Le monde est-il l'objet de notre théorie ou le lieu de notre pratique ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
La présence du
sujet dans le monde comme lieu de sa pratique implique une intériorité qui
s?extrait de son centre pour agir en le monde. De manière inverse, la
pensée du monde par le sujet génère la conscience de l?intériorité subjective
par l?information de l?extérieur en la théorie du sujet. Intériorité du sujet et
extériorité du monde sont donc les conséquences de la dimension ontologique de
l?énoncé. Réfléchir au monde comme réalité pour en déterminer la modalité
ontologique (lieu de la pratique ou objet de la théorie) exige l?existence d?un
sujet.
Cette dynamique centrifuge ou centripète qui s?engage dans le
rapport entre le sujet et le monde est appuyée par l?emploi de l?adjectif
possessif de la première personne du pluriel (notre théorie et notre
pratique). L?extériorité du monde est ainsi comprise comme relative à la
condition du sujet humain. La possibilité de l?indépendance du monde est
conditionnée par sa soumission à la pensée du sujet qui la lui confère. Le sujet
indique alors sa propre finitude dans la relativisation de l?extériorité à sa
possibilité d?en penser l?indépendance. Car
lorsqu?il interroge le statut ontologique du monde, le sujet ne peut que réduire
la transcendance de l?extérieur comme absolu au transcendantal de sa pensée
(condition de possibilité de l?obtention d?une réponse).
Il est à présent possible de comprendre la dimension épistémique
qui intervient dans le ?ou? de l?énoncé.
Liens utiles
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- « Qu'on ne croie pas que la conduite physiologique de la peur passive soit pur désordre... L'évanouissement est un refuge. Faute de pouvoir éviter le danger, je l'ai nié; telles sont les limites de mon action magique sur le monde : je peux le supprimer comme objet de conscience, mais je ne le puis qu'en supprimant la conscience elle-même. » (SARTRE, Esquisse d'une théorie des émotions.). Commentez cette citation.
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