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Mirbeau, Octave - écrivain.

Publié le 28/04/2013

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Mirbeau, Octave - écrivain. 1 PRÉSENTATION Mirbeau, Octave (1848-1917), journaliste, romancier, critique d'art et dramaturge français qui, dans ses essais comme dans ses romans, s'est opposé à toutes les valeurs traditionnelles. 2 DES PRISES DE POSITION DÉROUTANTES Né à Trévières (Calvados), Octave Mirbeau passe ses jeunes années dans un milieu étouffant. Il est élevé « dans le plus parfait abrutissement « dans un collège de jésuites dont il est finalement renvoyé. Cette expérience lui inspire plus tard un roman autobiographique, Sébastien Roch (1890). Il commence des études de droit, qu'il interrompt à cause de son engagement en tant que lieutenant pendant la guerre de 1870. Après la débâcle, il est d'abord accusé de désertion avant d'être lavé de tout soupçon. En 1872, à Paris, il devient critique d'art et de théâtre pour un journal bonapartiste, l'Ordre, et rédige des éditoriaux politiques à fort relent réactionnaire. En 1883, après s'être fait renvoyer du Figaro, il dirige un hebdomadaire satirique, monarchiste et antisémite à l'existence éphémère, les Grimaces. Ses pamphlets dénoncent des scandales de toute sorte et les politiciens corrompus. Mirbeau se présente tour à tour comme un nostalgique de la monarchie ou un partisan du césarisme. Ses opinions lui valent de nombreux reproches, ainsi que quelques duels. En 1891, Octave Mirbeau opère une sorte de conversion politique : il prend fait et cause pour l'anarchisme, qui est pour lui un « idéal social «. Il soutient Ravachol, écrit dans des journaux libertaires et soutient financièrement les militants anarchistes. Devenu anticlérical et antimilitariste, il s'engage dans un nouveau combat qui mobilise toute son énergie dès 1894 : aux côtés d'Émile Zola, il prend la défense de Dreyfus. 3 UN COMBAT PERMANENT Les prises de position d'Octave Mirbeau ont semblé déconcertantes à beaucoup de ses contemporains. Ses errements et ses apparentes contradictions ne doivent pourtant pas occulter sa motivation profonde : s'attaquer à l'injustice sociale et à l'oppression sous toutes ses formes. Ces thèmes sont au centre de ses trois premiers romans autobiographiques : le Calvaire (1886), l'Abbé Jules (1888) et Sébastien Roch (1890). Dans ce dernier, il décrit les mauvais traitements et le viol dont un jeune enfant est victime dans un collège jésuite, avant de périr à la guerre. Octave Mirbeau attaque la religion, l'État, mais aussi le riche et le bourgeois, coupables d'être « toujours aveuglément contre le pauvre «. On retrouve ce thème dans la pièce de théâtre les Affaires sont les affaires (1903) et dans son plus célèbre roman, Journal d'une femme de chambre (1900), qui dépeint l'hypocrisie, le vice et la perversion de la bourgeoisie. Profondément pessimiste, Mirbeau ne se fait pas plus d'illusions sur la classe des dominés. La femme de chambre Célestine se perd elle aussi dans le vice, non par amour mais par pure attirance sexuelle. Lorsqu'elle échappe à sa condition, c'est pour devenir une patronne de café méprisante et autoritaire. Au-delà de la lutte sociale, Octave Mirbeau s'attache également pendant toute sa vie à remettre en cause les formes artistiques traditionnelles. Romancier très populaire (le Journal d'une femme de chambre s'est vendu à 200 000 exemplaires à sa sortie), chroniqueur redouté mais respecté, il met souvent sa renommée au service d'artistes novateurs. Il fait l'éloge de Vincent Van Gogh (dont il achète les Iris et les Tournesols) et contribue à faire connaître Paul Cézanne, Claude Monet, Aristide Maillol et Auguste Rodin. En 1896, il est élu à l'académie Goncourt. Il s'éteint le jour de ses 69 ans, à Paris. Ses derniers mots sont pour son ami Sacha Guitry : « Ne collaborez jamais ! «. Vingt ans après sa mort celui-ci ne tarit toujours pas d'éloges à l'égard de ce « grand contradicteur « : « Il n'était pas seulement un grand écrivain. Il était un homme admirable, violent, courageux, éloquent, déterminé, capable de risquer sa vie pour une idée et de donner son sang pour défendre une cause. Il l'a prouvé. « Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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