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Le monde comme volonté et comme représentation de Arthur Schopenhauer

Publié le 08/01/2013

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Introduction Le bonheur nous est-il accessible ? Spontanément, on a tendance à faire du bonheur le but de notre vie, celui-ci étant compris comme un sentiment positif correspondant à une réalisation de soi, un sentiment d'accomplissement que l'on éprouverait de façon aussi immédiate que son contraire, la souffrance. Pourtant, sommes-nous vraiment capables d'éprouver immédiatement le bonheur ? Force est de constater que l'expérience de la souffrance est une expérience frappante : je ne peux m'habituer à ma souffrance ni la négliger. En revanche, il semble que je ne sois pas toujours aussi attentif à mon bonheur : ce bonheur, j'ai souvent tendance à l'oublier, et à ne le percevoir qu'une fois enfui. Mais alors, le bonheur est-il ce sentiment positif que je me dois de tenir pour le but ultime de ma vie ? Dans un premier temps, Schopenhauer énonce l'idée qu'il va développer tout au long du texte : la réalité première, immédiate, de notre existence, c'est la souffrance. D'emblée, il adosse cette idée à une expérience assez commune : il faut perdre ce à quoi nous tenons pour s'apercevoir que nous le possédions. Dans un deuxième temps, Schopenhauer présente un premier élément d'explication : si nous sommes incapables de percevoir les biens au moment où nous les possédons, c'est en raison du phénomène de l'habitude. Parallèlement, plus nous nous habituons au plaisir, p...
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« Schopenhauer énonce sa thèse de départ sous la forme d'un paradoxe : la souffrance est une réalité « positive », le bonheur uneréalité « négative ».

Comme l'indiquera la suite du texte, cela ne signifie pas que la souffrance est bonne pour nous.

Au fond, la souffrance ne peut être dite positive que dans la mesure où elle s'impose à nous de façon immédiate : quand je souffre, je sais immédiatement que je souffre, et, en cela, on peut dire que la souffrance se « dénonce d'elle-même », c'est-à-dire sans intermédiaire, sans médiation.

En revanche, le bonheur, le bien-être, le plaisir, toutes choses que l'on considère comme bonnes pour nous, sont des réalités « négatives », c'est-à-dire qu'elles ne nous apparaissent pas immédiatement par elles-mêmes, mais seulement à travers l'absence de leur contraire (la souffrance, la douleur). B. En effet, il faut perdre ce que l'on avait pour en connaître le prix Pour expliquer cela, Schopenhauer s'appuie sur une expérience commune : souvent, il faut perdre les choses que nous considérons comme bonnes pour nous (« la vie, la santé, la jeunesse, la liberté ») pour nous rendre compte, a posteriori, que nous les possédions.

Par exemple, il faut tomber malade pour s'apercevoir que nous étions en bonne santé, ou, plus précisément, pour comprendre la valeur de la santé, cet état que nous sentions à peine puisqu'il était vécu jusque là comme « normal ».

De la même façon, souvent, il faut tomber dans le malheur pour s'apercevoir qu'avant ce malheur nous étions heureux : car, là encore, nous vivions cet état de bonheur comme « normal », et il ne nous était pas immédiatement sensible.

Ainsi, toutes ces réalités bonnes pour nous sont négatives, puisqu'on ne les appréhende qu'à travers leur disparition. Mais comment expliquer cela ? Pourquoi sommes-nous beaucoup plus sensibles à la souffrance, à ce qui est mauvais pour nous, qu'aux choses bonnes ? 2. Le plaisir est une réalité négative car on s'y habitue A. L'habitude émousse le plaisir À cela, Schopenhauer fournit un premier élément d'explication : c'est que l'habitude, en effet, émousse le plaisir. Car l'habitude nous fait percevoir comme normal, donc neutre, tout ce qui semble être bon pour nous. Ainsi, on s'habitue à la liberté, au plaisir, à la santé, et plus nous nous y habituons, moins nous nous rendons compte de leur valeur : nous oublions que nous pourrions ne pas les posséder.

Par exemple, un plaisir continuel perd de son intensité, il nous devient de moins en moins sensible, puisqu'il n'est sensible que par le. »

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