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Massoud, Ahmed Shah

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Massoud, Ahmed Shah (1953-2001), chef militaire et homme politique afghan, figure de proue de la lutte contre l’occupation soviétique pendant la guerre d'Afghanistan (1979-1988), puis de l’opposition au régime taliban (1996-2001).

2 LES ANNÉES DE COMBAT CONTRE L’OCCUPANT SOVIÉTIQUE

Ahmed Shah Massoud est originaire de Bazarak, village de la vallée du Panshir, au nord de la capitale afghane. Fils de colonel, il fréquente le lycée français de Kaboul, puis entreprend des études d’ingénieur. Musulman fervent, il intègre la mouvance islamiste alors en plein essor parmi la jeunesse lettrée de Kaboul, et s’engage très tôt dans les rangs des combattants anti-communistes. En 1975, sa participation à l’une des premières insurrections islamistes le contraint à fuir au Pakistan. Il revient en Afghanistan après le coup d’État communiste du 27 avril 1978 puis, à la suite de l’invasion soviétique (fin décembre 1979), il rejoint les Moudjahidin et entame une guerre sans merci contre l’occupant. Stratège hors pair et chef de guerre charismatique, il acquiert le surnom de « lion du Panshir « pour ses faits d’armes contre l’Armée rouge.

3 LA GUERRE CIVILE ET LA RÉSISTANCE AU RÉGIME TALIBAN

Après le retrait des troupes soviétiques, en 1989, Massoud s’engage dans la guerre civile qui éclate entre les milices de la guérilla et le gouvernement central (dominé par l’ethnie majoritaire pachtoune). En avril 1992, lorsque les Moudjahidin s’emparent de Kaboul, il se voit confier le poste de ministre de la Défense dans un gouvernement rassemblant les différentes ethnies minoritaires afghanes (Tadjiks — ethnie à laquelle appartient Massoud —, Ouzbeks, Hazaras). Mais les divisions ethno-religieuses entre les différentes factions rendent l’entente impossible ; Kaboul devient le théâtre d’un conflit fratricide sanglant. Le 27 septembre 1996, la capitale afghane tombe entre les mains des talibans. Massoud se réfugie avec ses hommes dans son fief du Panshir. Il n’a dès lors de cesse d’organiser la résistance militaire contre le régime fondamentaliste des talibans, mais au prix de pertes importantes parmi la population civile.

4 LES EFFORTS DE MOBILISATION FACE À LA PASSIVITÉ OCCIDENTALE

Massoud s’efforce parallèlement de coordonner l’action politique du gouvernement déchu. Alors qu’il a toujours limité ses déplacements au Panshir, au Pakistan et au Tadjikistan, il se rend en Occident, pour la première fois, en avril 2001. À la tête d’une délégation de chefs de clans de toutes les ethnies afghanes, il est reçu à Paris, puis au Parlement de Strasbourg et à Bruxelles. Au cours de ce voyage très remarqué, il appelle la communauté internationale à le soutenir dans sa lutte et à faire pression sur le Pakistan pour que cesse le soutien militaire et financier aux talibans. Mais ses exhortations restent vaines. Cependant, l’intérêt que les médias occidentaux manifestent pour cet homme qui incarne la résistance afghane contribue à forger en Occident la légende du « lion du Panshir «.

5 LA MORT D’UNE FIGURE EMBLÉMATIQUE

Le 9 septembre 2001, Massoud est victime de l’explosion d’une bombe, attentat-suicide perpétré par deux kamikazes arabes qui s’étaient fait passer pour des journalistes. Pendant une semaine, les proches de Massoud entretiennent des doutes sur son état de santé, probablement afin de limiter les conséquences désastreuses que n’a pas manqué d’entraîner la nouvelle de sa mort — officiellement annoncée le 15 septembre — sur l’opposition afghane, et plus précisément sur l’alliance fragile que Massoud avait réussi à instaurer avec les autres chefs de l’opposition.

Après cet assassinat, qui s’inscrit par ailleurs dans un contexte politique bouleversé par la vague d’attentats terroristes menés aux États-Unis le 11 septembre 2001, c’est Mohammed Fahim qui prend la difficile succession de Massoud.

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