Est-ce au même titre que l'on parle de sciences de la nature et de sciences de l'homme ?
Publié le 12/03/2004
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Deuxième partie : L'homme comme conscience productrice de sens
a) Nous avons vu que les sciences humaines positivistes, dans leur souci d'objectivité rigoureuse, considéraientl'homme comme un pur objet et non comme un sujet, le dépouillant du même coup de sa spécificité (sa conscienceavec ses intentions et ses significations), et qu'elles devenaient ainsi des « sciences de l'homme sans l'homme ».C'est le désir de retrouver l'homme et de le comprendre comme sujet, c'est-à-dire dans sa spécificité profonde etessentielle, qui a orienté certains courants des sciences humaines vers une approche plus phénoménologique del'homme en ne l'abordant plus comme une simple chose, mais en tenant compte du fait qu'il est avant toutproducteur de sens et qu'il vit dans et par un monde de significations (cf., dans des directions diverses, lapsychologie de la forme, la psychanalyse, l'anthropologie culturelle, etc.).
La vérité de l'homme ne saurait désormaisêtre ramenée à la vérité de la chose ou à celle de l'organisme dénué de pensée comme tendaient à le faire lessciences humaines positivistes du XIXe siècle.
b) Cependant, tout en convenant qu'il ne peut y avoir d'action mécanique de l'environnement sur l'homme, puisqueles facteurs matériels ne modifient ce dernier que dans la mesure où il leur donne une signification en les intégrantdans son univers mental, les sciences humaines reconnaissent qu'il n'est pas possible d'abstraire un « fait deconscience » vécu par un individu de la situation d'ensemble de cet individu, ni cette situation d'ensemble de soncontexte social et historique.
Par là les sciences humaines remettent en question l'unicité de l'homme et dissipentl'illusion d'une essence humaine éternelle.
Elles entraînent l'éclatement de l'image traditionnelle de l'homme, quisemble se démultiplier dans l'espace et le temps.
conclusion
En s'inspirant des méthodes utilisées dans les sciences de la nature, les sciences humaines sont conduites àconcevoir l'homme comme un objet, voire comme une pure relation.
Ce faisant elles manquent l'homme lui-même entant qu'il est un sujet producteur de sens.
Ce n'est donc qu'en retrouvant le vécu du sujet, c'est-à-dire enadoptant une approche phénoménologique, ou en permettant une réinterprétation de leurs données objectives, queles sciences humaines pourront être véritablement des sciences de l'homme..
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