Louis XIV épouse Marie-Thérèse d'Autriche

« et chemin obligé pour se rendre de Bayonne en Es­ pagne.

Une foule se presse sur le parcours pour apercevoir le roi de France et la future reine.

L'équipage s'arrête devant la belle église Saint-Jean­ Baptiste, maintes fois détruite et reconstruite.

Les parties les plus anciennes remontent à plusieurs siècles; l'abside, elle, est flambant neuve.

Une nef de bois Tandis que retentissent les orgues, le couple royal pénètre dans l'église par une porte qui ne servira plus jamais, définitivement murée après la cérémonie .

Préparée à l'événement, l'infante n'en est pas moins émue quand son regard embrasse l'immen­ se nef de bois si caractéris­ tique des églises du Pays Basque qui ressemblent de l'intérieur à d'immenses vais­ seaux renversés .

Aucun pilier ne vient gêner la vue sur les trois galeries de balcons où se pressent les hôtes de marque, courtisans français et espa- gnols.

La cérémonie terminée, le couple royal emprunte à nouveau les mêmes petites rues.

Sacrifiant à la coutume , le jeune souverain lance des pièces d'or que la foule, amas­ sée au pied du balcon, se dis­ pute sans méchanceté .

Puis l'équipage royal reprend la route de Paris où Marie­ Thérèse va supporter, vingt­ trois années durant , les infidé­ lités d'un époux bien volage.

lfiHlllE DITI ONS W!I ATLAS Quant à Saint-Jean-de-Luz, la vieille cité corsaire, elle découvre enfin le calme né de la paix entre la France et l'Espagne .

Sans pour autant perdre sa réputation de "nid de vipères" auprès des navi­ gateurs qui croiseraient par le plus malheureux des hasards une embarcation armée dans le petit port basque.

Raisons d'État Que pensent les jeunes époux, tous deux nés en 1638, de ce mariage conclu sous le sceau de la raison d'État ? Âgée de 22 ans, la fille de Philippe IV d'Espagne est une jeune femme douce et effacée .

Surtout dépassée par les événements.. .

Marie­ Thérèse a grandi dans les sombres et austères palais madrilènes et ne parle même pas le français .

Quant à Louis XIV, le jeune homme se pas­ serait bien de cette union qui l'éloigne définitivement de Marie Mancini, la nièce de Mazarin, dont le souverain est sincèrement épris ...

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