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Michel de Ghelderode

Publié le 26/12/2011

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1898-1962

 

Nul n'est plus flamand que cet écrivain d'expression française dont les œuvres, traduites pour la circonstance, furent longtemps au répertoire du Théâtre populaire flamand de Johan de Meester. Son époque de prédilection, c'est un XVIe siècle de convention, dont il excelle à peindre le climat de tragique bouffonnerie et d'outrance burlesque. Si la plupart de ses œuvres importantes datent des années vingt ce n'est guère qu'un quart de siècle plus tard qu'il devait atteindre, dans sa langue, à la célébrité, grâce surtout à des metteurs en scène parisiens comme André Reybaz, qui le découvrirent tardivement. Ses débuts, il les a racontés dans ses Entretiens d'Ostende qui sont, avec Les Contes de Sortilèges, l'un des rares ouvrages qu'il ait écrits dans un autre genre que le théâtre. Quant à ses ouvrages dramatiques, dont certains furent composés à l'origine pour être interprétés par des marionnettes, ils sont innombrables et n'ont jamais été tous réunis. Parmi ses œuvres les plus significatives, il faut citer Barrabas (1928), Pantagleize, Escurial, Magie rouge, Mademoiselle Jaïre, Hop Signor ! Fastes d'enfer, La Mort du Docteur Faust et Sortie de l'Acteur. Situé à mi-chemin entre le théâtre élisabéthain et l'expressionnisme, ce théâtre tragique et quelque peu caricatural, plein de trivialités et d'outrance, s'inscrit dans la perspective que devaient ouvrir des auteurs comme Ionesco ou Beckett. Aussi est-il compréhensible qu'on l'ait parfois salué comme un précurseur.

 

« 1 Ghelderode (Michel de) 111 mlatères et aux soties, dans un langage qui se livre avec sa bizarrerie comme le véhicule de l'esprit tour­ menté et du corps torturé.

La violence du ton, la méta­ phore déchirée, le jeu forcené des acteurs tentent de retrouver l'exaltation des autodafés, le délire mystique des grands moments de destruction.

4 Si l'on excepte la verve truculente et joyeuse des " Histoires de Keizer Karel ...

suite d'aventures rabelai­ siennes attribuées à Charles Quint, l'œuvre de Ghelde­ rode marque une volonté cie mort et d'autodestruction.

Le plaisir n'apparait que dans l'ombre du massacre, la frénésie du désespoir recourt à toutes les gammes du facétieux, la gailiardise se marie à la recherche du sacré.

Le drame de l'aJiénatlon est célébré selon un rituel qui, loin de l'exorciser, l'identifie à la destinée humaine.

La révolte, l'anticléricalisme, les tentations de la liberté renvoient à une mystique qui n'a que sa drôlerie pour se soutenir dans un monde désacralisé.

5 En s'efforçant de retourner aux sources du théâtre vivant et populaire, en rejetant la psychologie et lui substituant les éléments visuels et gestuels, en donnant aux objets et au décor valeur de signes, il rend le spectacle vivant et populaire.

Ghelderode s'inscrit dans la lignée des dramaturges les plus originaux du xx• siècle.

Son sens de la fresque, son goQt pictural haut en cou­ leur, sa verve oil la rhétorique se défait, ses raccourcis, qui valent à l'action un caractère heurté et provocant, témoignent d'un talent exceptionnel.

Il n'a peut-être pas encore été estimé à sa juste importance.

~ Voir aussi : Artaud, Audiberti, Claudel.. »

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