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Misère de la bioéthique ou Pour une morale contre les apprentis sorciers de Jean-Paul THOMAS

Publié le 16/07/2012

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« Jean-Paul Thomas est docteur en philosophie, professeur à l'École normale d'instituteurs de Paris (Auteuil).

Il anime un séminaire à 1 'École des hautes études en sciences sociales, et a déjà publié en 1987, avec Michel Besnier, un ouvrage remar­ qué, Chronique des idées d'aujourd'hui, Éloge de la volonté (PUF).

LES PEURS Bien avant que les biotechniques modernes ne permettent une maîtrise partielle de la naissance et de la procréation, la littéra­ ture avait exprimé les peurs qu'une telle maîtrise ne peut man­ quer de susciter: la peur de l'apprenti sorcier incapable de dominer les puissances qu'il a déchaînées.

Celui de Goethe, dans une célèbre ballade mise en musique par Paul Dukas, «L'apprenti sorcier», 1797) s'affolait de ne pouvoir contrôler le balai transformé en valet indocile et en esprit rebelle.

Goethe ne visait-il, comme on l'a prétendu, que les meneurs révolutionnaires, devenus parfois victimes des insurrections populaires ? Plus étrangement inquiétant est le savant Spalanzani, dans le conte d'Hoffmann, L'Homme au sable, quand sa fille Olympia se révèle n'être qu'un automate, une poupée construite par le professeur, une création artificielle dont l'étudiant Nathanaël est tombé éperdument amoureux.

Les malheurs de Nathanaël ensuite viennent-ils de son désir de voir ou de savoir, du regard interdit, ou du pouvoir terrifiant que s'était arrogé Je père d'Olympia, dont le nom, d'ailleurs, est celui d'un célèbre biologiste italien du XVIII• siècle qui fut le premier à réaliser des fécondations artificielles? Le même thème se retrouve dans L'Ève future de Villiers de l'Isle-Adam: lord Ewald, qui a décidé de se suicider pour une femme qu'il aime en vain, rend visite à Edison, l'inventeur du téléphone et du télégraphe, et celui-ci - à la fois Faust et Méphistophélès -propose un pacte : il fabriquera une créature artificielle, l' Andréide, qui n'aura aucune existence propre,. »

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