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Le moi peut-il être objet de connaissance ?

Publié le 10/03/2005

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Peut-on connaître le moi de façon plus générale ?   II-                Le moi est une illusion, il ne peut être un objet de connaissance               Qu'est-ce que le moi ? Le moi peut d'abord être assimilé à la conscience de sa propre individualité empirique. Il peut s'agir également d'une conscience individuelle attentive à ses propres intérêts et égocentrique. En ce sens, Pascal traite le moi « (d') haissable ». Le moi peut aussi être défini comme une réalité abstraite permanente, invariable, c'est-à-dire une substance. Enfin, le moi peut renvoyer au sujet conscient de sa propre unité. Il n'y a donc pas de définition unique du moi. Qu'est-ce que le moi ? Pascal se pose précisément cette question dans ses Pensées.

Le moi est un terme qui fait débat dans la pensée philosophique : qu’est-ce que le moi ? Est-ce une illusion ? Est-ce quelque chose de changeant ou de stable ? Peut-on le connaître ? Dans le dictionnaire, on peut lire que le moi est, dans le sens commun, « la personne, en tant qu’elle se désigne elle-même, et qu’elle présente une certaine stabilité «. Cette définition reste assez vague et nous éclaire peu sur la nature du moi.

Aussi est-on amené à se poser le problème suivant : peut-on connaître le moi ?

Dans le vocabulaire freudien, le moi signifie quelque chose de bien précis et est un objet d’investigation. Cela ne nous empêche de nous demander si le moi n’est pas en réalité qu’une fiction verbale. En ce sens, on ne pourrait pas connaître le moi qui en fait ne serait rien. Mais pourquoi alors avoir inventé cette fiction ?  Peut-être pour garantir la possibilité d’une connaissance. En effet, chez Kant, le moi n’est pas objet de connaissance mais condition de possibilité de celle-ci.

« Chez Kant, le moi a une fonction transcendantale, il est condition de possibilité de la connaissance.

Il accompagne chacune des représentations.

Il n'y aurait pas dereprésentations possibles sans lui.

Or, les représentations sont nécessaires àla connaissance.

Dans La Critique de la raison pure , on peut lire : « Le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations ; car autrementserait représenté en moi quelque chose qui ne pourrait pas du tout êtrepensé ».

Le sujet permet la connaissance selon une organisation qui lui estpropre c'est-à-dire par la sensibilité, l'entendement et la raison.

Cetteorganisation est commune à tous les esprits humains. La conscience n'est pas un objet, mais elle rend possible la saisie des objets.Pour qu'une expérience soit possible, il faut une unité du « je pense ».

Parexemple, je suis dans un demi-sommeil et une horloge sonne plusieurs coups,indiquant l'heure exacte : j'entends un, puis, un autre coup, puis un autre…La conscience non-éveillée, j'ai entendu divers coups sans savoir quelle heureil est.

Trois minutes après, l'horloge sonne de nouveau.

Eveillé, je n'entendsplus plusieurs coups séparés, mais une fois sept coups et je me dis qu'il estsept heures.

Ma conscience a unifié les divers coups de l'horloge, je peux lessaisir comme une unité : il est 7 heures.

Lors de la première étape, pourentendre vaguement des coups séparés, il fallait déjà que ma conscience soitun peu vigilante, dans un sommeil profond, je ne les aurais pas entendus :ceci signifie que pour qu'une représentation soit mienne, il faut toujours etdéjà la conscience, le « je pense ». Mais la conscience est aussi nécessaire pour saisir comme une unité la diversité des représentations, ici saisir enune seule fois les 7 coups et me dire : « Il est 7h00 ».

Si je peux saisir que l'horloge a sonné 7 coups, c'est parceque le « Je pense » a accompagné le divers de mes représentations et parce que le « Je pense » demeure le mêmequand les représentations se succèdent.

La conscience est donc acte de synthèse, elle est unificatrice.

C'estl'identité de la conscience dans le temps qui rend possible l'unité de nos représentations.

Ainsi, ce que noussaisissons par nos sens, n'est pas lié.

C'est la conscience qui opère cette liaison. Il n'y a donc d'expérience possible que parce qu'il y a l'unité du « Je pense », que parce que la conscience est actede synthèse.

Définir la conscience comme pouvoir de synthèse est fondamental puisqu'il s'agit alors de montrer queles objets que nous saisissons se règlent sur notre pouvoir de connaître, sur les structures de notre esprit.

C'est cequi permettra à Kant de montrer que nous ne connaissons pas les choses en soi, mais seulement des phénomènes,que « Nous ne connaissons des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes » Conclusion Le moi semble difficilement pouvoir être un objet de connaissance.

On a en effet du mal à le définir sauf sil'on prend parti pour une thèse particulière comme le fait Freud.

Le moi n'est pas une réalité identifiable.

Le moi n'estni quelque chose d'abstrait ni quelque chose de concret.

Ainsi que le défend Hume, le moi est l'insaisissable parexcellence.. »

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