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Meurtre dans la cathédrale

Publié le 06/04/2013

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Ce drame religieux fut créé en 1935, à la demande des dirigeants du Festival de Canterbury. Sa traduction française parut en 1939. C'est la seule des quatre pièces de T. S. Eliot dont l'action soit située au Moyen Age. Les autres pièces dont le thème a également trait au spirituel se déroulent au xxe siècle. L'histoire de Thomas Becket assassiné par le roi Henri II Plantagenêt pour avoir choisi le spirituel au détriment du pouvoir royal inspira également le dramaturge français Anouilh, qui écrivit en 1959 une pièce intitulée Becket ou l'honneur de Dieu, dans laquelle ce thème est traité sur le mode tragi-comique.

« «L'Église doit être ouverte, même à nos ennemis! Ouvrez la porte! » ~------- EXTRAITS Première allégorie de la tentation : rappel des plaisirs passés PREMIER TENTATEUR Puisque le Roi et vous êtes en amitié , Clercs et laïcs peuvent recommencer leur liesse, Et les jeux et les ris n 'ont plus besoin d'aller à pas comptés ! . ..

Vous parlez de saisons écoulées.

Je me rappelle -cela ne vaut pas même l'oubli .

DEUXIÈME TENTATEUR De la saison nouvelle , aussi! le printemps vient en plein hiver.

La neige dans les branches Va flotter douce comme fleurs.

la glace le long des fossés Refléter le soleil.

l'amour dans les vergers Fera fuser la sève .

Joyeuseté jettera bas mélancolie ! Crainte et visions exprimées par le Chœur LECHŒUR Il n'est point de repos dans la maison.

Il n'est point de repos dans la rue.

J'entends un piétinement fébrile.

L'air est épais et lourd.

Epais et lourd le ciel.

Et la terre se soulève sous mes pieds.

Quelle est cette odeur écœurante, cette vapeur? Quelle est cette lueur verdâtre qui s'abat d'un nuage sur un arbre flétri ? la terre se boursoufle, toute en travail de progéniture d'enfer.

Quelle est cette rosée vis queuse que recueille le revers de ma main ? ( ...

) Je suis déchirée, maîtrisée, violée, Unie à la chair spirituelle de la nature, Domptée par les puissances animales de l'esprit, Dominée par le désir brûlant de me détruire , Par la mort finale, totale, définitive de l'esprit, Par l'extase finale du gaspillage et de la honte .

Discours de Thomas et du troisième chevalier : clarté et conviction THOMAS Pai x, soyez en paix avec vos pensées et vos visions; Ces choses devaient vous arriver et vous devez les accepter.

C'est votre part du fardeau éternel, la gloir e perpétuelle.

C'est un moment, Mais sachez qu'une autre vision Vous percera d'une soudaine joie douloureuse Lorsque l'ensemble du dessin de Dieu sera parachevé.

LE TROISIÈME CHEVALIER Or, le Roi voulait que Becket, qui s'était montré administrateur extrêmement capable -personne ne le nie -unît les charges de Chancelier et d' Archevêque.( ..

.) Si Becket s'était accordé avec les désirs du Roi, nous aurions eu un État presque idéal: union de l'administration spirituelle et temporelle sous le gouvernement central.

Traduction de Henri Fluchère, Éditions du Seuil, 1946 « A moi seigneur dans ma terreur ! Poussière suis et redeviens.

Du destin final menaçant Ô sauve-moi, car la mort vient ! » NOTES DE L'ÉDITEUR d'un vitrail, Thomas Becket est cependant moderne par l'impossibilité où il est finalement de justifier sa rébellion devant lui-même autrement qu'en ouvrant les portes de la cathédrale à ses trois assassins.

( ...

)Ce sont les malheureux qui créent l'aura poétique de ce drame, car leur angoisse animale les rend sensibles aux variations saisonnières qui signifient repos ou tribulations, subsistance ou famine pour les pauvres gens; le retour de l'archevêque est aussi pour eux celui de la mauvaise saison, et la colère du ciel a un sens précis pour qui n 'a qu'un mauvais toit et du pain noir .

Tout ce qu'ils souhaitent, c'est être oubliés de ce ciel.

» Henri Thomas, dans la Nouvelle Revue Française, janvier 1961.

« Cette œuvre dont les versets ont parfois une résonance claudélienne, avec quelque chose de plus strict et de plus serré, est, en même temps qu'une méditation d'une élévation rare sur la poursuite de l'authentique sai nteté , une composition d'un mouvement si sûr, d'une puissance d'intonation si saisissan te, qu'un critique anglais a pu saluer en ces deux actes" la seule grande œuvre dramatique présentée à Londres de nos jours.

"»Georges Cattaui, Trois Poètes : Hopkins , Yeats, Eliot, Paris, Egloff, 1947.

« Dans le drame , qui a le s qualité s de symétrie, la raideur et l'éclat très assombri 1 coll.

Violl et 2, 3, 4, 5 d ess ins de Carzov, éd.

Romba ldi, 1963 / D.R.

« Le Théâtre dans l'œuvre de T.

S.

Eliot », « En 1928, dans le Dialogue on dramatic Poetry ( ...

),l'interlocuteur à qui Eliot accorde le beau rôle et qui sans doute parle pour lui, défend ces règles [règles classiques des trois unités].

"Elles exercent s ur moi une perpétuelle fascination.

Je crois qu'on les jugera hautement désira bles pour le drame à venir.

Et tout d'abord, il nous faut plus de concentration.

( ...

) Les Unités contribuent à donner plus d'intensité comme fait la forme du vers ".» Henri Peyre , « T.S.

Eliot et le classicisme »,dans Revue d' Histoire littéraire de la France, janvier-février 1969.

ELIOT02. »

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