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La morale n'est-elle qu'une convention sociale?

Publié le 30/01/2005

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morale

Dire que la morale est une convention, c'est affirmer qu'il est d'institution humaine, que son existence relève d'un accord, tacite ou non, entre les hommes. Il ne serait donc pas naturel. Cela peut paraître étonnant à première vue puisque l'homme ne cesse de crier au scandale face au mal, comme s'il n'était pas acceptable que le mal soit. Dans ce cas, soit les hommes produisent eux-mêmes un mal dont ils ne veulent pas et alors ils sont impuissants, soit ils ne comprennent pas qu'est la spécificité du mal. En effet, le mal n'est jamais naturel au sens où une chose, naturellement, n'est ni un bien ni un mal. Elle est, c'est tout. L'existence du mal renvoie donc à l'exigence d'une conscience qui pose un devoir-être et qui constate que ce qui est n'est pas conforme à ce devoir-être. Le mal est une convention au sens où il intéresse une conscience qui se transcende et vise autre chose que ce qui est immédiatement donné. Là où la conscience ne veut rien ou n'attend rien, il ne saurait y avoir de mal. Cela étant, dire que le mal est conventionnel, ce n'est pas dire qu'il est banal ou sans importance. Car vous devrez montrer en quoi la convention supposant la volonté, cette volonté peut aussi souhaiter la disparition du mal. Le sujet pose donc la question de la responsabilité : c'est l'homme qui fait la réalité du mal, en tant qu'être de conscience, mais c'est aussi l'homme qui lutte contre le mal et assume sa responsabilité. Il faudra alors vous demander quelles autres conventions (politiques, religieuses, techniques) peuvent précisément tenter de réduire cette réalité du mal.

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« [La morale se fonde sur des commandements divins et/ou rationnels, ce qui en fonde l'universalité.] Les fondements de la morale sont divinsIl n'est pas une culture reposant sur la religion qui, d'une manière ou d'une autre, ne considère pas la moralecomme l'expression d'une volonté divine.

Les hommes ne décident pas, ne délibèrent pas.

Ils se doivent derespecter les prescriptions posées par la ou les divinités.

Que l'on songe aux dix commandements où Dieuinterdit l'adultère, le vol, le meurtre ou l'idolâtrie...

D'essence transcendante, ces lois morales ne souffrentaucune contestation, ni remise en cause. La morale est universelle Dans « Fondements de la métaphysique des moeurs », Kant cherche àdonner à la moralité son véritable fondement.

Dans cette perspective, ilrécuse toutes les doctrines de l'Antiquité qui rattachent la morale auprincipe du bonheur..

Lié à la satisfaction d'inclinations sensibles(besoins, désirs, passions, tendances), aux possibilités qu'offrent lanature et la société, le bonheur dépend de conditions qui sont relativeset ne peut donc servir de loi universelle ni être le principe déterminantde la morale.

Plus généralement, Kant rejette la prétention del'empirisme moral qui veut que l'homme ne puisse agir qu'en fonction deprincipes relatifs à l'expérience, de telle sorte qu'il n'y aurait que desmorales relatives, variant suivant les moeurs, les lieux, les époques.Selon lui, il n'y a de morale que du devoir.Et comme l'homme, n'ayant pas une volonté sainte, n'agit pasnécessairement par devoir, la loi morale ne peut prendre que l'aspectd'un commandement.

D'où l'impératif absolu & inconditionnel que Kantformule dans la deuxième section de son ouvrage : « Agis uniquementd'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elledevienne loi universelle.

»L'intelligence, la vivacité, le jugement (talents de l'esprit) ; le courage,la décision, la persévérance dans les desseins (qualités dutempérament) ; le pouvoir, la richesse, la considération et même lasanté (dons de la fortune) – rien de tout cela n'est bon moralement sans réserve.

Toutes ces dispositions permettent, en effet, aussi bien un usage souhaitable qu'un usagecritiquable: le courage peut être mis au service du crime.

C'est précisément la volonté qui en décide, en tantqu'elle est bonne ou mauvaise.

Qu'est-ce qui est bon sans restriction, cad de façon inconditionnelle ?« De tout ce qu‘il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rienqui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une BONNE VOLONTE.

» La bonne volonté est bonne, non pas d'abord par ses oeuvres ou ses succès, mais déjà en elle-même et pourelle-même : « Ce qui fait que la volonté est telle, ce ne sont pas ses oeuvres ou ses succès, ce n'est pas sonaptitude à atteindre tel ou tel but proposé, mais seulement à le vouloir ; autrement dit, c'est en soi qu'elle estbonne.

»En quoi consiste donc la moralité d'une action ? Kant avance trois propositions :• Premièrement, l'action qui a une valeur morale est celle qui est accompli par devoir.

Sont ainsi éliminéestoutes les actions contraires au devoir (le vol, le mensonge, etc.) et toutes celles qui, bien que conformes audevoir, sont accomplies soit par intérêt personnel, soit avec une inclination immédiate pour le devoir.Supposons un commerçant qui fasse le juste prix à un enfant, mais par peur de perdre sa clientèle : sonaction est certes conforme extérieurement au devoir, mais elle n'a aucune valeur morale car elle accomplit parintérêt.

Supposons maintenant un homme joyeux, porté naturellement à répandre le bien autour de lui : sonaction est légalement bonne, mais n'a aucune valeur morale car elle est accompli par inclination.

En revanchesi ce même homme, un jour qu'il est assombri par un chagrin continue néanmoins à faire le bien alors sonaction aura peut-être une véritable valeur morale.

La simple conformité extérieure au devoir (ou légalité nesuffit donc pas.

En tant qu'il est acte par devoir, l'acte moral est d'abord un acte conforme au devoir qui, deplus, a précisément ce devoir pour principe de détermination.• Deuxièmement, une action accomplie par devoir tire sa valeur morale, non pas du but qui doit être atteintpar elle, mais de la maxime d'après laquelle elle est décidée.

Le succès de l'action ne peut servir de mesure àla moralité puisqu'il dépend parfois de talents, de facultés qui sont hors de la portée de l'agent.

La moralités'établit donc à partir de la qualité de la volonté ou de l'intention qui sous-tend l'action.• Troisièmement le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect de la loi. Quelle peut donc être cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse être. »

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