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Les machines travaillent-elles ?

Publié le 13/04/2004

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Si ce que font les machines mérite le nom de « travail «, c'est qu'on réduira le travail à son sens physique ; sinon, c'est qu'on orientera la notion de travail vers l'auto-production humaine. Alors, le travail est-il naturel ou culturel ? I - Le travail physique des machines.a) Le domaine physique propose sa définition de la notion de travail. Élaborée au tournant du XIXe siècle par Navier, Coulomb et Coriolis, cette définition en fait le « produit d'une force par le déplacement opéré dans la direction de cette force «. Cette expression formelle, physico-mathématique, a aussi en vue quelque chose de pratique et d'économique : il s'agit de rendre raison - mathématiquement - du rendement des machines. Cette optique consiste donc implicitement à considérer que les machines travaillent, thèse qui est subordonnée à l'adoption, pour la notion de travail, d'un sens propre physique et énergétique. Une machine travaille, dans la mesure où elle « communique « une certaine quantité de mouvement, et dans la mesure aussi où on définit le travail comme une quantité de mouvement. b) Le problème qui se posait à ces physiciens, c'est de savoir si le travail physique pouvait être érigé en modèle du travail économique. Si le sens propre du travail est physique, doit-on penser le travail de l'homme à partir de ce modèle érigé en norme, en paradigme ?

  • machine

Du grec, mèchané, « ruse «. Traditionnellement, la machine est considérée comme une ruse contre la nature. Elle sert de modèle à la science et notamment à la physique. La nature entière peut ainsi être considérée comme une machine dont il s'agit de percer les rouages.

« III - Seuls les hommes travaillent a) Rétablir cette dimension culturelle, c'est faire glisser le sens propre de la notion de travail depuis le physique etl'économique jusqu'à l'humain.

Si l'on entend par travail une activité culturelle humaine, on dira que seuls les hommestravaillent, et que les machines ne travaillent pas : pareille thèse relève plus d'une exigence conceptuelle que d'uneconstatation de fait.Son premier fondement est l'idée qu'il n'y a pas de travail sans finalité, sans l'idée d'un but à atteindre, idée et butque seul l'homme est capable de fixer : les progrès de l'intelligence artificielle ne déboucheront jamais sur lejugement fin, par une machine, du caractère bon ou mauvais d'une finalité.

La machine n'est qu'un moyen ; ortravailler, c'est se représenter une finalité, d'où d'ailleurs l'aspect si humain et pénible de tout travail. b) Le travail est, comme tel, l'enjeu d'une véritable auto-production humaine ; grâce au « choc en retour » dutravail sur le travailleur, celui-ci se produit littéralement, il devient lui-même par son travail.

Une machine qui délivreune énergie n'est aucunement concernée par cette question d'identité : c'est à l'homme qu'il revient d'avoir àdevenir lui-même. Conclusion L'importance de cet enjeu éminemment culturel (la production, dans le travail, de l'homme par lui-même) exclut doncles machines de toute définition profonde et exigeante de la notion de travail.. »

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