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Le monde après 1945 (Histoire)

Publié le 27/02/2008

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La Première Guerre mondiale n'avait fait qu'ébranler le système international qui s'était progressivement constitué depuis le XVIe siècle et dont l'Europe était le centre. La Deuxième Guerre mondiale en provoque l'écroulement. Pour avoir été étroitement liées à l'histoire économique, politique et spirituelle du continent européen, les deux puissances qui occupent désormais une position dominante aussi bien par leur dimension même, celle d'un continent, que par leur position géographique, se situent hors de l'Europe. Les corps politiques répartis sur le territoire européen sont devenus objets de l'action historique exercée par les États-Unis et par l'URSS. C'est à Téhéran, à Yalta, qu'avant la rencontre des vainqueurs à Potsdam, les dispositions fondamentales relatives à la reconstruction territoriale et politique de l'Europe ont été arrêtées, avec la participation du Royaume-Uni comme seul porte-parole de l'Europe. C'est à San Francisco que la Charte des Nations Unies a été acceptée par les membres de la Grande Alliance. Ce n'est plus en Europe, à Genève, que siège l'organisation internationale chargée d'assurer la paix et la collaboration entre les nations du monde, mais à New York.                L'Europe apparaît donc comme écartelée entre deux colosses qui se partagent le pouvoir dans un système bipolaire. Ce dialogue des grands est cependant influencé, si ce n'est même troublé parfois, par l'intervention de tiers. La Charte des Nations Unies n'a-t-elle pas attribué, au sein du Conseil de Sécurité, un droit de veto à cinq nations, dont le Royaume-Uni, la France et la Chine ? La Grande-Bretagne qui, appuyée sur le Commonwealth et l'Empire, a mené de bout en bout la bataille contre le Troisième Reich, a pris très tôt conscience des conséquences de la modification du rapport des forces sur le plan international. En 1943 déjà, par la voix du maréchal Smuts, elle a envisagé pour elle le rôle d'une troisième grande puissance en ajoutant au domaine impérial et au Commonwealth un groupement européen dont elle prendrait l'initiative et la direction.  
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« La Première Guerre mondiale n'avait fait qu'ébranler le système international qui s'était progressivement constitué depuis le XVIe siècle et dontl'Europe était le centre.

La Deuxième Guerre mondiale en provoque l'écroulement.

Pour avoir été étroitement liées à l'histoire économique, politiqueet spirituelle du continent européen, les deux puissances qui occupent désormais une position dominante aussi bien par leur dimension même,celle d'un continent, que par leur position géographique, se situent hors de l'Europe.

Les corps politiques répartis sur le territoire européen sontdevenus objets de l'action historique exercée par les États-Unis et par l'URSS.

C'est à Téhéran , à Yalta , qu'avant la rencontre des vainqueurs à Potsdam, les dispositions fondamentales relatives à la reconstruction territoriale et politique de l'Europe ont été arrêtées, avec la participation duRoyaume-Uni comme seul porte-parole de l'Europe.

C'est à San Francisco que la Charte des Nations Unies a été acceptée par les membres de laGrande Alliance.

Ce n'est plus en Europe, à Genève, que siège l'organisation internationale chargée d'assurer la paix et la collaboration entre lesnations du monde, mais à New York.

L'Europe apparaît donc comme écartelée entre deux colosses qui se partagent le pouvoir dans un système bipolaire.

Ce dialogue des grands estcependant influencé, si ce n'est même troublé parfois, par l'intervention de tiers.

La Charte des Nations Unies n'a-t-elle pas attribué, au sein duConseil de Sécurité, un droit de veto à cinq nations, dont le Royaume-Uni, la France et la Chine ? La Grande-Bretagne qui, appuyée sur leCommonwealth et l'Empire, a mené de bout en bout la bataille contre le Troisième Reich, a pris très tôt conscience des conséquences de lamodification du rapport des forces sur le plan international.

En 1943 déjà, par la voix du maréchal Smuts , elle a envisagé pour elle le rôle d'une troisième grande puissance en ajoutant au domaine impérial et au Commonwealth un groupement européen dont elle prendrait l'initiative et ladirection.

La Grande-Bretagne de 1945, si affaiblie soit-elle, n'a pas abdiqué.

La France non plus qui, malgré sa défaite etl'inégalité criante de ses forces, prétend maintenir son rang.

Quant à la Chine, toute divisée qu'elle soit, elle n'endispose pas moins d'un potentiel économique et militaire que ses chefs, dans quelque camp qu'ils se situent,entendent exploiter.

Le rapport des forces entre les deux pôles de puissance n'est pas hypothéqué seulement par la présence de troisÉtats prétendant à un rôle de premier plan sans en avoir les moyens, ni par un monopole atomique que lesAméricains ne cherchent pas à exploiter, mais encore par l'extension du champ diplomatique au monde entier etl'inclusion qui en résulte d'un nombre élevé d'états et de corps politiques dans le système international.

Ils n'ontcertes qu'une influence relative et bien souvent limitée à une région, mais leur évolution, orientée à la fois par lesmodifications qui interviennent sur la scène internationale, par les changements du rapport des forces entre lespuissances et par des facteurs propres à la région dans laquelle ils se situent et à leur histoire, n'en joue pas moinsun rôle appréciable dans le jeu global des forces qui constituent le système international.

Talleyrand P310 , dans sa célèbre définition du système d'équilibre européen, avait signalé que " à côté de ces grands territoires appartenant à une puissance unique, se trouvent des territoires de même ou de moindre grandeur, divisés en un nombre plus ou moins grand d'États souvent dediverse nature...

Ces États, ajoutait-il, n'entrent donc jamais dans la formation de l'équilibre général que comme éléments imparfaits : en leur qualitéde corps composés, ils ont leur équilibre propre, sujet à mille altérations qui affectent nécessairement celui qui en fait partie ".

Cette remarque, qui concernait l'Italie et l'Allemagne de 1815, vaut pour l'Europe, pour l'Asie méridionale, pour le monde arabe, pour l'Afrique etl'Amérique latine de 1945.

Le monde d'après la Deuxième Guerre mondiale peut être caractérisé par l'existence de " systèmes d'équilibre partiel ",par l'enchevêtrement du rapport des forces qui s'insèrent dans le système général sur lequel ils exercent, d'une manière ou d'une autre, leur partd'influence.

L'évolution de la société internationale ne dépendra donc pas uniquement des liens qui se nouent entre grandes puissances, maiségalement des modifications qui interviennent à l'intérieur de ces systèmes " d'équilibre partiel ".

Car et c'est là un fait fondamental si l'unitémondiale n'est qu'un mythe, si les conditions économiques, politiques et morales nécessaires au gouvernement de l'ensemble des nations ne sontpas réalisées, si l'on ne peut donc parler au sens propre d'une communauté internationale, il n'en existe pas moins une société internationale quicomprend, ou prétend comprendre, l'ensemble du globe.

De même qu'en 1814 Talleyrand P310 considérait l'Europe comme une société d'États, de même considère-t-on le monde en 1945.

La présence de ces systèmes " d'équilibre partiel " n'exclut pas l'influence des grands États.

Talleyrand P310 lui-même, considérant le système prévalant en Europe, le juge précaire et déclare qu'il ne peut durer " qu'autant que quelques grands États se trouvent animés d'un esprit demodération et de justice qui le conserve ".

Rien de plus vrai.

Mais est-ce possible ? Roosevelt P289 et son conseiller Hopkins l'avaient espéré.

" Nous croyions vraiment, écrira Hopkins au lendemain de Yalta P303C , voir se lever l'aube d'un jour nouveau que nous réclamions dans nos prières et dont nous parlions depuis tant d'années, nous étions absolument certainsd'avoir gagné la première grande victoire de la paix, et par nous j'entends tous les peuples civilisés de la race humaine.

" Les débats surl'organisation de la paix dissiperont ses illusions.

Staline P303 , lui, est plus réaliste.

" La guerre, déclare-t-il dans un discours électoral prononcé le 9 février 1942, a éclaté comme le résultat inévitable du développement des forces économiques et politiques mondiales sur la base du capitalismemonopoliste contemporain...

Peut-être pourrait-on éviter les catastrophes guerrières s'il était possible de procéder périodiquement à de nouvellesrépartitions des matières premières et des débouchés entre les pays suivant leur poids économique, d'après des décisions pacifiques et quiauraient été prises d'un commun accord.

Mais cela est impossible à réaliser dans les conditions capitalistes actuelles de développement del'économie mondiale.

" Quelques jours plus tard, le 22 février, George Kenyan enverra de Moscou un long télégramme qui aura une influencedécisive sur l'orientation de la politique extérieure des États-Unis.

" Nous sommes en présence d'une force politiquefanatiquement convaincue qu'il ne peut exister de modus vivendi permanent avec les États-Unis, qu'il est souhaitable et nécessaire de rompre l'équilibre intérieur de notre société, de détruire notre façon de vivretraditionnelle, de saper l'autorité de notre État dans le monde, sous peine de voir irrémédiablement compromise lasécurité du pouvoir soviétique.

". »

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