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MARXISME ET COMMUNISME

Publié le 31/07/2009

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Exposé

Exposé. La doctrine marxiste est loin d'avoir l'unité que certains lui attribuent. Il y a plusieurs marxismes : celui des socialistes, celui des néo-marxistes, celui des orthodoxes et celui des hétérodoxes, déviationnistes et autres hérétiques condamnés par les communistes d'obédience russe. Les théoriciens fidèles à la ligne soviétique pensaient naguère encore trouver la vérité dans le complexe idéologique appelé : marxisme-léninisme-stalinisme. Mais, depuis 1956, les dirigeants soviétiques ont eux-mêmes partiellement renié l'interprétation stalinienne, rétabli la direction collégiale contre l'autocratie de STALINE et conseillé le retour aux conceptions primitives de LÉNINE. Nous ferons cependant abstraction de ces divergences pour retenir seulement les grandes lignes de la théorie marxiste de l'économie dont voici les principaux articles :

a) Le matérialisme historique. L'une des grandes idées de MARX est la conception matérialiste de l'histoire d'après laquelle l'économie est le moteur principal de l'histoire. Dans l'organisation sociale il faut distinguer l'infrastructure et la superstructure. L'infrastructure est constituée par l'ensemble des forces productives et des rapports de production entre les hommes : elle est essentiellement d'ordre économique et technique. La superstructure est constituée par l'idéologie en général : les institutions sociales, politiques et juridiques — la culture littéraire, philosophique et scientifique — l'art — la morale — la religion et toutes les autres manifestations de l'esprit. Or les superstructures dépendent des infrastructures si l'on considère que les idées sont déterminées par les faits et non les faits par les idées. Il en résulte que la modification ou l'évolution des conditions économiques entraîne la transformation ou l'évolution correspondante des conditions idéologiques bien que celles-ci puissent en retour réagir sur celles-là. Telle est la loi fondamentale de l'histoire et le principe du matérialisme historique. — En conséquence il suffira d'agir sur l'infrastructure pour modifier la superstructure sociale : la voie est ouverte à la révolution socialiste dont le sens est cependant inscrit dans les faits économiques, car l'évolution sociale ne peut manquer de se produire selon les lois immanentes au processus historique.

 

« ordre de choses un ordre nouveau par une transformation radicale du régime de la propriété.

« Le prolétariat, écritMARX, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, il s'érige par une révolution en classedominante et, comme classe dominante, détruit violemment l'ancien régime de production ».C'est qu'il y a deux aspects dans la production : les instruments à l'aide desquels les biens sont produits et leshommes en tant que travailleurs, producteurs de ces valeurs, constituent le premier aspect : l'ensemble de forcesproductrices; le second aspect ce sont les rapports de production entre les hommes, c'est-à-dire les rapports deshommes entre eux dans le processus et l'organisation de la production.

D'un côté les hommes agissent sur la naturedans une activité technique ou technologique, de l'autre ils agissent les uns sur les autres.

C'est de là que naissentles conflits sociaux, que sort la lutte des classes lorsqu'il y a exploitation de l'homme par l'homme. e) Collectivisme et communisme. La révolution a pour objet d'harmoniser le régime de production et le régime de propriété, de faire cesserl'antagonisme entre la production devenue sociale et le mode d'appropriation capitaliste resté individuel.La solution est d'abord dans le collectivisme, système où l'on socialise les moyens de production, puis dans lecommunisme où la socialisation s'étend aussi aux objets ou aux biens de consommation.

Il en résulte l'appropriationdes forces productives par la société et l'élimination du capitalisme individuel.

L'objectif final est la réalisation d'unesociété sans classes.Une indécision demeure dans la pensée des dirigeants soviétiques actuels sur la question de savoir si les biens deconsommation peuvent et doivent rester au régime de la propriété privée ou s'il faut également les socialiser, ce quiconduirait au communisme intégral, à l'abolition de toute propriété.Les doctrinaires du bolchevisme demandent la communisation totale, cependant que les hommes d'État soviétiquessemblent se prévaloir de la survivance d'une certaine propriété individuelle (KrouTchEv déclarant en 1956 qu'onpeut, en Russie, posséder une ferme, un troupeau, les vêtements et les objets personnels que l'on désire). f) Le rôle de l'État et la révolution. Pour réaliser la révolution il faut établir la dictature du prolétariat.

MARX proclame la déchéance de la bourgeoisie,dont il reconnaît au demeurant le rôle important dans le passé et il prédit la victoire du prolétariat se substituant àla bourgeoisie comme classe dirigeante.

Il invite les prolétaires à conquérir le pouvoir en usant de la violence.

Maispar la suite certains marxistes estimeront que l'évolution sociale entraînera d'elle-même la révolution et que l'on peutse contenter d'une conquête pacifique du pouvoir sans sortir de la légalité (par exemple en s'assurant la majoritéparlementaire).De toute façon les marxistes se proposent de s'emparer de l'appareil de l'État, voire même de le renforcer pour enfaire l'instrument et le cadre de la socialisation de l'économie.

Après quoi l'État lui-même doit disparaître comme ladernière survivance du régime capitaliste.

La révolution supprimant l'antagonisme de classes, détruit l'État en tantque tel ou plutôt en tant qu'organisation juridique et politique de la classe exploitante qui en fait l'instrument de sadomination.

« Le premier acte par lequel d'État se constituera réellement le représentant de toute la société, écritENGELS, — la prise de possession des moyens de production au nom de la société — sera en même temps sondernier acte comme État ». Discussion du marxisme. Le marxisme est toute une philosophie qui appelle autant d'objections qu'elle a d'aspects divers.

Nous nouslimiterons ici à quelques points importants. a) Objection au matérialisme historique. Le principe même du matérialisme historique nous paraît radicalement faux, Rappelons qu'il consiste à croire, pourciter ENGELS, que « la structure économique d'une société donnée forme toujours la base réelle qu'il faut étudierpour comprendre toute la superstructure des institutions politiques et juridiques, aussi bien que des manières de voirreligieuses, philosophiques et autres qui lui sont propres.

» Ou plutôt si cela est vrai pour les institutions politiqueset juridiques, c'est insoutenable et contraire aux faits pour ce qui regarde les grandes créations de l'esprit : laphilosophie, la religion, l'art, la science pure, la littérature, la culture en général.

Certes, les idées de cet ordre ontdes conditions historiques et sociales, comme toute chose, mais elle n'en sont pas moins en elles-mêmes, dans leurvérité et leur signification intrinsèques indépendantes, de ces conjonctures.

La vérité possible d'une doctrinephilosophique ou d'une religion, la beauté d'une oeuvre d'art, la valeur d'une théorie scientifique sont et demeurentétrangères à l'organisation économique de la société qui les a vu naître et qui ne les conditionne que de fort loin.Par exemple, il nous paraît impensable de considérer le christianisme comme solidaire d'un certain régime économiqueet politique, alors qu'il pourrait être valable, dans son message essentiel, non seulement pour d'autres périodeshistoriques, mais pour d'autres mondes habités de créatures pensantes comme le disait hardiment et justementl'historien RENÉ GROUSSET. b) Le dépassement du marxisme. Comme le voit très bien R.

ARON, il s'agit de savoir si le marxisme est une science ou une philosophie.

En tant quephilosophie, il contient un credo, une série d'affirmations qui ne sont en rien scientifiques et qui sont de ce faitsoumises à la discussion : ainsi la négation de Dieu, l'idée que l'être se réduit à la matière et que la pensée n'estqu'un reflet du monde.. »

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