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Ludwig van Beethoven

Publié le 26/02/2010

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Il est des noms et des chefs-d'Oeuvre qui dépassent la commune mesure et deviennent pour nous des symboles. Par delà le temporel, ils font partie de ce royaume de la beauté qui ne nous est accessible qu'à condition de le contempler sous l'angle de l'éternité. Leur valeur est unique et le demeurera toujours au-delà du temps, des genres et des fluctuations de la pensée et du goût. Ils ne témoignent pas seulement de l'expression artistique de l'époque qui les a vus naître, mais de l'immortelle aspiration de l'homme vers la beauté. Grand parmi les grands, Beethoven fut non seulement un compositeur, mais un novateur. En tant que compositeur, il a porté l'art de la musique instrumentale classique à sa plus haute expression. La symphonie telle que nous la connaissions depuis Haydn, la sonate pour piano, le quatuor d'archets ont été haussés par lui à la perfection. Dans ce sens, on peut considérer Haydn, Mozart et Beethoven comme les trois représentants d'une époque unique dont Beethoven est le fleuron. Mais il est en plus un promoteur ; ainsi ses compositions, surtout celles de la dernière période, ouvrent de nouvelles perspectives. On ne saurait en effet imaginer l'Oeuvre symphonique d'Anton Bruckner ni les créations pianistiques de Chopin ou de Liszt sans les sonates de Beethoven, puisqu'elles ont été les premières Oeuvres écrites pour le piano à marteau, dont il a compris et pour ainsi dire épuisé toutes les possibilités, unissant l'art du piano ancien au moderne. Mais ce ne sont là que des considérations techniques insuffisantes à donner la mesure de la grandeur de Beethoven. On pourrait même ajouter que toutes ces questions d'ordre purement technique passent à l'arrière-plan, comparées au rayonnement qui émane de chacune de ses créations. Ce que Beethoven a écrit du Kyrie de sa grande Messe : "Ce qui vient du cOeur doit aller au cOeur" est valable pour toute son Oeuvre. Car il eut l'audace de rompre avec la conception de ce siècle qui considérait l'art comme un jeu et un passe-temps agréable. Il s'insurgea contre la coutume de composer pour des grands seigneurs, et sur un thème imposé. L'axiome de Schiller peut être renversé : "L'art est grave, joyeuse est la vie." Une variation du majeur au mineur n'est, dans des milliers de compositions, qu'un gracieux effet de tonalité, alors que dans la Ve Symphonie de Beethoven, cette modulation est l'expression d'une volonté créatrice et immanente : "Fiat lux." Ainsi la forme, l'expression formelle, n'est en définitive que le moyen d'exprimer l'âme et la pensée de l'artiste. Cette façon d'envisager l'art implique une source pure et divine ; c'est pourquoi il n'a jamais pardonné à Mozart son Don Juan.

« La Bête qui obscurcissait terre et cielEt lui écrasa la tête. Et les hommes ressuscitèrent à la lumièreEt la terre joyeusement tournaAutour du soleil dont les rayonsRépandaient une divine chaleur. Il faut passer sur le sens puéril et naïf des vers et chercher à saisir leur signification pour comprendre la ferveurcontenue dans la composition de Beethoven.

Il s'agit en effet d'une sorte de "cantique des cantiques" de la bontéet de l'humanité.

Cette magnifique mélodie, qu'Alfred Heuss a appelée la "mélodie de l'humanité", se répète dansFidelio, lorsque Eléonore enlève les liens qui enchaînent son époux.

C'est le même esprit que dans l'aria de Sarastrode Mozart : "Sous ces portiques sacrés la vengeance est inconnue". Au cours de l'hiver de 1786 à 1787, le comte Waldstein envoie le jeune artiste à Vienne chez Mozart ; mais le séjourest brusquement interrompu par la mort de sa mère, et sa famille le rappelle à Bonn.

Beethoven entre alors dans unepériode très triste de sa vie ; son père se met à boire et le jeune Ludwig doit subvenir aux besoins de ses deuxfrères.

Mais ses amis ne l'abandonnent pas, et en 1792 il retourne à Vienne pour y étudier avec Haydn.

Deux ansplus tard, l'invasion française entraîne la disparition de l'électorat et retire à Beethoven toute possibilité de revenir àBonn, qu'il ne reverra jamais. La vie de Beethoven est désormais assez monotone.

Hormis quelques tournées de concerts, il reste à Vienne, où ilse crée bientôt un nom comme pianiste et compositeur.

On a, non sans raison, partagé sa vie artistique en troispériodes : la jeunesse à Bonn, puis les années de 1790 à 1814 qui furent celles de son épanouissement intérieur etde son ascension, et enfin la dernière et la plus douloureuse, celle des années de création et de solitude. C'est durant la deuxième période, apparemment la plus fructueuse, que Beethoven écrivit la plus grande partie deses Oeuvres.

Les premières années qu'il passe à Vienne sont encore vouées à l'étude ; il est élève de Haydn et ducélèbre contrapuntiste Albrechtsberger.

Enfin, il étudie la composition du chant italien avec Antonio Salieri.L'ouvrage de Gustave Nottelbohm donne de passionnants détails sur cet enseignement.

D'innombrables exemplesdémontrent à quel point Beethoven avait à cOeur de perfectionner son talent de compositeur. A côté de cela, il s'impose de plus en plus comme pianiste et compositeur.

Il sut très vite se créer une situationexempte de soucis matériels, à l'encontre de Mozart dont toute la vie est assombrie par la pauvreté.

Des mécèness'intéressent à lui et lui viennent en aide.

En 1796, il entreprit un voyage à Berlin et Prague, et ne manqua pas des'y faire de nouvelles relations, provoquant partout l'étonnement et l'admiration.

Mais le destin mit brusquement fin àces tournées de concerts en le frappant d'une surdité précoce.

On reste épouvanté devant l'implacabilité aveclaquelle le destin conduit l'homme au but qui lui est fixé, et cela à travers les plus effroyables souffrances.

AinsiSchumann perdit l'usage d'un doigt en voulant faire des exercices mécaniques, ce qui le força à renoncer à lacarrière de virtuose, mais l'immortalisa comme compositeur.

Bruckner traversa une crise morale sans pareille avantd'atteindre à ce degré de détachement intérieur nécessaire à l'éclosion des Oeuvres qui couvaient en lui.Beethoven, particulièrement doué pour entraîner et enthousiasmer les foules, connut le sort le plus cruel pour unmusicien, interprète d'Oeuvres artistiques si élevées : il a fallu qu'il perdît l'ouïe.

Ses lettres et ses carnetsd'annotations nous prouvent à quel point il a souffert et combien souvent il a désespéré de pouvoir vivre et créerencore.

Son testament dit "de Heiligenstadt", écrit en 1802, est un cri déchirant et ne se lit pas sans une profondeémotion.

Mais sa volonté était si forte qu'elle triomphait de ces crises, même lorsque en 1805, il dut abandonnertout espoir de voir son état s'améliorer.

"Que ta surdité ne te soit plus un sujet de honte, même dans ta vocation.Aussi bien que tu ne t'es pas laissé entraîner dans le tourbillon de la société, aussi bien sais-tu qu'il t'est possibled'écrire des opéras, malgré tous les obstacles que te dressent les hommes.

Je saisirai le destin à la gorge, il ne mevaincra pas." Il ne se courba pas non plus devant des orages d'autre sorte.

En 1801, il fit la connaissance de Giulietta Guicciardi,jeune comtesse d'une grande culture et remarquablement douée pour la musique, dont il s'éprit aussitôt avec toutel'ardeur de son âme passionnée.

Amour sans espoir, car il jugeait que sa surdité l'empêchait de fonder un foyer.

LaSonate en do dièse mineur, qu'il composa en 1802, est toute empreinte de cette mélancolie désespérée, mais elleest également un défi farouche au sort. Pourtant, Beethoven sait bien que le bonheur n'est pas pour lui, et lorsque en 1803 Giulietta se fiance au comteGallenberg, il réalise pleinement que sa conception trop idéale de l'amour et du mariage ne lui permet pas de rêver àsa réalisation.

Il a transposé cet amour conjugal dans son opéra Fidelio, terminé et exécuté pour la première fois en1805.

Le texte en est trop connu pour être commenté ici.

Cette première représentation n'eut aucun succès, mêmeaprès avoir été sensiblement raccourcie.

Ce n'est qu'en 1814 qu'on donna Fidelio dans le texte que nousconnaissons aujourd'hui et il est resté depuis cette date inscrit au répertoire d'opéra.

La Symphonie héroïque futécrite en 1803, la première messe en 1807, puis, en 1808, Beethoven termina la Ve et la VIe Symphonie, qui fontdésormais partie du patrimoine commun à tous les amis de la musique. Lorsque, en 1808, le roi de Westphalie offrit une charge honorifique à Beethoven, ses amis viennois s'associent pourlui garantir une rente annuelle de 1 000 florins, à condition qu'il ne quitte pas Vienne.

Beethoven, touché d'unesemblable preuve de vénération, accepte ce contrat, qui ne lui apporta dans la suite qu'ennuis et soucis.

En effet,. »

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