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Martin Luther King, la Seule Révolution.

Publié le 23/04/2011

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luther

« L'un des plus grands débats philosophiques de l'histoire a porté sur la question de la fin et des moyens. Et il s'est toujours trouvé des gens pour prétendre que la fin justifie les moyens, que les moyens, au fond, sont sans importance, l'essentiel étant d'atteindre le but fixé. « C'est pourquoi, disent-ils, si vous cherchez à bâtir une société juste, l'important est d'aboutir, et les moyens n'importent guère. Choisissez n'importe quel moyen pourvu que vous atteigniez votre but : ils peuvent être violents, ils peuvent être malhonnêtes, ils peuvent même être injustes. Qu'importe, si le but est juste! Oui, tout au long de l'histoire, il s'est trouvé des gens pour argumenter ainsi. Mais nous n'aurons pas la paix dans le monde avant que les hommes aient partout reconnu que la fin ne peut être dissociée des moyens, parce que les moyens représentent l'idéal qui se forme, et la fin l'idéal qui s'accomplit. En définitive, on ne peut atteindre des buts Justes par des moyens mauvais, parce que les moyens représentent la semence, et la fin représente l'arbre. « Il est étrange de constater que les plus grands génies militaires du monde ont tous parlé de la paix. Les conquérants de l'Antiquité qui se livraient à des théories dans le but d'aboutir à la paix, Alexandre, Jules César, Charlemagne et Napoléon, recherchaient tous un ordre mondial pacifique. Si vous lisez de près Mein Kampf, vous découvrirez que Hitler affirmait que tout ce qu'il faisait pour l'Allemagne avait la paix pour objet. Et aujourd'hui les responsables du monde parlent éloquemment de la paix. Chaque fois que nous larguons des bombes sur le Nord Vietnam, le président Johnson (1) parle éloquemment de la paix. Comment expliquer ce paradoxe? C'est qu'ils parlent de la paix comme d'un but lointain, comme d'une fin que nous visons, mais un jour il faudra comprendre que la paix n'est pas seulement un but lointain que nous nous fixons, mais un moyen qui nous permet d'arriver... (1) Le texte date de Noël 1967. Martin Luther King, pasteur luthérien, apôtre de la non-violence, prix Nobel de la Paix en 1864, est mort assassiné le 4 avril 1968 à l'âge de 39 ans.  

à ce but. Nous devons nous fixer des buts pacifiques par des moyens pacifiques. Tout cela pour dire qu'en fin de compte moyens et buts doivent être cohérents, parce que le but préexiste dans les moyens et parce que les moyens destructeurs ne peuvent aboutir à des fins constructives. « Permettez-moi de dire ce qui doit nous préoccuper ensuite, si nous voulons avoir la paix sur la terre et la bonne volonté entre les hommes : c'est l'affirmation du caractère sacré de toute vie humaine. Tout homme est quelqu'un parce qu'il est enfant de Dieu. Et ainsi, quand nous disons : « Tu ne tueras point «, ce que nous disons en réalité, c'est que la vie est trop sacrée pour être supprimée sur les champs de bataille du monde... « ... J'ai vu trop de haine pour vouloir haïr moi-même, j'ai vu la haine sur le visage de trop de shérifs, de trop de meneurs blancs, de trop de membres du Ku-Klux-Klan dans le Sud, pour vouloir haïr moi-même ; et chaque fois que je vois cette haine, je me dis au dedans de moi : la haine est un fardeau trop lourd à porter. Nous devons être capables de nous dresser contre nos adversaires les plus acharnés et de leur dire : « Nous répondrons à votre capacité d'infliger des souffrances, par notre capacité de supporter la souffrance. A votre force matérielle nous opposerons la force de notre âme. Faites de nous tout ce que vous voudrez, et nous vous aimerons encore. En conscience, nous ne pouvons ni obéir à vos lois injustes, ni respecter votre système injuste, car la non-coopération avec le mal est une obligation au même titre que la coopération avec le bien. Jetez-nous donc en prison, et nous vous aimerons encore. Bombardez nos foyers et menacez nos enfants, et aussi difficile que cela puisse paraître, nous vous aimerons encore. Envoyez vos policiers casqués, à minuit, dans nos quartiers, entraînez-nous sur une route écartée pour nous laisser à demi morts sous vos coups, et nous vous aimerons encore. Envoyez vos propagandistes dans le pays tout entier et publiez partout que nous ne sommes pas mûrs, au point de vue culturel ou autrement, pour l'intégration. Mais soyez sûrs que nous vous aurons à l'usure par notre capacité de souffrance. Un jour, nous finirons par conquérir notre liberté. Et ce n'est pas seulement pour nous que nous conquerrons cette liberté, mais nous ferons tellement appel à votre cœur et à votre conscience, que nous vous conquerrons aussi, et que notre victoire sera une double victoire. « Martin Luther King, la Seule Révolution.  

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