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Qu'est-ce que la métaphysique ?

Publié le 13/04/2004

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Le matérialisme répond que ce qui est premier, c'est la matière, et que l'esprit est produit par la matière. Il serait long de reprendre et de suivre l'histoire de cette querelle, sans doute interminable. Il faut pourtant noter que toute une attitude d'esprit s'y reflète. La métaphysique a tendance à rechercher ce qui est premier ; elle se tourne sans cesse vers le problème de l'origine.Dans l'ordre de la connaissance, elle est une réflexion sur les principes, - les notions premières, - de toute science. Même dans les arts, elle cherche à élucider ce qui est à la base, ce qui est moteur. La théorie de la connaissance, sous cette forme régressive, est amenée logiquement à poser, d'une façon ou d'une autre, la question de l'origine : origine de nos idées, origine de nos principes rationnels. Sous une autre forme, l'attitude métaphysique consiste à envisager les problèmes du commencement et de la fin, particulièrement en ce qui concerne la nature de l'homme, sa naissance et sa mort, ce qui était avant et ce qui viendra après. Ici, la métaphysique s'efforce, - en dehors de toute expérience, - de répondre à l'inquiétude métaphysique de l'homme devant la mort ; et elle entretient cette inquiétude. L'homme, qui se sait transitoire, essaie de saisir la réalité de son être, en dehors du temps et de l'espace, dans une permanence ou une éternité.

  • métaphysique:

  Partie la plus radicale de la philosophie, qui étudie « les premières causes et les premiers principes « (Aristote).

Définir l'homme, avec Schopenhauer, comme « un animal métaphysique «, c'est insister sur cette propen­sion à s'inquiéter du sens et de la raison de l'existence des choses et de soi-même qui caractérise l'être humain.

« question de l'origine : origine de nos idées, origine de nos principes rationnels.

Sous une autre forme, l'attitudemétaphysique consiste à envisager les problèmes du commencement et de la fin, particulièrement en ce quiconcerne la nature de l'homme, sa naissance et sa mort, ce qui était avant et ce qui viendra après.

Ici, lamétaphysique s'efforce, — en dehors de toute expérience, — de répondre à l'inquiétude métaphysique de l'hommedevant la mort ; et elle entretient cette inquiétude.

L'homme, qui se sait transitoire, essaie de saisir la réalité de sonêtre, en dehors du temps et de l'espace, dans une permanence ou une éternité.La méditation sur la vie (et la mort) rejoint les préoccupations de la morale.

L'homme, méditant sur sa conduite,cherche, par delà les diversités des commandements, à découvrir les principes de son action, qui ne semblent paspouvoir se déduire de sa situation dans l'existence pratique.

Aussi est-il amené à poser ce qui est premier, ce quiest le plus important, ce qui est valeur, comme déterminant absolu de son être et de ses actes.Avec la logique, la métaphysique tente de systématiser la connaissance.

Nous venons de voir qu'elle s'efforce defonder la connaissance, en recherchant l'adéquation de la pensée et du monde.

Comme telle, elle est conception demonde.

Mais la systématisation qu'elle découvre n'est pas analogue à la systématisation scientifique, en ce qu'ellerecherche des principes, des notions premières, indépendantes, et non relatives à l'esprit et à la science.

Sonambition est de trouver l'immuable et l'inconditionné.

La métaphysique est une quête de l'absolu.Aussi bien sur le plan de sa connaissance que sur celui de sa condition, l'homme a conscience d'être relatif,imparfait.

Il souffre de ses limites en même temps qu'il s'en assigne.

Il ne supporte pas sa relativité.

Mais commentpeut-il dénoncer sa propre insuffisance, sans se référer à l'absolu, à un absolu, c'est-à-dire adopter une attitudemétaphysique ? Quel est cet absolu, présent à sa pensée, qui surgit de cette impression d'imparfait, de cesentiment de limitation qu'il a ?Cet objet qu'il recherche, la quête en est difficile, en raison même de son caractère d'absolu, qui empêche de ledéterminer, — sinon il deviendrait relatif.

Est absolu ce qui est sans dépendance d'aucune sorte, ce qui est parfait,donc immuable et achevé.

Est absolu ce qui ne se situe, ni avant, ni après, et qui échappe au temps comme àl'espace.

Qui est éternel.

En ce sens, la recherche de ce qui est premier est la quête d'un absolu qui se situeraitavant tout commencement et après toute fin.

L'homme est pour lui-même à la recherche de son être véritable etpermanent, à travers les accidents de son existence.

Il cherche à prendre conscience de son être comme essence.Et c'est ainsi qu'à la connaissance de sa conscience et de son corps que lui apporte la science, il rattache sanscesse la question portant sur la cause ultime ; ce qui derrière les apparences révélerait une réalité absolue.S'interrogeant sur la connaissance, il spécule sur la substance, la distinguant de ses modes et de ses attributs.

Lemétaphysicien définit la chose en soi comme un absolu qui porte en lui-même sa raison d'être.Sans doute y a-t-il là plus qu'une conception métaphysique où le changement ne serait qu'un masque de l'immuable.Nous avons dit que la logique était inhérente à l'attitude métaphysique, qui est donc également une façon depenser, une manière de raisonner.La logique métaphysique use du principe d'identité qui, comme méthode, consiste à ramener le différent ausemblable, c'est-à-dire à nier le changement au profit de l'immuable.

Cette tendance va parfois à confondrel'analogie et l'identité.

Ce qui ne varie pas peut être admis comme absolu, premier, général.

Sans doute est-ce auprix d'une très grande abstraction que l'on arrive à identifier, et c'est pourtant une nécessité de l'activité declassement.

D'autre part, la logique se fonde également sur le principe de non-contradiction, c'est-à-dire surl'opposition rigoureuse des contraires, comme essentiellement incompatibles.

Ces remarques où nous avons priscomme exemples le principe d'identité et de non-contradiction suffisent à souligner le lien qui existe entre uneconception métaphysique et une méthode de raisonnement.

Ces deux caractères définissent l'attitudemétaphysique, telle que nous pouvons l'apercevoir à travers la diversité extrême des systèmes philosophiques.

Au-delà des systèmes philosophiques se fondant sur la raison, des penseurs ont nié tout pouvoir à la raison, et ontconfié à l'intuition ou au sentiment le pouvoir d'atteindre l'être des choses, ou l'Être Absolu ; ils ont fait ainsi de laconnaissance métaphysique un mode de connaissance original, immédiat et absolu. En conclusion, nous retiendrons que la métaphysique ne peut être qu'une connaissance hypothétique, construisantune synthèse globale du monde.

A ce titre, tout système métaphysique repose sur une évidence initiale, prisecomme absolu, et par nature indémontrable.

L'hypothèse métaphysique se présente comme une anticipationinconditionnelle, qui ne peut pas avoir à être ultérieurement vérifiée, car étant absolue, elle porte en elle-même sapropre justification.

On voit que sur ce point l'hypothèse métaphysique est radicalement distincte de l'hypothèsescientifique, aussi vaste soit-elle, — qui se déduit de l'expérience et qui attend de l'expérience sa validité.

Sa véritéest un accord entre l'esprit et le monde sans cesse remis en question, relative au niveau de la connaissance.

Lamétaphysique trouve sa vérité dans une intuition fondamentale, incontrôlable.. »

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