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Les miserables

Publié le 06/10/2012

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Les misérables L'action se déroule en France au cours de la première moitié du XIXe siècle, encadrée par les deux grands combats que sont la Bataille de Waterloo (1815) et les émeutes de juin 1832. On y suit, pendant cinq tomes, la vie de Jean Valjean, de sa sortie du bagne jusqu'à sa mort. Autour de lui gravitent les personnages dont certains vont donner leur nom aux différents tomes du roman, témoins de la misère de ce siècle, misérables eux-mêmes ou proches de la misère : Fantine, Cosette, Marius, mais aussi les Thénardier (dont Éponine, Azelma et Gavroche) ainsi que le représentant de la loi Javert. Tome I : Fantine[ HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Les_Mis%C3%A9rables&action=edit&section=8" \o "Modifier la section : Tome I : Fantine" modifier] Dans ce tome s'entremêlent les deux destinées de Fantine et de Jean Valjean. Le livre s'ouvre sur le portrait long et détaillé de monseigneur Myriel, l'évêque du diocèse de Digne, où il vit très modestement en compagnie de sa soeur Baptistine et d'une servante, Madame Magloire. Ce religieux est un juste qui se contente du strict nécessaire pour distribuer le reste de ses économies aux pauvres. Montrant un amour immense, il laisse sa porte grande ouverte et fraternise avec ceux que la société rejette. Son destin va croiser celui du personnage central de l'oeuvre : Jean Valjean. L'action débute en 1815 par la libération de Jean Valjean, personnage central de l'oeuvre après, une peine de dix-neuf ans de bagne : victime d'un destin tragique, initialement condamné à cinq ans de bagne pour avoir volé un pain afin de nourrir sa famille, il voit sa peine prolongée suite à plusieurs tentatives d'évasion. En liberté, son passé de forçat l'accable : ainsi, dans chaque ville qu'il traverse, contraint à faire connaître de la mairie son statut d'ancien bagnard qu'un passeport jaune matérialise, il est universellement rejeté et seul monseigneur Myriel l'accueille pour le gîte et le couvert. Jean Valjean, épris de haine, frappé d'injustice, et peu conscient de ses actes, vole l'argenterie de l'évêque et s'enfuit par la fenêtre. Lorsqu'il est arrêté et ramené par les gendarmes chez monseigneur Myriel, celui-ci lui pardonne et déclare lui avoir offert son argenterie, le sauvant ainsi de la condamnation pour récidive. Il engage Valjean à accepter deux chandeliers supplémentaires contre la vertu et l'intégrité de sa conduite future. Perdu dans ses pensées, Valjean vole une pièce de 40 sous à un ramoneur savoyard d'une dizaine d'années nommé Petit Gervais en recouvrant la pièce de son pied et en chassant l'enfant. Souffrant de remords, incapable de rattraper Petit Gervais, il prend conscience de lui-même et au cours d'une épiphanie, se résout à honorer sa promesse à l'évêque Bienvenu. Le vol rapporté aux autorités, il est désormais récidiviste, recherché par la police, risquant la prison à vie. Il doit donc cacher son identité. Changé par cet épisode dans les Alpes, Jean Valjean reparaît à l'autre bout de la France, sous le nom de M. Madeleine et opère sa complète rédemption : enrichi honnêtement, il devient le bienfaiteur de la ville de Montreuil-sur-Mer, dont il sera nommé maire. Symétriquement à l'ascension de Jean Valjean, à son rachat pourrait-on dire, on assiste à la chute de Fantine, fille-mère qui, pour nourrir sa fille unique Cosette, ira de déchéance en déchéance, jusqu'à la prostitution et la mort. Ce tome est l'occasion de présenter les personnages qui vont suivre Jean Valjean du début à la fin de ses aventures. Les Thénardier, qui plongeront de la malhonnêteté et la méchanceté ordinaire au banditisme, à la fois dénoncés comme criminels et plaints comme victimes de la société. Ils sont cependant aussi les parents de Gavroche, dont l'héroïsme s'illustrera plus tard. Javert, qui incarne la justice implacable et rigide, a mis toute son énergie au service de la loi, sa religion. Peut-on croire Valjean-Madeleine sauvé, réintégré dans la société ? Victor Hugo ne le veut pas. Pour lui, l'honnêteté ne peut souffrir la compromission. Aux termes d'une longue nuit d'hésitation, M. Madeleine ira se dénoncer pour éviter à un pauvre diable, un peu simple d'esprit, Champmathieu, reconnu à tort comme étant Jean Valjean, d'être condamné à sa place. Tous les bienfaits qu'aurait pu apporter M. Madeleine ne pourraient compenser, selon Victor Hugo, la seule injustice faite à Champmathieu. Jean Valjean échappe cependant à la justice, retourne dans la clandestinité pour respecter une dernière promesse faite à Fantine qu'il a assistée à l'heure de sa mort : sauver Cosette actuellement pensionnaire asservie et malheureuse des Thénardier. Tome II : Cosette[ HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Les_Mis%C3%A9rables&action=edit&section=9" \o "Modifier la section : Tome II : Cosette" modifier] Dans ce tome, deux livres encadrent l'action, l'un est consacré à la bataille de Waterloo et l'autre à la vie monacale. Victor Hugo aborde le second tome des Misérables par la bataille de Waterloo qui s'est déroulée 7 ans plus tôt. Le lien avec l'intrigue est très ténu : Thénardier aurait « sauvé « le père de Marius à l'issue de cette bataille. Sous ce prétexte dramatique léger, Victor Hugo place là une réflexion qui lui tient à coeur sur la bataille de Waterloo, bataille qui voit la chute d'un personnage qu'il admire, Napoléon 1er. Depuis longtemps, Victor Hugo est hanté par cette bataille. Celle-ci lui inspirera le poème L'Expiation du livre V des Châtiments. Il a refusé à plusieurs reprises de se rendre sur les lieux et c'est seulement en 1861 qu'il visite le champ de bataille et c'est là qu'il termine ce récit épique. La Parenthèse (avant-dernier livre) que constitue la réflexion sur la vie monacale, la foi et la prière, pour surprenante chez un révolutionnaire comme Victor Hugo, se présente comme une profession de foi. Réquisitoire violent contre l'Église carcan, c'est aussi une apologie de la méditation et de la foi véritable. « Nous sommes pour la religion contre les religions. «, précise Victor Hugo. Le reste de ce tome est consacré à la traque de Jean Valjean. Victor Hugo met dans ce récit toutes ses qualités de romancier dramatique au service d'un suspense prenant, avec rupture de rythme, changement de focalisation. Alternance de période d'accalmie (avec Cosette à Montfermeil, puis à la maison Gorbeau) et de poursuite haletante. Échappant à Javert à la fin du tome I, Jean Valjean est rattrapé à Paris, mais a eu le temps de mettre de côté une forte somme d'argent. Envoyé aux galères, il s'en échappe, retourne chercher Cosette et se réfugie à Paris dans la masure Gorbeau. Javert le retrouve et le poursuit la nuit à travers les rues de Paris. Jean Valjean ne trouve son salut que dans le couvent du Petit-Picpus sous la protection de M. Fauchelevent, un charretier dont il a sauvé la vie à Montreuil-sur-Mer. Après un épisode dramatique de fausse inhumation, Jean Valjean s'installe au couvent avec Cosette sous le nom d'Ultime Fauchelevent. Victor Hugo présente un Jean Valjean sublime : la chute ne lui a pas fait perdre les qualités morales qu'il possédait en tant que M. Madeleine : c'est en sauvant un matelot de la noyade qu'il s'échappe des galères ; c'est à cause de sa générosité qu'il est repéré par Javert. On pourrait cependant reprocher à Victor Hugo des ficelles dramatiques un peu grosses : le croisement sur le champ de bataille de Thénardier et du père de Marius ou encore la rencontre miraculeuse et opportune de Jean Valjean et du père Fauchelevent. Tome III : Marius[ HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Les_Mis%C3%A9rables&action=edit&section=10" \o "Modifier la section : Tome III : Marius" modifier] Tentative d'agression de Javert par la Thénardier lors de son arrestation dans la masure GorbeauIllustration par Gustave Brion L'action se déroule entre 1830 et 1832. Le père Fauchelevent est mort. Jean Valjean et Cosette, alors âgée de 15 ans, ont quitté le couvent. Le tome s'ouvre et se referme sur le personnage de Gavroche. Victor Hugo se lance dans une longue digression sur le gamin de Paris, âme de la ville dont la figure emblématique est Gavroche, fils des Thénardier, mais surtout garçon des rues. Victor Hugo axe tout le tome sur la personne de Marius en qui il se reconnaît jeune. Il avouera même avoir écrit avec Marius ses quasi-mémoires[31]. On y découvre Marius, petit-fils d'un royaliste, fils d'un bonapartiste, qui choisit son camp à 17 ans, quitte son grand-père et fréquente les amis de l'ABC, groupe de révolutionnaires idéalistes, et côtoie la misère. Son destin croise celui de Cosette dont il tombe amoureux. On peut remarquer à ce sujet la tendresse de Victor Hugo décrivant avec humour et dérision ses premiers émois amoureux. Faisant fi de toute vraisemblance dramatique, Victor Hugo provoque la rencontre de Jean Valjean alias Madeleine - Fauchelevent - Leblanc - Fabre avec Thénardier alias Jondrette - Fabantou - Genflot sous les yeux d'un Marius témoin invisible de la confrontation, dans cette même masure Gorbeau rencontrée au tome II. Superbe face-à-face de deux personnages aux noms multiples qui se cachent de la justice, mais dont l'un est descendu jusqu'au fond de l'infamie tandis que l'autre accède à la noblesse morale. Toute la fin du tome est digne des Mystères de Paris avec bande de voleurs et d'assassins, guet-apens, victime prise en otage et menacée, intervention de la police et apparition de Javert. Marius découvre ainsi que le sauveur de son père est un infâme bandit et que le père de celle dont il est amoureux se cache de la police. Tome IV : L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis[ HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Les_Mis%C3%A9rables&action=edit&section=11" \o "Modifier la section : Tome IV : L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis" modifier] La Liberté guidant le peuple- Tableau de Delacroix (1830) ayant probablement inspiré Victor Hugo. Toute l'action de ce tome est sous-tendue par l'émeute de juin 1832 et la barricade de la rue Saint-Denis. Victor Hugo estime même que c'est en quelque sorte là le coeur du roman[32]. Le premier livre replace les évènements dans le contexte historique de la situation insurrectionnelle à Paris au début de l'année 1832. Ensuite se déroulent en parallèle plusieurs vies qui vont converger vers la rue de la Chanvrerie. Victor Hugo précise d'abord le personnage d' HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ponine_(Les_Mis%C3%A9rables)" \o "Éponine (Les Misérables)" Éponine, amoureuse déçue de Marius, ange du bonheur quand elle confie à Marius l'adresse de Cosette ou quand elle défend le domicile de celle-ci contre l'attaque de Thénardier et sa bande, ange du malheur quand elle cache à Marius la lettre de Cosette ou quand elle l'envoie sur la barricade. Éponine martyr de l'amour quand elle intercepte la balle destinée à Marius et qu'elle meurt dans ses bras. L'auteur renoue ensuite avec le parcours de Jean Valjean et Cosette depuis leur entrée au couvent du Petit-Picpus. On assiste à l'éclosion de Cosette. À la remarque de la prieure du couvent, « Elle sera laide[33] « répond l'observation de Toussaint « Mademoiselle est jolie[34] «. Grâce aux informations d'Éponine, l'idylle entre Cosette et Marius peut reprendre rue Plumet, initiée par une lettre d'amour (un coeur sous une pierre) et se poursuit jusqu'au départ précipité de Jean Valjean et Cosette pour la rue de l'Homme-Armé. Victor Hugo complète ensuite le personnage de Gavroche, gamin des rues, spontané et généreux, capable de gestes gratuits (la bourse volée à Montparnasse et donnée à Mabeuf, l'aide apportée à l'évasion de son père). On le découvre aussi paternel et responsable quand il recueille dans l'éléphant de la Bastille les deux gamins perdus dont il ignore qu'ils sont ses frères. Tous les protagonistes de l'histoire, ou presque, convergent alors vers la rue de la Chanvrerie et la barricade de la rue Saint-Denis : les amis de l'ABC par conviction révolutionnaire, Mabeuf et Marius par désespoir, Éponine par amour, Gavroche par curiosité, Javert pour espionner et Jean Valjean pour sauver Marius. Tome V : Jean Valjean[ HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Les_Mis%C3%A9rables&action=edit&section=12" \o "Modifier la section : Tome V : Jean Valjean" modifier] Jean Valjean et Cosette après le mariage de celle-ci avec Marius (à l'arrière-plan)Illustration par Émile Bayard La cinquième partie est celle de la mort et de l'effacement. Mort des insurgés sur la barricade qui a commencé à la fin du tome précédent par celle d'Éponine et de M. Mabeuf et qui se poursuit par celle de Gavroche puis par l'anéantissement de la barricade. Jean Valjean se situe comme un ange protecteur : ses coups de feu ne tuent personne, il se propose pour exécuter Javert, mais lui permet de s'enfuir et sauve Marius au dernier instant de la barricade. Le sauvetage épique s'effectue par les égouts de Paris (l'intestin de Léviathan) que Victor Hugo décrit avec abondance. Échappant aux poursuites et à l'enlisement, Jean Valjean sort des égouts grâce à Thénardier, mais pour tomber dans les filets de Javert. Marius, sauvé, est reconduit chez son grand-père. On assiste ensuite au suicide de Javert et à l'effacement de Jean Valjean. Javert en effet relâche Jean Valjean alors qu'il le raccompagnait, en reconnaissance du fait que Jean Valjean l'avait sauvé lors de l'attaque de la barricade, mais ce faisant Javert ne supporte pas d'avoir manqué à son devoir de policier scrupuleux, devoir qui lui impose de ne pas relâcher un suspect pour raison personnelle, ce qu'il a néanmoins fait. Ne pouvant supporter ce grave manquement à son devoir, et d'avoir remis en cause le principe supérieur qu'est pour lui l'obéissance à la hiérarchie, il décide de mettre fin à ses jours en se jetant dans la Seine (chapitre Javert déraillé -- titre d'avant-garde pour l'époque). L'idylle entre Marius et Cosette se concrétise par un mariage. Jean Valjean s'efface peu à peu de la vie du couple, encouragé par Marius qui voit en lui un malfaiteur et un assassin. Marius n'est détrompé par Thénardier que dans les dernières lignes du roman et, confus et reconnaissant, assiste avec Cosette aux derniers instants de Jean Valjean.

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