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«Monsieur», frère du roi

Publié le 27/02/2008

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Un prince humilié. Saint-Simon a laissé un remarquable portrait de «Monsieur», le second fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, né à Saint-Germain-en-Laye le 21 septembre 1640, alors que le prince était âgé d'une cinquantaine d'années: «C'était un petit homme ventru, monté sur des échasses tant ses souliers étaient hauts, toujours paré comme une femme, plein de bagues, de bracelets et de pierreries partout, avec une longue perruque toute étalée devant, noire et poudrée et des rubans partout où il pouvait en mettre, plein de sortes de parfums et en toutes choses la propreté même...» De fait, le frère de Louis XIV apparaît comme un être complexé, fort occupé d'amitiés masculines, ombrageux, grand amateur d'intrigues et nourrissant un culte maladif pour l'étiquette. Doit-on voir là le résultat d'une éducation soigneusement calculée? Pendant toute son enfance, Anne d'Autriche a manifesté à l'égard de son fils Philippe, alors duc d'Anjou, une tendresse distraite. Le prince a été élevé de façon à en faire un être docile, insignifiant, incapable de porter ombrage à son frère. Le souvenir des conspirations de Gaston d'Orléans contre Louis XIII paraît être à l'origine de ce comportement. Deux mariages malheureux accentuent encore l'originalité, le déséquilibre de «Monsieur», devenu duc d'Orléans à la mort de Gaston, en 1660. La première union, avec Henriette d'Angleterre, belle, séduisante, mais cédant aux assiduités du comte de Guiche, contribue à ridiculiser un prince dévoré de jalousie.

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