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LOUIS XIII

Publié le 27/02/2008

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louis xiii
Fils aîné d'Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII, né à Fontainebleau le 27 septembre 1601, n'a que neuf ans lorsqu'il monte sur le trône après l'assassinat de son père. La- régence assurée par la reine mère et Concini s'avère désastreuse, marquée par des révoltes des grands et des protestants. Le jeune roi souffre de cette situation et de l'humiliation d'être écarté du pouvoir. Avec son favori, de Luynes, il procède à un véritable coup d'Etat, mais la disparition de Concini ne réussit pas à apaiser les troubles et c'est seulement en 1624 que Louis XIII, avec l'entrée au Conseil du cardinal de Richelieu, parvient enfin à gouverner réellement. Longtemps décrié par les historiens, qui ont voulu voir en lui une sorte de fantoche soumis à la volonté de son premier ministre, Louis XIII apparaît comme un homme intelligent, de belle prestance, courageux, volontaire, mais d'une extrême sensibilité. Son éducation a été essentiellement orientée vers les exercices physiques et le métier des armes. Aussi le roi se montre-t-il excellent cavalier, adorant la chasse, les chevauchées, et n'hésitant pas à payer de sa personne. Il est non seulement musicien, mais compositeur et dessine avec goût. Très croyant, même mystique, il aime Dieu, la Vierge, les saints et se réfugie fréquemment dans la prière.

louis xiii

« d'une santé délabrée, aggravée par une effroyable thérapeutique à base de purges et de saignées.

«J'ai eu lemalheur des grands, devait dire tristement le roi, celui d'être livré à la conduite des médecins.»En définitive, Louis XIII fut loin d'être un souverain effacé et eut une haute conscience de son métier de roi.Sachant apprécier la valeur de Richelieu, il eut le courage — parfois méritoire — de le maintenir au pouvoir envers etcontre tous.

Au cours de ses longues chevauchées à travers la France, il avait acquis une bonne connaissance desbesoins de son royaume.

Il présidait son Conseil, tenait à être tenu au courant des affaires et n'hésitait pas àimposer ses décisions.

Le cardinal devait reconnaître l'extrême difficulté qu'il avait éprouvée à conquérir «les quatrepieds carrés du cabinet du roi».

(à suivre) En dépit d'une légende tenace, Louis XIII n'a pas été un simple instrument entre les mains du cardinal de Richelieu.Desservi par une santé déplorable, il a eu le mérite de désigner un ministre de génie, dont il avait pleinementapprouvé les grandes orientations politiques : renforcer l'absolutisme à l'intérieur, inciter les grands à l'obéissance,ruiner la puissance politique du parti protestant ; exploiter, à l'extérieur, les difficultés des Maisons d'Autriche etd'Espagne, empêcher leur conjonction en intervenant en Italie au nom de l'indépendance des princes.

Tout au longde son règne, Louis XIII n'a cessé de soutenir son ministre, en dépit de ?opposition tenace du parti dévot menée parles deux reines, Marie de Médicis et Anne d'Autriche, et par les frères Marillac.L'orientation décisive intervient lors des années 1624-1630.

Sans la moindre faiblesse, Louis XIII réprime le complotChalais, impose l'application de l'édit sur les duels, brise le parti protestant après le siège de La Rochelle et l'Edit degrâce d'Alais (1629).

A l'extérieur, le roi s'en va personnellement combattre en Italie et occupe la positionstratégique de la Valteline.

En 1630, en pleine connaissance de cause, il repousse l'assaut le plus violent du partidévot, lors de la fameuse journée des Dupes, et dispose enfin d'un conseil entièrement sous sa coupe.

La turbulenteduchesse de Chevreuse manifestera sa rage en traitant le roi d'« idiot envoûté par un faquin de cardinal».Dès lors l'impulsion est donnée et, en dépit du poids des impôts et des révoltes paysannes, Louis XIII, en pleinaccord avec Richelieu, prend la décision d'intervenir dans la guerre de Trente Ans, de manière «couverte» pourcommencer, en soutenant par des subsides les princes protestants d'Allemagne et le roi de Suède, Gustave IIAdolphe, en lutte contre l'empereur.

Cette décision s'accompagne de l'occupation de la Lorraine et d'une partie del'Alsace.

Après la mort de Gustave Adolphe, l'intervention devient directe et, en 1636, la France est menacéed'invasion par les Espagnols et les Impériaux.

Louis XIII dégage en personne Paris et reprend Corbie.

La lutte va sepoursuivre, indécise, jusqu'en 1643.

Cette période sera marquée par les révoltes des Croquants, dans le Midi et leSud-Ouest, et des Va-Nu-Pieds, en Normandie ; par de nouveaux complots, comme celui de Montmorency (1632),ou des conspirations inspirées par l'Espagne, comme celle du comte de Soissons (1636) et de Cinq-Mars (1642).Quand Louis XIII disparaît, le 14 mai 1643, quelques mois après Richelieu, il laisse une France puissante etrespectée, même si la lutte contre les Habsbourg est encore incertaine. Le règne de Louis XIII ne se limite pas au renforcement de l'absolutisme, à la lutte contre le pouvoir politique desprotestants et à la guerre contre les Habsbourg.

Sous l'impulsion de Richelieu, un effort important est accompli enfaveur du développement des manufactures, des grandes compagnies de commerce et de la colonisation.

Mais fautede temps et de ressources, les résultats restent limités.

En fait, un des problèmes clés réside dans les difficultésfinancières, en raison du poids des charges et de l'archaïsme du système fiscal qui oblige la monarchie à recourirconstamment à des expédients.La lourdeur des impôts est à l'origine de révoltes populaires incessantes.

C'est ainsi que de 1624 à 1630, sonttouchés successivement la Guyenne, la Champagne, la Picardie, l'Ouest, la Bourgogne.

Ces «émotions», quiaffectent aussi bien les villes que les campagnes, associent fréquemment tous les éléments d'une société excédéepar l'arbitraire fiscal, ce qui explique la mansuétude des autorités.

En 1630, Marillac souligne que «tout est plein deséditions en France» et que «les parlements n'en châtient aucune».

La fin du règne sera marquée par des troublesplus graves comme la révolte des Croquants dans le Sud-Ouest et celle des Va-nu-pieds en Normandie.Mais le règne est encore caractérisé par la richesse de la vie intellectuelle, stimulée par la noblesse de cour, et parRichelieu, et marquée par Corneille, Descartes et de nombreux autres écrivains.

Le développement des arts estégalement intense, notamment en architecture, où se manifeste déjà un conflit latent entre l'influence italiennebaroque et un souci d'ordre et d'harmonie qui conduira au classicisme.

A Paris, on édifie le Luxembourg, le Palais-Cardinal (Palais-Royal) et nombre d'églises, Saint-Gervais, la Sorbonne, la chapelle des jésuites et la Visitation de larue Saint-Antoine.Ces constructions traduisent l'intense renaissance du catholicisme, qui se manifeste par les initiatives les plusvariées, comme la réforme de l'abbaye de Port-Royal par la Mère Angélique Arnauld, l'oeuvre considérable de Vincentde Paul, ou le développement de l'Oratoire de Pierre de Bérulle.

Ce renouveau de la spiritualité n'empêche pas lapersistance d'un libertinage qui apparaît aussi bien dans les moeurs que dans la pensée avec Théophile de Viau, LaMothe Le Vayer, ou de croyances irrationnelles, magie ou sorcellerie, qui conduisent à des affaires retentissantescomme celle des possédés de Loudun, caractéristiques de l'extrême complexité de l'époque.. »

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