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Le monde se transforme-t-il ou est-il toujours le même ?

Publié le 22/02/2004

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. ) "Supposons une espèce de Loup, se nourrissant de divers animaux, s'emparant des uns par ruse, des autres par force et des autres par agilité ; supposons encore que sa proie la plus agile, le Daim, par exemple, par suite de quelques changements dans la contrée, se soit accrue en nombre ou que ses autres proies aient au contraire diminué pendant la saison de l'année où les Loups sont le plus pressés de la faim. En de pareilles circonstances, les Loups les plus vites et les plus agiles auront plus de chance que les autres de pouvoir vivre. Ils seront ainsi protégés, élus, pourvu toutefois qu'avec leur agilité nouvellement acquise ils conservent assez de force pour terrasser leur proie et s'en rendre maîtres, à cette époque de l'année ou à toute autre, lorsqu'ils seront mis en demeure de se nourrir d'autres animaux. Nous n'avons pas plus de raisons pour douter de ce résultat que de celui que nous obtenons nous-mêmes sur nos Lévriers, dont nous accroissons la légèreté par une soigneuse sélection méthodique ou par une sélection inconsciente, provenant de ce que chacun s'efforce de posséder les meilleurs Chiens sans avoir aucune intention de modifier la race. Sans même supposer aucun changement dans les nombres proportionnels des animaux dont notre Loup fait sa proie, un louveteau peut naître avec une tendance innée à poursuivre de préférence certaines espèces. Une telle supposition n'a rien d'improbable, car on observe fréquemment de grandes différences dans les tendances innées de nos animaux domestiques : certains Chats, par exemple, s'adonnent à la chasse des rats, d'autres à celle des souris. D'après M. Saint-John, il en est qui rapportent au logis du gibier ailé, d'autres des Lièvres ou des Lapins, d'autres chassent au marais, et, presque chaque nuit, attrapent des Bécasses ou des Bécassines. On sait enfin que la tendance à chasser les Rats plutôt que les Souris est héréditaire. Si donc quelque légère modification d'habitudes innées ou de structures est individuellement avantageuse à quelque Loup, il aura chance de survivre et de laisser une nombreuse postérité.

« Il entrait dans le plan d'organisation des reptiles, comme des autres animaux vertébrés, d'avoir quatrepattes dépendantes de leur squelette.

Les serpents devraient conséquemment en avoir quatre, d'autantplus qu'ils ne constituent point le dernier ordre des reptiles et qu'ils sont moins voisins des poissons que lesbatraciens (les grenouilles, les salamandres, etc.).Cependant les serpents ayant pris l'habitude de ramper sur la terre et de se cacher sous les herbes, leurcorps, par suite d'efforts toujours répétés pour s'allonger, afin de passer dans des espaces étroits, a acquisune longueur considérable et nullement proportionnée à sa grosseur.

Or, des pattes eussent été trèsinutiles à ces animaux, et conséquemment sans emploi : car des pattes allongées eussent été nuisibles àleur besoin de ramper, et des pattes très courtes, ne pouvant être qu'au nombre de quatre, eussent étéincapables de mouvoir leur corps.

Ainsi le défaut d'emploi de ces parties, ayant été constant dans les racesde ces animaux, a fait disparaître totalement ces mêmes parties, quoiqu'elles fussent réellement dans leplan d'organisation des animaux de leur classe.( ...

).L'on vient de voir que le défaut d'emploi d'un organe qui devrait exister, le modifie, l'appauvrit, et finit parl'anéantir.( ...

).Je vais maintenant démontrer que l'emploi continuel d'un organe, avec des efforts faits pour en tirer ungrand parti dans des circonstances qui l'exigent, fortifie, étend et agrandit cet organe ou en crée denouveaux qui peuvent exercer des fonctions devenues nécessaires.( ...

)Relativement aux habitudes, il est curieux d'en observer le produit dans la forme particulière et la taille de lagirafe (camelo-pardalis) : on sait que cet animal, le plus grand des mammifères, habite l'intérieur del'Afrique, et qu'il vit dans des lieux où la terre, presque toujours aride et sans herbage, l'oblige de brouter lefeuillage des arbres, et de s'efforcer continuellement d'y atteindre.

Il est résulté de cette habitudesoutenue depuis longtemps, dans tous les individus de sa race, que ses jambes de devant sont devenuesplus longues que celles de derrière, et que son col s'est tellement allongé, que la girafe, sans se dresser surses jambes de derrière, élève sa tête et atteint à six mètres de hauteur (près de vingt pieds) ( ...

).Les efforts dans un sens quelconque, longtemps soutenus ou habituellement faits par certaines parties d'uncorps vivant, pour satisfaire des besoins exigés par la nature ou par les circonstances, étendent cesparties, et leur font acquérir des dimensions et une forme qu'elles n'eussent jamais obtenues, si ces effortsne fussent point devenus l'action habituelle des animaux qui les ont exercés.

Les observations faites surtous les animaux connus, en fournissent partout des exemples.En veut-on un plus frappant que celui que nous offre le kangourou? Cet animal, qui porte ses petits dans lapoche qu'il a sous I'abdomen, a pris l'habitude de se tenir comme debout, posé seulement sur ses pieds dederrière et sur sa queue et de ne se déplacer qu'à l'aide d'une suite de sauts, dans lesquels il conserve sonattitude redressée pour ne point gêner ses petits.

Voici ce qui en est résulté :1° Ses jambes de devant, dont il fait très peu d'usage et sur lesquelles il s'appuie seulement dans l'instantoù il quitte son attitude redressée, n'ont jamais pris de développement proportionné à celui des autresparties et sont restées maigres, très petites et presque sans force ;2° Les jambes de derrière, presque continuellement en action, soit pour soutenir tout le corps, soit pourexécuter les sauts, ont au contraire obtenu un développement considérable et sont devenues très grandeset très fortes ;Y Enfin, la queue, que nous voyons ici fortement employée au soutien de l'animal et à l'exécution de sesprincipaux mouvements a acquis dans sa base une épaisseur et une force extrêmement remarquable.

" Lamarck, Philosophie zoologique, pp.

240 - 256. Quel est le moteur de l'évolution ?· L'adaptation.

Les êtres vivants évoluent sous l'effet du milieu en s'adaptant à lui.

Le défaut d'emploi d'unorgane finit par le faire disparaître, par contre l'emploi fréquent d'un organe le développe.

La fonction créel'organe.

Ainsi, les girafes ont un long cou car, pour survivre, elles doivent brouter le feuillage des arbres.· L'hérédité des caractères acquis.

En l'absence de cette hérédité, l'évolution serait celle de l'individu et nonde l'espèce.

La modification acquise au cours d'une existence se transmet à la descendance.Tels sont les deux facteurs essentiels de l'évolution des espèces.

A ces deux facteurs, Lamarck en ajoute untroisième.· La génération spontanée c'est à dire l'apparition incessante d'êtres vivants à partir de la matière inerte.Lamarck suppose son existence car elle permet de comprendre pourquoi il existe encore des formes vivantesélémentaires.Selon Lamarck, l'évolution est un processus finalisé dont les acteurs sont les êtres vivants s'adaptantactivement à leur milieu.b) La réfutation du lamarckismeEn 1861 Pasteur montre que la vie ne peut naître spontanément de la matière non organique.

Le vivant nepeut naître que du vivant.

En effet, le lait le bouillon, le sang, peuvent se conserver à l'air, sans altération,pourvu que cet air soit purifié de ses germes.

Donc les micro-organismes qui prolifèrent sur la viande pourriene sont pas nés spontanément de la matière ; ils étaient en germe dans l'air.Peu après, A.

Weismann remettait en question l'hérédité des caractères acquis.

On a beau couper les queuesdes souris pendant des générations de souris, celles-ci ne transmettent pas le caractère acquis auxgénérations qui suivent.

Récemment la biologie moléculaire a porté le coup de grâce au concept d'hérédité descaractères acquis en montrant par de nombreuses expériences que l'adaptation de l'individu à son milieu nepeut entraîner une modification du code génétique et par suite être transmise.. »

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