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MONTESQUIEU : analyse de son oeuvre

Publié le 20/05/2011

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Biographie. — Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, est né au château de la Brède, près de Bordeaux, le 18 janvier 1689. Quand il eut achevé ses études chez les Oratoriens, à Juilly, « on lui mit entre les mains des livres de droit; il en chercha l'esprit s. En 1714, il fut nommé conseiller au Parlement de Bordeaux, et, en 1716, président à mortier. Il était un magistrat exact et travailleur, mais peu convaincu. Membre très assidu de l'Académie des sciences de Bordeaux, il y présenta des mémoires sur des questions de physique, l'écho, la pesanteur, la transparence des corps, etc. Les Lettres persanes parurent en 1721, sans signature, et le succès en fut étourdissant. Mais déjà Montesquieu méditait un ouvrage plus sérieux. Il vient à Paris, vend sa charge de Président, fréquente quelque temps les salons et les cercles, et se fait recevoir à l'Académie française (1727). De 1728 à 1731, Montesquieu voyage. Il se rend d'abord à Vienne, en Autriche, où il peut causer avec le prince Eugène; puis en Hongrie, d'où il revient par Venise là, il interroge le financier Law, sur l'esprit de ses célèbres et malheureuses spéculations. Il séjourne à Milan, à Turin, à Florence, à Rome, à Naples. Il remonte ensuite vers le nord, fait en sens inverse la routé Suivie par Montaigne, de Vérone à Innsbruck, rejoint les bords du Rhin et arrive en Hollande. De là il gagne l'Angleterre, où il séjourne pendant deux ans. On sait ce que nos plus grands hommes du xvii te siècle doivent à l'Angleterre. De retour en France, Montesquieu s'enferme en son château de la Brède, pour mettre en ordre ses notes et ses impressions. En 1734, il donne les Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains. L'Esprit des lois paraît en 1748, et réussit avec éclat; on le traduit dans toutes les langues. Montesquieu mourut à Paris, en février 1755, âgé de soixante-six ans.

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« L'Esprit des lois (1748).

— L'ouvrage se compose de trente et un livres, subdivisés en chapitres, en moyenne dequinze à vingt.

— Le mot Esprit signifie : sens intime, universel.

— Les lois sont définies : « Les rapports nécessairesqui dérivent de la nature des choses ».

La méthode de Montesquieu est tout expérimentale.

« J'ai d'abord examinéles hommes, dit-il dans sa préface, et j'ai cru que, dans cette infinie diversité de lois et de moeurs, ils n'étaient pasuniquement conduits par leurs fantaisies...

Je n'ai pas tiré un principe de mes préjugés, mais de la nature deschoses.

» — La diversité des législations, qui scandalisait les théoriciens, lui paraît nécessaire et utile : « Les loisdoivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites, que c'est un grand hasard si celles d'unenation peuvent convenir à une autre...

» (Liv.

I, chap.

III).

— Quels sont donc ces éléments essentiels et naturels,dont le rapport détermine la loi ? D'abord, les lois doivent se rapporter à la nature et au principe du gouvernementpuis, elles doivent être relatives « au physique du pays, au climat glacé, brûlant ou tempéré; à la qualité du terrain,à sa situation, à sa grandeur, au genre de vie des peuples, laboureurs, chasseurs ou pasteurs; elles doivent serapporter au degré de liberté que la constitution peut souffrir; à la religion des habitants, à leurs inclinations, à leursrichesses, à leur nombre, à leur commerce, à leurs manières...

C'est dans toutes ces vues qu'il faut les considérer...J'examinerai, dit-il, tous ces rapports : ils forment tous ensemble ce qu'on appelle l'esprit des lois.

» (Liv.

I, chap.III).Au livre II, Montesquieu définit les trois sortes de gouvernements : e républicain qui ne saurait subsister que par lavertu (c'est-à-dire le dévouement aux institutions); le monarchique, fondé sur l'honneur (c'est-à-dire la fidélitéchevaleresque au roi, et le point d'honneur dans l'exercice de ses fonctions); le despotisque, fondé sur la crainte(on n'obéit au despote que par la crainte des châtiments).

— Le livre XI a une importance capitale.

Il est intitulé :Des lois qui forment la liberté politique dans son rapport avec la constitution.

C'est là que Montesquieu étudie laconstitution anglaise, avec une évidente sympathie.

Les constitutionnels de la Révolution s'en sont inspirés.

— Auchapitre v du Livre XV, se trouve la célèbre protestation de Montesquieu, contre l'esclavage des nègres; c'est unmodèle d'ironie éloquente,Montesquieu s'appuie sur une documentation très étendue.

Il suffit de feuilleter l'Esprit des lois et de regarder, aubas des pages, les, renvois aux textes originaux pour admirer la somme de travail fournie par l'auteur. Le style de Montesquieu.

— Les contradictions que nous avons signalées dans le caractère de Montesquieu seretrouvent dans son style.

— Un Seul ouvrage a une certaine unité de ton, ce sont les Considérations : là, tout estsimple, concis sans obscurité, grave sans emphase.

— Dans les Lettres persanes, nous l'avons dit, c'est un styletantôt posé et sérieux, tantôt léger et badin.

— Aussi mêlé que celui des Lettres est le style de l'Esprit.Évidemment, Montesquieu a voulu se faire lire.

Il introduisait dans la littérature française une matière nouvelle,jusque-là traitée le plus souvent en latin, ou du moins en un français technique, rebutant pour les gens du monde.Pour intéresser le grand public à ces discussions, il use d'artifices divers; il morcelle son sujet; il fait parfois deschapitres de quelques lignes; il leur donne des titres piquants ou énigmatiques.

De là un certain charme, commecelui d'une conversation animée avec un homme très savant et très spirituel; de là, aussi, une certaine fatigue.

Onfinit par en vouloir à Montesquieu de nous croire si frivoles, et c'est avec plaisir qu'on arrive à des chapitres sérieuxoù l'auteur ne sacrifie plus aux grâces.

Mme du Deffand disait de ce livre : C'est de l'esprit sur les lois ; le mot estinjuste appliqué à l'ensemble de l'ouvrage; il en caractérise de nombreux passages.. »

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