Les maîtres de soi deviennent-ils facilement maîtres des autres ?

« II.

— L'EXPLICATION DE CE FAIT. A.

Tout d'abord, on n'acquiert pas une vraie maîtrise de soi sans développer d'une façon supérieure toutes sesfacultés :a) D'abord, évidemment, la volonté, levier de tout progrès moral; .b) mais aussi l'intelligence, nécessaire pour bien se connaître et se bien mener;c) la sensibilité elle-même, ressort indispensable de toute activité difficile, qu'il faut attacher à un idéal élevé etd'autant plus attirant. B.

Ensuite, la maîtrise de soi supprime bien des maladresses qui aliènent la sympathie des autres :a) des paroles inconsidérées sur soi ou sur les autres, dictées souvent par la vanité;b) des décisions irréfléchies suivies de contre-ordres presque immédiats;c) surtout des mouvements d'humeur, impatience, ou colères, qui altèrent la sérénité du jugement. C.

Enfin, la maîtrise de soi constitue le meilleur exemple :a) difficile pour tous, la maîtrise de soi est encore plus difficile pour celui qui possède déjà une certaine supérioritéet un certain prestige : l'exemple n'en est que meilleur;b) l'exemple est bienfaisant : 1° parce qu'il est concret et par là plus clair; 2° parce qu'il, ne cherche pas à imposerune doctrine ou un mode d'agir, se contentant de proposer. CONCLUSION. — Si nous voulons améliorer les autres, commençons par nous améliorer nous-mêmes : On a plus d'influence par ce qu'on est que par ce qu'on essaye de faire sur les autres.. »