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MOLIÈRE : Le Bourgeois gentilhomme (Analyse)

Publié le 22/05/2011

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Personnages principaux  - M. Jourdain, bourgeois, drapier de son métier, rêve d'être gentilhomme ; - Mme Jourdain, qui tente de raisonner son mari ; - Lucile, leur fille, amoureuse de Cléonte ; - Cléonte, épris de Lucile mais rejeté par M. Jourdain ; - le valet de Cléonte, personnage ingénieux qui imagine un stratagème pour que son maître parvienne à ses fins.  Résumé  M. Jourdain essaye désespérément d'acquérir les manières de la noblesse. A cet effet, il prend des cours de musique, de danse, d'armes, de philosophie, etc. Il rencontre un comte et une marquise qui se moquent de lui et le flattent dans le but de l'exploiter. M. Jourdain refuse à Cléonte la main de sa fille Lucile, qu'il ne veut marier qu'à un gentilhomme. Le valet de Cléonte déguise son maître en fils du Grand Turc, afin qu'il puisse épouser Lucile. Il imagine même une cérémonie pour anoblir (fictivement) M. Jourdain.

« L'originalité de l'oeuvreLe Bourgeois gentilhomme est une pièce de théâtre par excellence, si l'on se réfère à l'étymologie du mot théâtre, «ce qu'on donne à voir ».

Le spectacle a une grande importance dans cette oeuvre de l'auteur-comédien-metteur enscène qu'était Molière.L'importance de la musique et de la danse a déjà été signalée plus haut à propos de la structure de la pièce.

Onobserve aussi la grande place que tiennent dans de nombreuses scènes les mouvements et les mimiques despersonnages.

On peut citer l'essayage de la robe de M.

Jourdain, ses exercices de danse, de révérences, d'armes, ladispute des maîtres, les faux départs dans la scène du dépit amoureux.Un certain nombre d'accessoires sont indispensables pour la représentation : instruments de musique, fleuret dumaître d'armes, la table servie de l'acte IV.Le déguisement est aussi un thème central de la pièce.

Jourdain prend le costume d'un homme de qualité, Cléonteet Covielle sont en Turcs.Quand M.

Jourdain essaie son habit à la cadence de toute la symphonie, quand les tailleurs ou les cuisiniers semettent à danser, on se croirait déjà dans une comédie américaine, dans cette atmosphère joyeuse et un peuirréelle de fête.

Le spectacle est d'ailleurs le sujet même de l'oeuvre.

M.

Jourdain joue la comédie du gentilhomme ;pour utiliser cette comédie, Dorante joue un jeu plus subtil : celui d'admirateur de M.

Jourdain.

Les amoureuxfeignent d'être fâchés.

Enfin, Covielle et Cléonte jouent les Turcs magnifiquement, seuls capables de s'élever à lahauteur de la comédie de M.

Jourdain et d'y faire échec.Les personnages qui ont gardé la tête froide soulignent à plusieurs reprises ce mensonge perpétuel.

Mme Jourdain nese gêne pas pour dénoncer les manoeuvres de Dorante et se moque de son mari déguisé en mamamouchi.Covielle met en scène lui-même devant le spectateur (III, 13) toute la comédie qu'il va jouer.

Même la timide Luciles'exclame à la scène 5 de l'acte V devant la mascarade de son père.Le Bourgeois gentilhomme est donc une pièce fondée tout entière sur l'apparence, la vanité, l'illusion, la grimace quedénonçait aussi, à la même époque, Pascal. Les formes du comique 1.

La satire a/ Le Bourgeois gentilhommeM.

Jourdain est un bourgeois qui rêve d'ascension sociale.

Sa richesse ne lui suffit pas, il veut avoir des relations àla Cour, être connu du roi et être anobli.

C'est cette vanité que dénoncera plus tard Montesquieu (Lettres persanes,xxiv), en feignant d'admirer ce roi qui sait trouver de l'argent sans « autres fonds que les titres d'honneur à vendre».Par l'intermédiaire de Cléonte, Molière rappelle que l'anoblissement devrait se mériter autrement que par l'argent (III,12) et il nous montre comment le garçon tailleur voit son pourboire grossir au fur et à mesure qu'il décerne à M.Jourdain des titres de plus en plus prestigieux (II, 5).Nicole signale par ailleurs (III, 12) que le titre de gentilhomme n'est pas toujours un brevet d'honnêteté oud'intelligence.

Mme Jourdain, dans sa sagesse, souligne les dangers d'un mariage entre une fille de drapier et ungentilhomme, mariage qui mettrait toute la famille dans une situation humiliante de dépendance. b/ Le pédantismeLe maître de philosophie parle latin et étale une science toute formelle (II, 4).

c/ La préciositéMolière se moque une fois de plus de la prétention au beau style qui va contre la nature, en énumérant les diversesformes que peut prendre le billet à la marquise (II, 4). 2.

La farceLa farce est une forme de comique fondée sur des mimiques ou des gestes excessifs qui introduisent une sorte derupture dans le comportement habituel d'un personnage.

Bergson parlait du « mécanique plaqué sur du vivant ».Ainsi, à la scène 2 de l'acte III, le rire inextinguible de Nicole l'empêche de se comporter en animal doué de raison etde parole et la transforme en une sorte de marionnette. 3.

Le burlesqueLe burlesque tient de la farce par l'outrance, mais joue de plus sur une dissonance entre le registre noble ou sérieuxet le registre trivial.

Les maîtres, et particulièrement le maître de philosophie, s'insultent et se battent comme descollégiens.

Le maître de philosophie et M.

Jourdain se livrent à une belle séance de grimaces en prononçant lesvoyelles, grimaces peu conformes à la dignité de l'âge adulte.

Nicole et Mme Jourdain, avec leur langage familier etimagé, viennent introduire de fausses notes dans la comédie que veulent jouer M.

Jourdain (III, 3) ou Dorante (III,4).. »

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