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Montserrat

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

X Juillet 1812, Valencia du Venezuela,

Montserrat, officier espagnol de l’état-major.

 

Ma chère mère,

 

Je viens dans cette lettre vous donnez de mes nouvelles, j’aurai hélas dû le faire bien avant, mais met occupations en tant qu’officier m’ont beaucoup prises. Je vous apporte donc des nouvelles, qui ne sont malheureusement pas bonnes.

En effet, mère, je suis actuellement dans une salle de garde de la capitainerie générale, où je suis retenu prisonnier avec six otages. Il se passe ici de terribles choses, pillages, violes, massacres et j’en passe. Nous occupons les trois quarts du pays, la répression est affreuse. Comme vous avez dû l’apprendre le capitaine général a vaincu et capturé le chef vénézuélien, Francisco Miranda. Mais Simon Bolivar, lieutenant de celui-ci, est toujours en fuite. Et c’est à partir de là que moi, ton cher et tendre fils a joué un rôle.

Toutes ces persécutions, ces violences me révoltaient et me révoltent toujours, les soldats espagnols dont je fais encore parti ne sont pas de vrais hommes mais de simple bête. Les vénézuéliens sont si pauvres, ils n’ont vécu jusqu’ici que dans le malheur. Hier soir, le premier lieutenant de Monteverde, a exposé à Son Excellence les rapports de ses indicateurs, la découverte du refuge de Bolivar, malade et déprimé, se cachant. Et puis il a expliqué comment il comptait le capturer au lever du jour, le lendemain. Il y avait une dizaine de personne, dont moi. Deux heures plus tard, après avoir croyez moi, bien réfléchi, je suis passée à l’écurie prendre un cheval. Il faisait très noir, mais j’avais une mission très urgente. J’ai aidé Bolivar à sortir de son abris, je l’ai hissé sur une jument, noire, magnifique, et il a même fallut que je l’attache à sa selle tant la fièvre le faisait déliré et tant sa faiblesse était grande.

Un Père, complice des massacres, voulait me faire quitter le territoire sentant que je commençais à avoir des réactions étranges et une opinion différente des autres officiers, mais trop tard, Izquierdo, le premier lieutenant, m’a vite démasqué et le gardien d’écurie était témoin.

Tout bascula à partir de là, je croyais qu’on allait me faire fusiller pour traîtrise, mais Izquierdo en avait décidé autrement, il voulait me faire parler. Sachant que j’étais résigné à ne pas avoir fait tout cela pour rien il était contient que la torture physique ne me ferais pas parler. Il a donc fait interpeller six personnes, les premières que ses soldats rencontrèrent. Un marchand, un potier, une mère, une jeune femme, un jeune homme et même un célèbre comédien, tous innocents.

Ils sont, au moment même où je vous écris, prisonniers avec moi, ils doivent me convaincre de livrer Bolivar, où ils seront tous exécutés, ainsi que moi bien entendu.

Je vous entends déjà chère mère dire « Oh mon fils, mon cher fils ! Dans quel ennui c’est-il mit ? », mais comprenez, je n’ai pas le choix. Je suis peut-être responsable de la mort de six vies humaines puisqu’aucun n’a réussi à me fléchir, et ils sont tous parti au peloton, mais grâce à Bolivar des milliers d’hommes vont être sauvés. Ce fut une épreuve terrible, les voir là, devant moi, me supplier, pleurer, parler de leur femme de leur enfants, de leur avenir. Plus d’une fois j’ai failli fléchir, mais je suis heureux de ne pas l’avoir fait, heureux pour ces hommes qui vont vivre la Révolution que va créer Bolivar. Ils vont tous devenir des hommes libres ! Il faut mettre fin à cette domination espagnole, à cette vague d’esclavagisme !

Si j’ai agi comme cela mère, c’est pour leur Liberté, si précieuse à mes yeux.

Maman, cela fait si longtemps que je ne vous nomme plus ainsi, si longtemps que nous ne nous sommes pas pris dans les bras l’un et l’autre. Dans mes dernières minutes je pense à vous, à père qui est déjà auprès du Seigneur.

Si vous avez conservé toute l’affection que vous me portiez enfant, acceptez mes dernières volontés, les volontés d’un jeune homme sans grande expérience de la vie soudain mis au pied de la réalité et de la cruauté de ce monde. J’aimerais que vous veniez ici, tout d’abord pour un dernier hommage à votre cher fils puis pour expliquer la vérité aux familles des otages, exécutés par ma faute, je désirerais que vous mettiez des gerbes sur leur tombe. Ensuite vous verrez les atrocités qui se produisent, comme moi vous serrez révoltée, dans ce cas rejoignez Bolivar et alliez-vous à lui, racontez lui ma fin. Il vous protégera, comme je l’ai protégé, c’est un homme de parole, un homme bon, et un chef hors-pair. Je sais que à l’heure qu’i lest il fait tout son possible pour rassembler le plus de gens possible, l’armée de l’Indépendance va renaître !

Vive Bolivar ! Vive la Révolution !

 

Je vous adresse ma chère et tendre mère mais plus plates excuses, la perte d’un fils unique est terrible je le sais, et vous envoi mes plus sincères salutations.

 

Grosses bises, Montserrat.

 

 

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