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Molotov, Viatcheslav

Publié le 23/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Molotov, Viatcheslav (1890-1986), homme politique soviétique qui a été l’un des principaux lieutenants de Staline et la principale figure de la politique extérieure soviétique entre 1939 et la fin des années quarante.

Né à Kukarka, Viatcheslav Mikhaïlovitch Scriabine, dit Molotov, est issu d’une famille bourgeoise. Fils d’un fonctionnaire de l’État, parent du compositeur Alexandre Scriabine, il rejoint néanmoins le parti bolchevique dès 1906 et prend le pseudonyme de Molotov (du russe molot « marteau «). En 1912, il fonde avec Staline le quotidien bolchevique Pravda (« vérité «), dont il devient le rédacteur en chef. Dès lors, il voue à Staline une fidélité indéfectible, même lorsque sa femme, accusée de sionisme, est déportée en 1948 et emprisonnée jusqu’en 1953.

2   L’HOMME DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE STALINE

Après la prise de pouvoir par les bolcheviks, Molotov gravit rapidement les échelons au sein du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS). Membre titulaire du Comité central du parti dès 1921, puis du Politburo (1926), il devient en 1930 à la fois président du Conseil des commissaires du peuple de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) jusqu’en 1941 et président de la IIIe Internationale jusqu’en 1934.

En mai 1939, Molotov est nommé à la tête du commissariat du peuple aux Affaires étrangères. En signant, le 23 août, avec son homologue allemand, Ribbentrop, le pacte germano-soviétique, il imprime un tournant lourd de conséquences à la politique extérieure de l’Union soviétique. Ce pacte est doté d'un protocole secret, qui délimite les zones d'influence entre les deux États, en Europe orientale. Les pays Baltes et une partie de la Pologne reviennent à l'URSS. Ce pacte permet, en outre, à l'Allemagne de concentrer ses forces sur le front occidental et à l'URSS de se préparer à l'attaque probable de la Wehrmacht, qui survient effectivement en juin 1941.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Molotov est vice-président du Comité d'État à la Défense. C’est lui qui conduit les négociations avec les Alliés et participe aux conférences de Téhéran, Yalta et Potsdam, puis aux sessions de l’Assemblée générale des Nations unies, dans le contexte de la guerre froide naissante, à l’établissement de laquelle il contribue.

Remplacé par Vychinski en 1949, il retrouve son poste au ministère des Affaires étrangères à la mort de Staline, en 1953.

3   LE TEMPS DE LA DISGRÂCE

Mais ce retour aux affaires ne dure qu’un temps. La disparition de Staline préfigure, en effet, des réformes en profondeur et le rejet, en partie réel, en partie rhétorique, du stalinisme, dont Molotov est le vivant représentant. Sa disgrâce est d’autant plus probable qu’il apparaît alors comme l’un des principaux rivaux du nouvel homme fort de l’URSS, Khrouchtchev, et qu’il encourage les dirigeants du pacte de Varsovie, lesquels refusent d’adopter des directions politiques collégiales, comme l’URSS ou la Tchécoslovaquie.

Et en effet, en juin 1957, Molotov est exclu du Comité central du parti par Khrouchtchev, qui l’accuse de comploter contre la direction du parti. Envoyé en Mongolie extérieure de 1957 à 1960, comme ambassadeur, puis à Vienne, en tant que représentant permanent de l’Union soviétique à l'Agence internationale de l'énergie atomique (1960-1961), il finit par être totalement écarté.

En 1964, accusé d’avoir participé de près à l’organisation des crimes de Staline, il est finalement exclu du PCUS. Il ne le réintégrera qu’en 1984, grâce à l’appui de Konstantin Tchernenko.

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