Devoir de Philosophie

La morale du devoir est-elle formelle et abstraite ?

Publié le 15/08/2009

Extrait du document

morale

Et si le devoir était abstrait, inutile, voire inutilisable ? Et si ne se dessinait, dans l’impératif catégorique kantien, nul appel à l’action[1] ? Comme le dira Péguy, en une formule célèbre mais quelque peu caricaturale, « le kantisme a les mains pures, mais il n’a pas de mains «. Le kantisme ne serait-il qu’un formalisme[2] ?

Hegel, pour sa part, souligne que ce qui manque, c’est la relation au réel.

 

« Autant il est essentiel de faire ressortir l’autodétermination pure et inconditionnée de la volonté comme racine du devoir […], autant le point de vue purement moral, si l’on s’en tient à lui, sans qu’il y ait de passage à la vie éthique, réduit ce gain à un simple formalisme et la science morale à des discours sur le devoir pour le devoir. […] Dire que le devoir doit être voulu uniquement comme devoir et non en raison d’un certain contenu, c’est énoncer une identité formelle qui revient à exclure tout contenu et toute détermination. […]

$ 135 : Quoique nous ayons plus haut attiré l’attention sur le point de vue de la philosophie kantienne, point de vue sublime dans la mesure où il établit la conformité du devoir et de la raison, il faut toutefois en signaler le défaut, car, ce qui manque, c’est l’articulation avec la réalité. La proposition : « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée en principe universel « serait très bonne si nous possédions déjà des principes sur ce qu’il faut faire. Quand nous exigeons, en effet, d’un principe qu’il doive être aussi la détermination d’une législation universelle, nous admettons que cette législation a déjà un contenu et si ce contenu était effectivement présent, l’application serait facile. Mais le principe lui-même fait défaut et le critère selon lequel il ne doit pas y avoir de contradiction ne donne rien, car, où il n’y a rien, il ne peut y avoir de contradiction. «

Liens utiles