres de la République) pour refu- «C'est à la loi seule que les hommes doivent la justice et la liberté." Jean-Jacques Rousseau, Sur l'Économie politique ser de se soumettre à des lois qui ne servent que les intérêrs de ceux qui les promulguent.

L'un des grands moteurs de l'histoire est la lutte des opprimés contre l'injustice.

La loi profite L es hommes, écrit Condorcet, ne se sont rassemblés en société que pour obte- nir la jouissance plus entière, plus paisible et plus assurée de leurs droits naturels (...)» (Pre- mier Mémoire sur l'ins- truction publique).

Le but de la loi n'est donc pas d'opprimer les faibles, mais, bien au contraire, d'offrir à chacun la pos- sibilité de tirer le plus grand avantage de sa vie en société.

L'injustice corrompt l'ordre social S elon Bodin, les pre- mières causes de la sédition, de la détério- ration de l'ordre social sont «le déni de justice, l'oppression du menu peuple, la distribution inégale des peines et des loyers, la richesse exces- sive d'un petit nombre (...)» (Les six Livres de la république).

De bonnes lois doivent empêcher pareil désordre et, par là même, renforcer le pouvoir de ceux qui le possèdent.

Les lois qui oppriment les faibles n'ont jamais servi l'intérêt de ceux qui les promulguent.

Qui a le pouvoir, entend le garder, l'accroître, a pour première obligation de faire respecter la justice.. »