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Montrer à grands traits comment les recherches philosophiques ont servi, dans les temps modernes, au progrès des sciences ?

Publié le 23/03/2004

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Sans doute ce philosophe n'a pas créé l'esprit positif dont s'inspire la science moderne, mais il l'a nettement défini et formulé, et il serait puéril de nier qu'il a frappé beaucoup d'intelligences à son empreinte. Herbert Spencer est le grand théoricien de l'évolution ; et cette idée maîtresse de sa philosophie a donné une impulsion puissante aux sciences biologiques. Il est à remarquer que si beaucoup de grands philosophes modernes ont été aussi des savants, comme par exemple Descartes et Leibniz, tous deux mathématiciens de génie, beaucoup de savants modernes ont eu l'esprit philosophique, tels Claude Bernard, Henri Poincaré et Cournot. Claude Bernard n'est pas seulement le fondateur de la physiologie expérimentale, il en est aussi le théoricien ; et personne n'a jamais écrit rien d'aussi solide et d'aussi précis sur la méthode biologique que l'illustre auteur de l'Introduction à l'étude de la médecine expérimentale. Cette union de la philosophie et de la science est un des traits les plus frappants de l'esprit moderne. Ce sont deux choses qu'il ne faut pas séparer, et qui sont appelées à se rendre de mutuels services. Le savant qui n'est que savant risque d'être un pur spécialiste ; le philosophe qui n'est que philosophe risque de verser dans cette philosophie oratoire ou littéraire, dont nous avons eu tant de déplorables exemples. Aristote, Descartes, Leibniz, Auguste Comte, Herbert Spencer nous offrent de beaux exemples de cette union féconde de l'esprit scientifique et de l'esprit philosophique. La philosophie, que dédaignent à tort certains savants à courte vue, a cet avantage qu'Auguste Comte a très bien aperçu : c'est qu'elle est le moyen de remédier au danger de la spécialisation scientifique. La science tend vers la diversité, la philosophie tend vers l'unité.

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