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QU'EST-CE QUE LE MAUVAIS GOÛT ?

Publié le 15/03/2004

Extrait du document

     b. Le mot « kitsch » tirerait son origine d'un verbe allemand verkitschen qui veut dire brader ; apparu vers 1870 dans la Bavière de l'hyperromantique et maniériste du roi Louis II ; où le terme est utilisé pour qualifier les reproductions d'art à bon marché.  Kitsch veut dire aussi : « vendre en dessous du prix » ou de kitschen « rénover, revendre du vieux », d'abord « ramasser des déchets dans la rue » Le mot a ensuite resurgi dans le vocabulaire suivant les besoins du temps. Il ne faut donc pas qualifier de kitsch un objet ou un bâtiment si l'idée et surtout le contexte qui a vu émerger cette notion n'existaient pas. Jean Duvignaud définit ce phénomène dans Baroque et kitsch : « Kitsch, mot qui apparaît à la fin du siècle dernier, en Europe centrale quand l'industrialisation esquisse une redistribution des bénéfices de la production. Les salariés achètent quelques bribes d'une culture à laquelle jusque-là ils n'avaient aucune participation. Les amateurs éclairés font la grimace : ces gens se pavanent dans la pacotille, dans un ersatz de grand art, et se laissent séduire par une musique dégradée, une peinture pervertie et les facilités commerciales du tape-à-l'oeil, le kitsch n'est-il que cela ? » On aperçoit ainsi l'étroite imbrication entre la sociologie et l'histoire, dans la mesure où le goût « populaire » apparaît souvent comme une imitation, décalée dans le temps, de ce qui, une génération auparavant, pouvait appartenir au goût « bourgeois » - comme le montre bien Pierre Bourdieu dans La Distinction, à propos, par exemple, des tableaux de Bernard Buffet ou des Quatre Saisons de Vivaldi.      c. À l'époque des Lumières, le style gothique était jugé barbare et de mauvais goût.

Le mauvais goût se manifeste dans les jugements esthétiques de ceux qui ne "s'y connaissent pas". Mais, s'il existe des oeuvres unanimement reconnues, l'absence de critère du beau ouvre la porte à tous les dogmatismes et à toutes les exclusions.

« reproductions d'art à bon marché.

Kitsch veut dire aussi : « vendre en dessous du prix » ou de kitschen « rénover, revendre du vieux », d'abord « ramasser des déchets dans la rue » Le mot a ensuite resurgi dans le vocabulairesuivant les besoins du temps .

Il ne faut donc pas qualifier de kitsch un objet ou un bâtiment si l'idée et surtout le contexte qui a vu émerger cette notion n'existaient pas.

Jean Duvignaud définit ce phénomène dans Baroque et kitsch : « Kitsch, mot qui apparaît à la fin du siècle dernier, en Europe centrale quand l'industrialisation esquisse une redistribution des bénéfices de la production.

Les salariés achètent quelques bribes d'une culture à laquelle jusque- là ils n'avaient aucune participation.

Les amateurs éclairés font la grimace : ces gens se pavanent dans lapacotille, dans un ersatz de grand art, et se laissent séduire par une musique dégradée, une peinture pervertie etles facilités commerciales du tape-à-l'œil, le kitsch n'est-il que cela ? » On aperçoit ainsi l'étroite imbrication entre la sociologie et l'histoire, dans la mesure où le goût « populaire » apparaît souvent comme une imitation, décalée dansle temps, de ce qui, une génération auparavant, pouvait appartenir au goût « bourgeois » – comme le montre bienPierre Bourdieu dans La Distinction , à propos, par exemple, des tableaux de Bernard Buffet ou des Quatre Saisons de Vivaldi.

c.

À l'époque des Lumières, le style gothique était jugé barbare et de mauvais goût.

Le Moyen Âge n'était que le siècle de l'ignorance.

On disait souvent «Tout ce qui n'est pas dans le goût antique, s'appelle barbare ougothique.

» On pensait donc que ce style a été introduit par les barbares qui seraient venus du nord de l'Empireromain.

La théorie selon laquelle le gothique est d'origine nordique remonte à Vasari (1550).

Aussi en 1697, le poèteJ.

Evelyn dans Account of architecte and architecture écrivait «Les édifices gothiques sont lourds, sombres et mélancoliques, sans aucune juste proportion comparé au véritable style des anciens.

On confond aussi à cetteépoque le style sarrasin et le style gothique.

» Les édifices gothiques sont jugés sans simplicité rationnelle.

Pour lescritiques du XVII et du XVIII e siècle, le style gothique s'est éloigné de la nature, il n'emploie pas les règles de la symétrie issues de Vitruve.

C'est le romantisme qui va opérer ce renversement de pensée.

Le gothique seradésormais jugé comme plus conforme à la nature que le style classique.

Aussi d'un style jugé barbare, le stylegothique est devenu un style que les plus grands intellectuels du temps ont apprécié.

Goethe, Hegel ont fait dustyle gothique, le style artistique à suivre.

L'histoire de l'art connaît ces permanentes fluctuations entre le bon et lamauvais goût.

De même, le style rococo qu'on juge surchargé et kitsch était de bon goût à l'époque de sonapparition.

Conclusion On ne peut porter un jugement vrai sur le bon et le mauvais goût, comme l'a bien remarqué Kant, les jugements degoût ne peuvent réclamer la même exactitude que les jugements scientifiques.

L'art évolue avec le temps, ce quiétait de bon goût à une époque ne l'est plus à une autre.

Ceux qui dictaient les jugements de goût ne sont paséternels, et le public change.

Au final, il n' y a pas de vérité à donner sur les goûts artistiques.

Un artiste commeMarcel Duchamp exposant un bidet comme une œuvre d'art a fait preuve de mauvais goût mais il a fait avancerl'histoire de l'art, et il est encore reconnu comme artiste digne de ce nom.. »

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