Devoir de Philosophie

Marquis de Sade

Publié le 08/04/2013

Extrait du document

sade

De son vivant, la légende s'empara de Sade, comme pour persuader de la noirceur de l'homme. En noircissant Sade, les hommes firent preuve des raffinements pervers qu'ils sont capables d'inventer autour des faits réels et dans les moyens de répression. Le terme de sadisme fut formé avec son nom. C'est au poète Gilbert Lely (1904-1985) que l'on doit d'avoir sorti Sade de la condamnation systématique et aveugle dont il était l'objet.

sade

« transféré, sans pouvoir rien emporter, à Charenton.

Le 14 juillet, son ex­ cellule est pillée ; le rouleau fut trouvé mais sa première publication - d'ailleurs très peu sûre -n'eut lieu qu'en 1904 à Berlin (la première bonne édition de cette œuvre date de 1931-1935).

La perte de ce manus­ crit fit verser à Sade des larmes de sang.

Il n'eut de cesse de retrouvèr l'inspiration hardie des Cent Vingt Journées.

La Révolution devait le libérer neuf mois plus tard.

La marquise de Sade, gravure Dix ans de liberté S ade a cinquante ans.

Sa femme, entrée au couvent, demande la ·séparation et ne le reverra jamais.

Il rencontre une jeune femme qui restera sa plus fidèle compagne jusqu'à sa mort.

Auteur d'un théâtre médiocre, Sade tente obstinément de faire représenter ses pièces, avec peu de succès, et publie Jus­ tine ou les Malheurs de la vertu en 1791.

Sade est accusé de tiédeur sous la Terreur, con­ damné à mort dans un procès collectif, mais il échappe à la guillotine grâce à la confusion qui règne dans les prisons où on ne le retrouve pas.

Puis Robespierre est arrêté et Sade libéré peu après.

Il publie alors Aline et Va/cour et La Philosophie dans le boudoir en 1795, La Nouvelle Justine, sui­ vie de Juliette sa sœur en 1797.

Ces deux livres sont saisis, et Sade arrêté en 1801.

Détenu avec sa compagne NOTES DE L'ÉDITEUR «Un grand nombre d'écrivains, de philosophes, d'économistes, de naturalistes, de sociologues, depuis Lamarck jusqu'à Spencer, se sont rencontrés avec le marquis de Sade, et bien de ses idées qui épouvantèrent et déconcertèrent les esprits de son temps sont encore toutes neuves.

" On trouvera peut-être nos idées un peu fortes, écrivait-il; qu'est-ce que cela fait? N'avons-nous pas acquis le droit de tout Le château de Lacoste (en haut) et différentes prisons où fut retenu Sade Lettre autographe du marquis de Sade dire ? " Il semble que l'heure soit venue pour ces idées qui ont mûri dans l'atmosphère infâme des enfers de bibliothèques, et cet homme qui parut ne compter pour rien durant tout le x1xe siècle pourrait bien dominer le xxe.

»Guillaume Apollinaire, L'Œuvre du marquis de Sade, Bibliothèque des curieux, 1912.

« Si le prisonnier Sade ne plaît pas, aussi n'a-t-il point voulu plaire.

Le seul glaive dont il dispose, dans sa ténébreuse demeure, !, 4.

5 coll.

Viollet 2 tableau de Man Ray (1938), coll.

W.

Coplcy, New York/ Lauros-Giraudon 3 gravure de G.

Gorvel, B.N.

/ Roger-Viollet à l'hospice de Charenton, il joue avec les malades ses pièces de théâtre.

Ses papiers sont souvent confisqués et seront brûlés au lendemain de sa mort en 1814.

Détenu sous tous les régimes A insi disparaissait Sade à l'âge de soixante-quatorze ans.

Sa tombe et son corps disparurent quelques années plus tard.

Il aura été détenu vingt-huit ans, sous tous les régimes, de la Monarchie à l'Empire.

En 1815, son roman épistolaire Aline et Va/cour est condamné à la des­ truction par la Cour royale de Paris.

Sade reste au XIXe siècle un porno­ graphe lu clandestinement, mais au xxe siècle de nombreux philosophes et artistes ont sondé les profondeurs de cette œuvre singulière.

En 1956, Jean-Jacques Pauvert fut condamné pour avoir publié plusieurs livres de Sade « contraires aux bonnes mœurs ».

Les œuvres complètes de !'écrivain sont disponibles mainte­ nant grâce au travail de son bio­ graphe Gilbert Lely.

pour se venger d'un monde qui le retient captif : la subversion des valeurs morales et des normes sensitives, -pourquoi son désespoir se refuserait-il à le plonger trop avant dans le cœur de l'homme? ...

Mais la prédication esthétique du mal exclut l'accomplissement de celui-ci.

C'est le vertueux Robespierre qui tue : bourreau imaginaire de mille jeunes femmes, ce n'est pas Sade à la belle voix.» Gilbert Lely, Vie du marquis de Sade, Au Cercle du Livre précieux, 1966.

SADEOI. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles