Mme de Staël et les voyages

   Matière. — Mme de Staël a écrit : « Voyager est, quoi qu'oïl puisse dire, un des plus tristes plaisirs de la vie ; entendre parler un langage que vous comprenez à peine, voir des visages humains sans relation avec votre passé ou avec votre avenir, c'est de la solitude et de l'isolement sans repos et sans dignité. Si ce n'était le respect humain, je n'ouvrirais pas ma fenêtre pour voir la baie de Naples, et je ferais deux cents lieues pour causer avec un homme d'esprit. « (Corinne, livre I, ch. II). Qu'en pensez-vous ?    Conseils. — Dans une première partie, il vous faudra examiner comment une telle attitude peut s'expliquer chez Mme de Staël et en particulier pourquoi elle a été amenée à se rendre en Italie, en Suisse et en Allemagne. Mme Necker de Saussure (Notice sur la vie et les écrits de Mme de Staël) a écrit : « Elle avait pris une sorte d'humeur contre les lacs, les montagnes, les glaciers de la Suisse, dont on lui comptait la vue pour un dédommagement «. Tenez compte du goût de Mme de Staël pour la conversation. D'autre part, n'y a-t-il chez elle aucun sentiment de la nature et de l'art (cf. M. Hémon, Cours de littérature: Mme de Staël, § 7, p. 66 sq).    N'oubliez pourtant pas qu'on vous demande votre opinion et que vous devez l'appuyer de raisons qui vous soient personnelles.