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Est-ce au même titre que l'on parle de sciences de la nature et de sciences de l'homme ?

Publié le 12/03/2004

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Durkheim) mesurables et quantifiables. On assiste, par exemple, à l'apparition d'une sociologie (que A. Comte définit comme une « physique sociale ») basée sur la statistique sociale, ou d'une psychologie basée sur une psychométrie mesurant les phénomènes psychiques en intensité, en fréquence ou en durée ; - des phénomènes obéissant aux lois d'un déterminisme mécanique. c) Les sciences humaines d'inspiration positiviste prétendent donc ramener la réalité humaine à des normes expérimentales et objectives dont elles proclament l'universalité. Ce faisant : 1) elles réduisent l'homme à un pur objet, une chose parmi les choses, ce qu'il n'est pas puisque sa réalité dernière est d'être un sujet ; 2) elles morcellent l'homme réduit à une chose en une multitude de fragments dont chacun fait l'objet d'une science particulière. Mais elles se révèlent incapables de reconstituer ce qu'elles ont brisé en en rendant compte au sein d'une science de l'homme unitaire. Cette impossibilité de constituer une science unique reste d'ailleurs le problème central des sciences de l'homme, quels que soient leurs inspirations et leurs fondements épistémologiques. * Les sciences humaines structurales. a) Le courant structuraliste dans les sciences humaines prolonge celui du positivisme dans la mesure où il s'efforce de fonder les sciences humaines sur des bases rigoureuses en prenant cette fois pour modèle le formalisme axiomatique des mathématiques. b) L'adoption de la méthode structurale par les sciences humaines a conduit à une remise en cause radicale de l'idée de « l'homme », dans lequel on ne veut plus voir un sujet ni même un objet, mais une entité illusoire que la science doit dépasser.

« Deuxième partie : L'homme comme conscience productrice de sens a) Nous avons vu que les sciences humaines positivistes, dans leur souci d'objectivité rigoureuse, considéraientl'homme comme un pur objet et non comme un sujet, le dépouillant du même coup de sa spécificité (sa conscienceavec ses intentions et ses significations), et qu'elles devenaient ainsi des « sciences de l'homme sans l'homme ».C'est le désir de retrouver l'homme et de le comprendre comme sujet, c'est-à-dire dans sa spécificité profonde etessentielle, qui a orienté certains courants des sciences humaines vers une approche plus phénoménologique del'homme en ne l'abordant plus comme une simple chose, mais en tenant compte du fait qu'il est avant toutproducteur de sens et qu'il vit dans et par un monde de significations (cf., dans des directions diverses, lapsychologie de la forme, la psychanalyse, l'anthropologie culturelle, etc.).

La vérité de l'homme ne saurait désormaisêtre ramenée à la vérité de la chose ou à celle de l'organisme dénué de pensée comme tendaient à le faire lessciences humaines positivistes du XIXe siècle. b) Cependant, tout en convenant qu'il ne peut y avoir d'action mécanique de l'environnement sur l'homme, puisqueles facteurs matériels ne modifient ce dernier que dans la mesure où il leur donne une signification en les intégrantdans son univers mental, les sciences humaines reconnaissent qu'il n'est pas possible d'abstraire un « fait deconscience » vécu par un individu de la situation d'ensemble de cet individu, ni cette situation d'ensemble de soncontexte social et historique.

Par là les sciences humaines remettent en question l'unicité de l'homme et dissipentl'illusion d'une essence humaine éternelle.

Elles entraînent l'éclatement de l'image traditionnelle de l'homme, quisemble se démultiplier dans l'espace et le temps. conclusion En s'inspirant des méthodes utilisées dans les sciences de la nature, les sciences humaines sont conduites àconcevoir l'homme comme un objet, voire comme une pure relation.

Ce faisant elles manquent l'homme lui-même entant qu'il est un sujet producteur de sens.

Ce n'est donc qu'en retrouvant le vécu du sujet, c'est-à-dire enadoptant une approche phénoménologique, ou en permettant une réinterprétation de leurs données objectives, queles sciences humaines pourront être véritablement des sciences de l'homme.. »

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